L’Eléphant déchaîné jauge les ministres sortants

Côte d’Ivoire: «L’Eléphant déchaîné» juge les 14 ministres sortis du dernier gouvernement Duncan

Dans notre édition du mardi 18 janvier, nous reviendrons, dans un dossier spécial, sur l’ensemble des 28 ministres qui composent le nouveau gouvernement. Parce que les choses sérieuses pour la conquête du pouvoir d’Etat en 2020 ont commencé. Et, dans ce nouveau gouvernement, ils sont nombreux qui joueront un rôle déterminant dans cette perspective. Aussi, « L’Eléphant » qui a suivi les tractations secrètes et les raisons profondes qui ont milité au choix des uns et des autres, décide, le mardi prochain, d’en révéler quelques-unes. Réservez votre numéro parce que « L’Eléphant » aussi est paré pour 2020…

1/ Affoussiata Bamba Lamine

Avocate de formation, on ne lui connaissait pas de grandes victoires dans une cour de justice, ni en Côte d’Ivoire ni ailleurs. On l’a juste vu prospérer pendant un certain moment aux côtés des ex-forces nouvelles, avant de débarquer comme ministre de la Communication à Abidjan. On ne sait pas grand-chose de ce qu’elle a apporté au secteur de la presse et chacun sait la petite estime dans laquelle elle a toujours tenu les journalistes et surtout le président du Conseil National de la Presse à qui elle a fait voir des vertes et des pas mures, on ne sait trop pourquoi. Le seul exploit qu’on pourrait lui reconnaitre dans ce ministère est sans doute d’avoir, dans une étrange contribution dans les colonnes de « Fraternité Matin », rappelé aux journalistes qui le savaient déjà, qu’ils ne sont pas au-dessus des lois. Ex-porte-parole adjointe du gouvernement, elle n’a pas vraiment porté bien haut la parole du gouvernement et, s’il y avait des sondages en Côte d’Ivoire, on aurait su  sans aucun doute, tout le bien que les Ivoiriens disent d’elle . Mais soyons justes, le président nomme qui il veut au poste qu’il veut, sur des critères qui échappent souvent à l’ivoirien lambda.

Affoussiata Bamba Lamine sort donc du gouvernement après s’être livrée, le soir des dernières législatives, à un bien triste spectacle enregistré et diffusé sur les réseaux sociaux où l’on l’a voit hurler avec d’autres joyeux compagnons, « député, député, député », après qu’un étourdi eut réclamé le silence pour qu’elle s’exprime en exclusivité en tant que nouvelle « députée » de Cocody. La suite, on la connait. Une lourde défaite précédée d’un violent discrédit devant Yasmina Ouégnin. Députée d’Abobo entre 2011 et 2016, mal lui en a pris donc de vouloir fanfaronner à Cocody où pullulent des gens à qui on ne le fait pas et qui sont capables de dénicher toutes les impostures. La fin de l’année 2016 et le début de 2017 auront été bien rudes pour notre Affoussiata Bamba. Si elle veut compter pour 2020, elle devrait sans doute user d’un trésor d’ingéniosité pour se retrouver dans le futur « Senat »? Même si pour 2020, le bilan au ministère de la Communication risque de revenir dans l’esprit des Ivoiriens comme un peu trop éblouissant. La RTI, contrairement à ce qu’elle a prétendu, n’ayant aucune commune mesure avec une quelconque chaine de télévision publique dans aucun pays développé.

2/ Allah Kouadio Rémy

Né à Duékoué le 25 juillet 1953, le pharmacien de formation sort du gouvernement après une présence continue de 11 ans.  La défaite aux législatives à Toumodi face à Arthur Aloco a donc été le chant du cygne. Après cinq ans au ministère de la santé entre 2005 et 2010 sous l’intrépide Gbagbo, il a atterri au ministère de l’Environnement et du Développement durable où il n’a pas, en raison d’un manque criard de moyens, laissé des traces bien durables. Quand le président Ouattara disait qu’Abidjan était sale, il atténuait en disant qu’Abidjan était presque « propre ». Ce qui, évidemment, faisait toute la différence. En 2012, il lui est tombé dans la besace, le portefeuille de la salubrité, retiré à une certaine Anne Ouloto, après ses exploits avec une société du nom de « Satarem-Greensol ». En 2016, après la réélection de notre président, Anne Ouloto est revenue récupérer le ministère de la Salubrité urbaine des mains d’Allah Kouadio Rémy. Il sort du gouvernement après y avoir fait ce qu’il pouvait, sans que son bilan, au bout de 11 ans de présence, ne crève vraiment les yeux. On peut quand même lui souhaiter un bon repos. Une présence de 11 ans dans le gouvernement, ce n’est pas rien. Peut-être le retrouvera-t-on au Sénat…

