Un yako pour la Procureur de la CPI

YAKO FATOU !

De par votre fonction
De Procureure Générale
A la Cour Pénale Internationale
(En abrégé CPI)
A la Haye
Pour rendre justice,
Et en votre qualité
De « trappeur » des tyrans et des dictateurs
Dans les arènes politiques
Sur cette terre des hommes,
Vous êtes
En la matière
Une madame très respectable
Une madame très influente et très populaire.

Pendant que vous étiez
En mission
Occupée et préoccupée à donner
Plus que le meilleur de vous-même
Dans votre rôle d’avocat du diable
A nos dépens,
Voilà
Votre fils
Le bien-aimé George
Tout livré à lui-même
S’est trouvé en mauvaise compagnie
Certes
Par manque d’égide maternelle.

Et
A 33 ans,
Dans la fleur de l’âge,
Votre fils
Le bien-aimé George
Après avoir été condamné
Plus d’une fois
Pour consommation et trafic de drogues
Il a été abattu
Comme un lapin
Dans une fusillade
Dans la nuit du 29 Janvier dernier
A St. Paul
Dans la banlieue de Dayton.

Le 24 Février dernier
Il a été,
L’assassin
De votre fils
Le bien-aimé George
Arrêté
Le nommé Kareem Karel Mitchell
Avec qui
A son risque et péril
Il avait
Comme dans un bon film western
Échangé des coups de tirs.

De douleur meurtrie
Et par sagesse
Et par modestie
Et au regard de votre célébrité
Vous avez tenu
A ce que
L’identité de votre fils
Le bien-aimé George
Ne soit pas divulguée
Mais gardée secrète.

Néanmoins,
Malgré toutes les précautions prises
En dépit de tous les moyens déployés
Pour que l’information soit à jamais étouffée
Voilà
L’identité de votre fils
Le bien-aimé George
Elle a été
Contre votre gré
Rendue publique
Suite à une requête
Du Journal Pioneer Press.

Et maintenant
Le monde entier connaît
La triste nouvelle
De la mort
De votre fils
Le bien-aimé George.

Nous savons
Nous autres
Que
La mort d’un enfant
C’est la pire des choses
Qui puisse arriver
A une mère qui l’a porté
Neuf mois durant
Dans ses entrailles
C’est pourquoi
En ces moments de douleur et de deuil
Nous voudrions
Par compassion
Que vous n’avez pas pour les autres
Vous dire : « Yako !»
Ce qui signifie dans notre langue :
« Nos condoléances les plus attristées ».

En ces moments difficiles
Toutes nos pensées
Elles vont vers vous
Et votre famille
Et là
Nous ne feignons pas d’avoir du cœur
Nous avons du cœur
Et notre cœur à nous
Il est humain.

Par la même occasion
Sachez que nous sommes
Des milliers, voire des millions
D’hommes et de femmes
A travers le monde
A qui vous causez tant de peine
Avec votre procès ignominieux
Et des plus honteux
A La Haye

A la face du monde
Vous vous évertuez
Sans vergogne
Et au mépris
De nos chagrins et de nos larmes
A blanchir des assassins en liberté
Sinon à les transformer en victimes.

Yako Fatou !
Et que
A l’occasion
Les écailles vous tombent
Et du cœur
Et des yeux !

Léandre Sahiri