Mali, un jour de plus…
La #France va perdre la guerre par procuration qu’elle veut engager au #Mali, voici ce qui risque de se passer :
1- Le Mali va sécuriser ses frontières, ses alliés vont déployer des troupes sur le territoire (la Russie aurait déjà déployé plus de 450 hommes hier). Pendant ce temps, la bataille contre les terroristes dans le nord va s’accentuer. 2- Une fois le territoire sécurisé, le gouvernement Malien demandera le départ des troupes françaises et européennes de son territoire
3- Les contrats d’exploitations seront rompus. L’uranium et autres ressources naturelles exploitées par la France vont lui être retirés
4- le Mali va négocier un accord de partenariat économique et militaire avec l’Algérie.
5- la France va se plaindre au niveau de l’ONU et demander son intervention, la Russie et la Chine mettront leur véto
6- La France ne s’avouera pas vaincu et cherchera à faire ce qu’elle avait fait en Guinée Conakry contre Sékou Touré, mais échouera à nouveau. Les populations d’Afrique d’ici ou de la diaspora manifesteront sans cesse en soutien aux autorités maliennes.
#Therry Mbepgue
Il y a presque 10 ans. De l’opération Serval à Barkhane de François Hollande et Jean Marc Ayrault, nous savions dès le départ que la France était au Mali pour participer sinon acter la partition du pays en vue de la création d’un État saharien.Au début l’armée malienne que cette opération devrait secourir n’avait pas le droit d’être aussi au nord, ne pouvant même pas accéder à Kidal. C’est comme les Fanci (en Côte d’Ivoire) qui devaient respecter une ligne imaginaire à partir de Tiebissou qu’elles ne devraient plus franchir, les zones centre, ouest et nord étant occupées par la force francaise Licorne, les rebelles du MPCI, du MJP, et du MPIGO. Et cela a duré presque 10 ans. Au final c’est Licorne qui a transporté le MPCI jusque dans les faubourgs d’Abidjan pour l’assaut final de 2011. Le Mali dont des soldats ont participé à la déstabilisation de la Côte d’Ivoire a retenu la leçon ivoirienne. Et donc lorsque cela s’est présenté comme le schéma ivoirien, des jeunes militaires patriotes (légion d’honneur) ont dégagé les civils du pouvoir parce qu’ils s’étaient rendus compte que ces derniers étaient des vassaux de l’Élysée. La transition civile était aussi partie pour faire comme l’ancien gouvernement. C’est ainsi que les militaires eux-mêmes ont décidé de prendre en main la transition. Et revoilà la France, comme en Côte d’Ivoire, qui se dévoile en forçant la main aux militaires d’organiser des élections, alors que le pays est encore occupé par des terroristes (13 Provinces sur les 19). Doit-on faire des élections dans ce climat ou doit-on débarrasser le pays des terroristes d’abord avant toutes élections ???La deuxième option a été choisie par les militaires. Et ces derniers en voulant réussir comme Rawlings au Ghana, se sont donnés les moyens en signant des accords de coopération militaire avec la Russie, une puissance qui au delà même des intérêts (chacun a ses intérêts) œuvre toujours pour la liberté et la souveraineté des peuples. Ce que la France prédatrice et les Occidentaux n’aiment pas. Résultats des courses, la France n’étant plus seule mais est désormais confrontée à une présence étrangère aux côtés du Mali, est obligée de crier sur tous les toits pour dénoncer la coopération entre la Russie et le Mali, s’appuyant sur cette règle non écrite de partage du monde par les puissances étrangères mais approuvée par l’ONU. Elle voudra peut-être demander des sanctions contre le Mali ou la Russie par le conseil de sécurité de l’onu ? Mais elle sait que la Russie en est membre permanent et a droit de Veto. Donc la France joue maintenant sur la communication. Mais là aussi, ces dix dernières années, les Africains se sont réveillés pour déconstruire leurs mensonges et dénoncer leurs faits et méfaits…Excellente journée à toi très cher frère >>.FIN DE CITATION Excellence Zadi Vacka
MALI, LE POINT DE VUE DU POLITOLOGUE
Wazi Guipié, en réponse au texte du Pr N’goran Bangali
« En effet, nous devons garder à l’esprit qu’il s’agit d’une junte militaire qui a par deux fois interrompu le fonctionnement régulier des institutions. Nous devons garder à l’esprit des putschistes qu’ils ne peuvent pas organiser des Assises avec des représentants choisis par eux pour recommander un prolongement de la transition de 5 ans en plus! Une moquerie! Ceci étant on peut s’interroger sur l’organisation d’élections aux forceps dans un pays où les 2/3 du pays sont contrôlés par des mouvements irréguliers. L’expérience Touadera est elle concluante là où son autorité s’arrête aux portes de Bangui? Nous le saurons bien assez tôt.