3/ Adama Toungara

Né le 11 juin 1943 à Duékoué, Adama Toungara soulage enfin ses nombreux détracteurs de sa présence au gouvernement. Sa sortie est en soi une petite surprise tant, tout le monde, au ministère du Pétrole et de l’Energie, était convaincu-et le concerné lui-même le répétait à qui voulait l’entendre-qu’il resterait ministre tant que le président de la Côte d’Ivoire s’appellerait Alassane Ouattara. Apparemment les choses ont un peu évolué. Après avoir passé près de 18 mois dans une suite de l’hôtel « Pullman » au Plateau et six ans d’abord au ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie (2011-2013), ensuite au ministère du Pétrole et de l’Energie (2013-2017), ce titulaire d’un Master « in petroleum Engineering obtenu à l’University of Southern California (USA) en 1971 », en sort à la grande joie de ses détracteurs qu’on recrute massivement dans la commune  d’Abobo où il est maire  depuis 16 ans. Soupçonné d’avoir jonglé avec des milliards à la suite de l’achat rubis sur ongles d’un impressionnant immeuble au Plateau quelques mois après sa nomination en qualité de ministre, Adama Toungara ne pouvait pas faire partie du schéma pour 2020 où il aura 77 ans. Les populations d’Abobo, paraît-il, sont particulièrement heureuses de pouvoir disposer enfin de leur député-maire qu’elles ont toujours brillamment élu et chaque fois à la surprise générale, malgré l’état de leur commune et, surtout, de leur mairie. Rappelons pour terminer qu’il a déclaré qu’il n’avait rien pu faire pour Abobo en tant que maire entre 2001 et 2010 parce que « Gbagbo n’aime pas  Abobo », mais six ans après la chute de Gbagbo, la commune d’Abobo est beaucoup plus plongée dans l’insalubrité, le désordre et la pauvreté qu’elle ne l’a jamais été. Comme quoi, il n’y a rien de mieux que le temps pour débusquer les discours les plus trompeurs.

4/ Azouman Moutayé

Anaky Kobena devrait être certainement en train de boire du petit lait devant la nouvelle de la sortie du gouvernement de son ancien bras droit qui lui a arraché, sous la poussée d’on ne sait qui, un bras de son « MFA »-le parti qu’il a fondé- pour des raisons que chacun sait. « Ce sont les sentiments de joie, de fierté. Le chef de l’Etat a eu confiance à moi en me confiant un département ministériel. Je pense qu’il est de mon devoir de lui dire merci, de dire merci également au premier ministre et à l’ensemble du gouvernement et leur dire que je serai à la tâche et que je ferai mon travail comme cela se doit. Ma nomination n’est pas un équilibrage politique. C’est juste un besoin de recentrer les activités du gouvernement. Donc, il fallait créer ce ministère pour lui donner un dynamisme et penser à la promotion des entreprises ». Disait-il après sa nomination. Anaky Kobena, son ex-mentor, prétendait qu’il ne pesait pas grand-chose politiquement et l’on le soupçonne d’avoir joué dans l’ombre pour faire tomber Moutayé pendant les dernières législatives. Avec cette défaite, l’ex-ministre de l’Entreprenariat national, de la Promotion des PME et de l’Artisanat, nommé juste après la dernière présidentielle d’octobre 2015 en récompense de sa « guerre » contre Anaky, ne pouvait faire que long feu dans le gouvernement, surtout dans la perspective de 2020, où les vrais leaders de chaque région ou département seront particulièrement courtisés. Juste un an au gouvernement et hop! C’est la sortie. Inutile de parler de son bilan à la tête de ce ministère, il n’y en a pas. Il pourrait passer désormais plus de temps au siège de la branche fantôme du « MFA » qu’il dirige à la 8ème tranche à Angré-Cocody. Mais Azoumana Moutayé peut croiser les bras. Le président Ouattara dispose du pouvoir de nommer discrétionnairement le tiers des futurs sénateurs. Qui sait, en torpillant encore plus son ex-mentor Anaky, il pourrait décrocher un poste de sénateur. Parce qu’une autre défaite électorale pourrait renforcer encore plus cette vilaine image de chef de parti qui ne pèse rien politiquement nulle part. Comme quoi, il n’y a rien de telle qu’une élection pour débusquer les plus grandes impostures politiques.

