Alors que l’engouement autour de la chloroquine ne cesse de croître, le seul fabricant français du médicament contenant la molécule, la Nivaquine, est quant à lui en redressement judiciaire, rapporte Le Progrès. En effet, la société Famar, basée à Saint-Genis-Laval (Rhône), est la seule habilitée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à produire pour Sanofi ce médicament, destiné au marché français.

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Lâchée par le fonds américain d’investissement KKR, l’entreprise n’a toujours pas trouvé de repreneur et se retrouve donc en redressement judiciaire avec néanmoins le droit de poursuivre son activité. Mais depuis les essais prometteurs avec la chloroquine réalisés à Marseille sur des patients atteints du Covid-19, Famar tourne à plein régime. « Les laboratoires ont accepté de relever le prix d’achat des médicaments qui sortent de nos lignes de fabrication. Ils n’ont pas de stock et pour l’instant, nous sommes les seuls à pouvoir honorer les commandes. C’est un peu surréaliste, mais l’entreprise fonctionne à pleine charge alors que nous sommes en redressement judiciaire », s’étonne dans les colonnes du Progrès Yannig Donius, délégué CGT du site.

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Le ministre de la Santé sollicité

Malgré cet engouement soudain, la situation de Famar reste néanmoins très incertaine. L’audience qui devait se tenir le 3 juillet prochain devant le tribunal de commerce de Lyon a été reportée. Mais faute de repreneur, la société pourrait baisser le rideau. Bien décidé à se battre pour son entreprise, Yannig Donius a même envoyé un courrier au ministre de la Santé Olivier Véran. « Nous espérons toujours trouver un repreneur. Un laboratoire libanais se dit intéressé. Pourquoi pas l’État français ? Nous attendons surtout une prise de conscience et une aide de la part des politiques. Notre entreprise n’est pas comme les autres », assure-t-il. Le salut de Famar pourrait bien venir de la Nivaquine.
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