Autre fait, la position à géométrie variable de la France qui adoube un putschiste au Tchad et veut combattre les putschistes du Mali. C’est à ne rien comprendre. Dernier élément mais non des moindres, la CEDEAO militairement aphone au Mali mais qui a soudainement retrouvé sa virilité avec une force d’attente qu’elle menace de déployer au Mali. Toutes ces interrogations achèvent de démontrer de la complexité d’une crise qui à mon humble avis vient de débuter. »
Pauvreté abyssale
J’ai souvent eu du mal à écouter les médias français ou à lire leurs articles.
Ce qui m’insupporte le plus chez leurs journalistes autant que chez leurs élites politiques, c’est cette espèce de bon sens qu’ils croient détenir comme une science infuse et qu’ils doivent apprendre à ceux qu’ils considèrent comme des êtres sous-évolués.
Cela m’a sauté aux yeux, ce soir, à la lecture d’un article de RFI dans lequel Paris s’inquiète du déploiement de 450 militaires russes, ostensiblement appelés mercenaires sans une once de preuve soit dit en passant. Ces militaires russes seraient, en effet, selon cet article déjà déployés depuis plusieurs semaines en territoire malien dont 200 à Ségou à 200 km au nord-est de Bamako et 250 autres à Tombouctou. On a ainsi envie de leur répondre : et puis quoi ?
Car comment un pays souverain qui appelle des militaires, fussent-ils des mercenaires, intervenir sur son territoire peut-il inquiéter un autre qui est à 6000 lieues de ses frontières ? Le temps où un Blanc pouvait se permettre d’appeler un vieil homme de 90 ans mon garçon est révolu. Au demeurant, la France doit cesser de croire que les Africains vont s’inquiéter de la présence russe tout simplement parce qu’elle croit qu’on ne sait pas faire de bilan. Car qu’a apporté la présence française en Afrique ?
Rien. Bien sûr, il y a des millions d’Africains qui ont encore les yeux fermés ou qui les ont ouverts mais qui préfèrent déresponsabiliser Paris de ce naufrage collectif. Je l’ai également senti en parlant de la situation malienne avec un ami, un anti-junte militaire invétéré qui n’a pourtant pas été gêné de soutenir un régime qui a levé une rébellion chez nous et qui est arrivé au pouvoir grâce à elle.
Tous ces présidents par ailleurs mal élus qui ont forcé sur un troisième mandat ensanglanté peuvent-ils, raisonnablement, accuser Assimi Goïta d’être issu d’un coup d’Etat pour le disqualifier de rester encore au pouvoir pendant cinq autres années ? Assurément non. Surtout des gens qui n’ont pas pu contraindre, hier, Alassane Ouattara à respecter la Constitution de son pays, laissant ainsi se propager des violences qui ont 85 morts officiellement, peuvent-ils reprocher à la junte malienne de ne pas faire le choix de sécuriser leur pays même si cela doit prendre cinq ans ?
Car dans cette affaire, la France parle peu des jihadistes qui ont mis le pays sous coupe réglée et qu’elle n’a pu chasser depuis 2012. Est-ce le gouvernement civil qui peut résoudre la question sécuritaire quand on sait avec quel empressement IBK a obéi à toutes les injonctions françaises, y compris de ne pas utiliser les armes et les avions dont le pays s’était chèrement doté ?
Il y a quelque chose de totalement surréaliste dans ces sanctions, une espèce de schizophrénie qui est peut-être la seule à pouvoir expliquer cette tentative de rationalisation de la peur que Paris éprouve à l’égard des russes. D’autant plus que les russes ne sont pas si inconnus en Afrique. Toutes les luttes de libération menées et gagnées sur le continent ont été soutenues par les russes. Ces luttes qui n’étaient rien d’autres que des guerres de décolonisation visaient à mettre fin à des systèmes perpétuant l’exploitation des Africains. La France n’a donc pas à nous prendre pour des imbéciles-heureux parce que nous savons que toute sa politique n’a consisté qu’à restaurer ce paradigme de l’exploitation. C’est ça qui fait sa richesse autant que notre pauvreté abyssale.
Joseph Titi Gnahoua, rédacteur en chef du journal « aujourd’hui »