5/ Gaoussou Touré

Il suffit de voir l’ampleur de la fête qu’il a organisée à Odiénné pour l’installation de deux feux tricolores pour se rendre compte que l’ancien patron de « Multiproduits » prenait vraiment à coeur son rôle de ministre des Transports. De l’avis général, Gaoussou Touré fait partie des ministres dont le maintien dans le gouvernement, à chaque remaniement, relevait du miracle. Gaoussou Touré avait promis faire du secteur des transports terrestres de Côte d’Ivoire, le secteur le plus moderne en Afrique, voire dans le monde entier. Chacun sait le résultat. Le secteur des transports terrestres n’a jamais été aussi désorganisé que maintenant avec des affrontements désormais à la machette et presqu’à l’arme lourde, entre des acteurs appelés « syndicats ». On devrait voir aussi ce qu’on devrait voir avec sa fameuse réforme qui l’a conduit jusqu’en Colombie pour dénicher une entreprise du nom de « Quipux » pour venir faire mains basse en Côte d’Ivoire sur toute la parafiscalité autour des activités dans le secteur des transports.
La réforme devrait, Gaoussou Touré l’avait juré la main sur le coeur, mettre définitivement fin à la corruption dans le processus d’établissement des titres de transport et notamment les permis de conduire. Comme « L’Eléphant » l’a démontré, jamais il n’a été aussi facile, en déboursant de l’argent dans ce pays, pour avoir le permis en restant assis chez soi sans jamais mettre les pieds dans une auto-école, que sous Gaoussou Touré. Il avait aussi promis aux transporteurs, le renouvellement de leurs vieux véhicules qui aggravent la pollution à Abidjan. On l’a vu, courant 2013, remettre effectivement à Adjamé, des clés de véhicules à des transporteurs. Mais une fois les caméras de la RTI positionnées ailleurs-racontent les transporteurs-les clés en question ont été récupérées et les voitures prétendues remises sont reparties avec le ministre après la cérémonie. Depuis, plus personne ne les a aperçues nulle part. En début d’année 2016, après avoir dénigré l’ancien permis format carte de crédit en prétendant à tort que sa puce électronique ne contenait aucune information sur son détenteur, il a tenté d’obliger, à raison de 10000 francs la fantaisie, tous les Ivoiriens à changer leur permis de conduire. Le tollé provoqué par cette décision peu éclairée a contraint le chef de l’Etat à la suspendre.
Mais le soldat Gaoussou n’avait pas pour autant renoncé à son idée. Il y a quelques semaines, il a débarqué avec son idée de permis à points, une autre lumière de sa grande réforme. Il n’aura pas le temps de voir les effets de ce nouveau permis sur la façon de conduire des Ivoiriens dont la plupart des détenteurs de permis et principalement les conducteurs de véhicules de transport sont de vrais dangers publics. Sa sortie du gouvernement a été presque unanimement saluée par les internautes. Ce n’est pas juste. Mais un poste de sénateur pourrait être un lot de consolation, même si dans le schéma de 2020, avec la volonté de changement de classe politique qui habite de plus en plus les Ivoiriens, il leur sera difficile de le voir revenir leur proposer de se sacrifier (encore) pour leur bonheur.

