Ouattara et le cacao

LES CAISSES DE L’ETAT SONT VIDES : OUATTARA VEND UN CACAO IMAGINAIRE

Sur chaque kilogramme de cacao qui sort de la Côte d’Ivoire, l’Etat perçoit ce que l’on appelle le Droit Unique de Sortie (DUS) qui est fixé par celui-ci. Il varie en général entre 210 et 250 Fcfa.

Depuis l’ascension de Ouattara au pouvoir, il pratique la vente par anticipation de la production. C’est à dire qu’avant même la récolte de Cacao, Ouattara et son gouvernement ont déjà évalué la production et repartie celle-ci entre les différents exportateurs à l’instar de Cargill. Ces entreprises versent donc au gouvernement la DUS avant même d’avoir vu la couleur du cacao afin de permettre à Ouattara de combler ses troues de trésorerie. Cela est compréhensible mais le plus grave, c’est lorsque les évaluations de la productions sont erronées.

Cette mesure n’a fait que plonger la filière cacao dans les ennuis. Par exemple, au titre de la campagne 2014-2015, le Conseil Café-Cacao (CCC) s’est retrouvé dans l’embarras après avoir surévalué la récolte des fèves. La directrice Massandjé Touré Litsé avait autorisé par anticipation la vente d’1.5millions de tonnes alors que la production enregistrée finalement serait de 1.22millions de tonnes. D’où un manque à gagner de presque 280000t, soit 20% des prévisions. Ouattara et son régime ont donc « mangé » l’argent du cacao qu’ils n’avaient pas encore vu et la Côte d’Ivoire s’est retrouvée avec une dette vis-à-vis des exportateurs.

Pour la campagne 2016- 2017 par contre, les grands économistes qui nous dirigent ont cette fois sous-évalué la production au point d’avoir 400.000 tonnes de cacao sous les bras, invendus, entrainant la chute vertigineuse du coût à l’international. Convaincus enfin qu’il plonge notre pays dans la merde, le Conseil du café-cacao (CCC) a annoncé en novembre 2016, face à la pression des paysans, qu’il suspend les ventes par anticipation sur la récolte de la saison 2017/2018 du cacao en raison de la chute des cours mondiaux du produit.

Ce monsieur et son gouvernement sont une calamité pour les Ivoiriens. Aujourd’hui ce n’est plus extrapoler que d’affirmer que les caisses de l’Etat sont vides au point que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire Internationale ont sommé notre pays de réduire les dépenses de 10%. « On nous dit qu’il y a encore au moins 140 milliards de francs CFA (213,5 millions d’euros) dans le fonds de réserve, en plus des autres fonds de stabilisation. Alors pourquoi l’argent n’est-il pas débloqué ? », s’énerve Moussa Koné, qui craint que l’argent ne se soit envolé. « Ils sont incapables de sortir les 140 milliards, on ne sait pas pourquoi », confirme une source proche d’une institution financière en lien avec le CCC.

L’argent du fonds de réserve censé garantir un prix acceptable aux producteurs en cas de chute des cours mondiaux s’est lui aussi volatilisé!

SOURCES:

– La Côte d’Ivoire suspend la vente par anticipation suite à plusieurs erreurs: http://news.abidjan.net/h/603921.html

– Comment la Côte d’Ivoire se retrouve avec 400 000 tonnes de cacao invendues sur les bras: http://www.lemonde.fr/…/comment-la-cote-d-ivoire-se-retrouv…

– Commercialisation du cacao :Les paysans perdent 540 milliards: http://www.civox.net/Commercialisation-du-cacao-Les-paysans…

Steve Beko

 Dans le port d’Abidjan, les rues ont rétréci. Impossible de trouver un bout de trottoir vide. Partout sont garés des camions chargés de cacao. Des conducteurs somnolent, à l’ombre des essieux rouillés. Depuis novembre 2016, les ventes de fèves brunes sont quasiment bloquées.

« Mes quatre camions sont toujours immobilisés ! Et en brousse, nos magasins sont pleins à craquer. Avec la pluie, le cacao va pourrir », peste Raymond, un directeur de coopérative coincé depuis deux jours au port. La veille, les « rats du port » (surnom attribué aux voleurs) lui ont dérobé des sacs de fèves. Sans compter les camions loués qui sont facturés 50 000 francs CFA par jour de retard (76 euros). Comme lui, ils sont nombreux à pâtir de la situation : la filière cacao génère deux tiers des emplois et des revenus dans le pays, 50 % des recettes d’exportation et 15 % du PIB de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial.
Steve Beko

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/…/comment-la-cote-d-ivoire-se…