 6/ Paulette Badjo Euzouehi

Rentrée au gouvernement le 12 janvier 2016 en qualité de ministre des Droits de l`Homme et des Libertés publiques, elle en ressort presque un an jour pour jour. C’est à se demander la raison sous l’empire de laquelle elle a été nommée à ce poste qu’occupait naguère, un certain Gnénéma Coulibaly, avant de débarquer au ministère de la Justice pour y être chassé quelques temps après. Si la nomination de Paulette Badjo obéissait à une campagne de communication sur la politique du genre en Côte d’Ivoire, elle aura été une campagne d’un bien mauvais goût. Car, en terme de bilan, on a beau cherché à être bienveillant avec elle, on ne voit pas d’action majeure pour la santé des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Mais bon, vu qu’elle ne s’est pas roulée par terre comme un certain Azoumanan Moutaye pour obtenir ce maroquin, on espère que pour ne pas trop la déprimer, un autre maroquin appelé « sénateur » lui sera refilé pour parler au nom de notre président. A moins de faire des choses extraordinaires d’ici 2020, on ne la voit pas dans le grand schéma qui se met en place.

7/ Euphrasie Yao

Nommée également ministre de la promotion de la Femme, de la famille et de la protection de l’enfant le 12 janvier 2016, Euphrasie Yao n’a pas passé plus d’un an dans ce ministère. Sa sortie du gouvernement, ajoutée à la réduction du nombre de femmes dans ledit gouvernement achève de convaincre que le combat pour la promotion de la femme n’a pas pris beaucoup de galons avec elle, en qualité de ministre désignée pour
Son bilan est particulièrement mitigé. On l’a vue, en mars 2016, s’intéresser au dossier de l’expropriation des orphelins de feu Souleymane Boundy à Marcory Zone 4C. Mais après un tour au domicile d’un certain Ali Fawaz, aux prises avec les orphelins Boundy, plus personne n’a plus jamais entendu parler de la suite que Euphrasie Yao a réservé à cette honteuse affaire. Les enfants qu’elle a vus en mars 2016 dormir dans la rue après que leurs maisons aient été rasées par Ali Fawaz, continuent de dormir dans la même rue. La ministre de la protection de l’enfant n’avait protégé aucun enfant dans cette affaire. Elle ne manquera donc pas aux enfants, même si l’on pourrait la retrouver aussi au sénat.

8/ Jean-Louis Billon

S’il avait pour ambition de devenir un jour président dans ce pays, son passage au ministère du Commerce, malgré ce qu’il a écrit sur sa page « Facebook », risque de lui causer de sérieux torts sur ce chemin. Sous l’intrépide Gbagbo, en sa qualité de président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, il avait fait rêver beaucoup d’Ivoiriens par ses nombreuses sorties pour dénoncer les effets néfastes de la corruption et du racket sur la santé des affaires en Côte d’Ivoire. Il n’avait de cesse de dénoncer la cherté de la vie également du fait de ces phénomènes. Et puis voilà, à la surprise générale, il a débarqué au gouvernement, au poste de ministre du Commerce. Mais sa nomination avait suscité quelques espoirs. On allait voir ce qu’on allait avoir avec le combat contre la cherté de la vie.
Des mauvaises langues prétendent qu’ils n’ont pas vu grand-chose et que la cherté de la vie ne s’est jamais aussi bien portée que pendant les quatre ans où Jean Louis Billon à régné au ministère du Commerce. Un ministère dont les agents se sont plutôt distingués, sous Billon, par leur capacité à faire des grèves pour des partages de primes diverses, qu’à combattre les causes de la cherté de la vie.
Jean Louis Billon sort donc du gouvernement après quatre ans. On retiendra de lui surtout, son célèbre coup de gueule contre l’attribution, à travers un étrange processus, du marché du deuxième Terminal à Conteneurs à Bolloré. D’aucuns avaient pensé qu’il ne tiendrait plus dans le gouvernement après cette sortie mais il avait sans doute bien intégré les intrigues politiques en Côte d’Ivoire. On espère qu’il a beaucoup appris et que pour 2020, il a un schéma. Né le 8 décembre 1964 à Bouaké, il a encore du temps devant lui. Surtout qu’un peuple a toujours de la mémoire. Mais il vrai que cela compte pour les bons bilans et aussi pour les bilans mitigés. Peut-être se laissera-t-il tenter, en attendant 2020, par un poste de sénateur nommé?

9/ Dosso Moussa

Son célèbre nœud papillon va manquer aux Ivoiriens. Après 13 ans de présence dans le gouvernement où il a commencé sous l’intrépide Gbagbo en tant que ministre de  l’Artisanat et de l’Encadrement du Secteur Informel, avant d’atterrir successivement au ministère du Commerce, puis au ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, puis au ministère de l’Industrie et de la Promotion du Secteur Privé, puis au ministère de l’Industrie et enfin au ministère d’Etat, ministère de l’emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle. Cinq ministères sur son tableau de chasse. Ancien responsable des finances de l’ex-rébellion armée, Dosso Moussa, savait, paraît-il, compter l’argent. Assisté de façon toute particulière par sa petite sœur dans son dernier ministère, il savait compter sur cette dernière pour des « hautes missions » auprès des responsables des structures placées sous sa tutelle. Il aimait organiser de belles fêtes pour célébrer certaines victoires politiques personnelles, avec de gros cigares et tout l’arsenal qui va avec. On lui reconnait cependant quelques belles réformes au ministère de l’Industrie. Il ne devrait pas trop regretter sa sortie du gouvernement après 13 ans. Il lui suffit de penser à ceux qui y ont passé moins de 12 mois. C’est juste qu’il ne rentre pas dans le schéma de 2020 en raison des forces qui se mettent en place.

10/ Patrick Achi

Né le 17 novembre 1955 à Paris, Patrick Achi est titulaire d’un diplôme d’ingénieur de l’Ecole supérieure d’électricité de Paris, après avoir fait une maitrise en physique en Côte d’Ivoire en 1979. Nommé ministre des Infrastructures Economiques depuis octobre 2000, il est resté à ce poste jusqu’à sa sortie du gouvernement ce mercredi 11 janvier 2016, si l’on ne tient pas compte de la colère de l’intrépide Gbagbo qui l’avait momentanément éloigné de ce ministère pendant quelques mois en 2010, avant d’y retourner en novembre de la même année. Sur le cas Patrick Achi, les commentaires sont quasiment unanimes. Son expertise est reconnue par tous et on le crédite d’un excellent bilan à la tête de ce ministère, même si des mauvaises langues lui attribuent une certaine responsabilité dans la mauvaise qualité de certains travaux d’infrastructures, notamment routières, depuis l’accession d’Alassane Ouattara au pouvoir. Il part du ministère des Infrastructures Economiques, donc du gouvernement sans partir réellement, vu qu’il est nommé Secrétaire général de la Présidence avec rang de ministre. Le président Ouattara, parait-il, ne pouvait, en aucune façon, se passer de l’expertise de Patrick Achi dans son schéma qui s’arrête, d’après lui-même, en 2020. Bon vent donc au nouveau Secrétaire général de la Présidence.

11/ Louis André Dacoury-Tabley

 Ex-membre des Forces Nouvelles de Soro Guillaume, il sort du gouvernement à la surprise générale après s’être acheté, en moins de douze mois, une conduite irréprochable en tant que ministre des Eaux et Forêts. De l’avis général, Dacoury-Tabley restera sans aucun doute comme l’un des meilleurs ministres des Eaux et Forêts que la Côte d’Ivoire ait jamais eus.  Il est arrivé dans ce ministère avec la volonté de mener une vraie guerre à la mafia qui sévit dans les forêts ivoiriennes et, a  affronter de vrais colons qui, jusqu’ici, pillaient les forêts ivoiriennes en toute impunité. « L’Eléphant » dont chacun sait qu’il soutient toute action qui vise à protéger les intérêts vitaux de ce pays, n’a cessé de donner un large écho positif au travail de Dacoury-Tabley sans jamais l’avoir rencontré un seul jour. Il s’est juste tenu au courant de ces actions au quotidien dans le combat contre les « colons » des forêts ivoiriennes sévissant dans de grandes sociétés qui ne respectent aucune loi sur la protection des forêts en Côte d’Ivoire et qui, depuis ce mercredi, sont toujours en fête, gros cigare entre deux doigts de la main gauche et une coupe de champagne dans la main droite. Eux qui ont fait le pied de grue auprès de château pour réclamer la tête de ce ministre intraitable.
Dacoury-Tabley a apporté en moins d’un an, aux forêts Ivoiriennes, plus qu’aucun des ministres qui l’ont précédé sous le régime Ouattara à la tête de ce ministère. « L’Eléphant » sait tout ce qu’il a fait dans un environnement d’intrigues diverses, de coups bas et de corruption en « haute forêt ». Il peut donc être fier. On verra si son successeur va conserver tous les gardes-fous qu’il a installés pour protéger les forêts ivoiriennes ou s’il a été mis en mission pour les démanteler afin de permettre aux « colons » de continuer à piétiner nos lois et à détruire nos forêts en toute impunité. Bon vent à Dacoury-Tabley et encore bravo pour la réapparition des vraies primes des agents des Eaux et Forêts.

12/ Paul Koffi Koffi

Ex-ministre auprès du Président de la République chargé de la Défense, puis ministre de l’Enseignement Technique et professionnel, Paul Koffi Koffi sort du gouvernement après y avoir passé quatre années. Son passage au ministère de la Défense n’aura pas été de tout repos avec les attaques diverses que le pays a connues entre 2012 et 2014 et sur lesquelles l’on attend toujours que la lumière soit suffisamment faite.  On n’oubliera pas aussi la gestion presque chaotique de la mutinerie d’une partie de l’armée pour des questions de primes impayées qui viennent encore de resurgir. Au ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation professionnelle, plus paisible que le ministère de la Défense, Paul Koffi Koffi ne laissera pas un grand souvenir. Fraichement élu député du côté de Bouaké, il a de quoi se consoler en attendant des jours meilleurs, s’il est pris en compte dans le schéma de 2020. Il ne lui reste plus pour cela qu’à démontrer son véritable leadership là où il vient de se faire élire en tant que député.

13/ Mamadou Sanogo

Fondateur de plusieurs grandes écoles privées, Mamadou Sanogo ne devrait pas trop s’ennuyer après sa sortie du gouvernement, après y avoir passé six ans en qualité de ministre de la Construction et de l’Urbanise. Son bilan en termes de réforme des documents de propriété au niveau des terrains urbains est à saluer avec notamment l’institution du fameux Arrêté de Concession Définitive (ACD) et l’informatisation de l’ensemble du processus de délivrance de ce document. Mais la gestion du dossier des logements sociaux avec les nombreuses palabres avec la Sicogi aura quelque peu assombri son bilan. Sans oublier les fameux terrains de réserves constituées dans le cadre des mêmes logements sociaux et sur lesquels il a coulé beaucoup d’encre. On notera aussi ses rapports tendus avec Gnamien Kona, ex-ministre du Logement au sujet du même dossier des logements sociaux. Six ans dans un ministère considéré comme sensible, c’est tout de même un petit exploit qui devrait réjouir Sanogo Mamadou.

14/ Roger Kakou

Grand spécialiste des questions d’hôtellerie en Afrique et au-delà, Roger Kakou a été nommé ministre du Tourisme en 2012. Diplômé d’un Master of Professional Studies School of Hôtel Administration de l’Université Cornell (New York) et d’une Maîtrise en Science Economiques de l’Université de Cocody-Abidjan, il a bien mérité son poste. Et son bilan, le passage de 0,6% du PIB en 2012 à 4,8% en 2014, est la preuve qu’il a apporté beaucoup à ce secteur, même s’il a bénéficié d’un environnement favorable dû au retour relatif de la paix après les événements tragiques que le pays a connus. Chacun sait que le tourisme n’aime pas les incertitudes sécuritaires. Roger Kakou sort donc du gouvernement après y avoir passé quatre années. Il aurait sans doute pu continuer mais les « hostilités » pour 2020 sont ouvertes et seul le schéma compte en ce moment. Bon repos.

 LA REDACTION DE L’ELEPHANT DECHAINE, sur AbidjanTV