Le cuisant échec d’Anne Ouloto

Anne Ouloto échoue dans sa quête de rendre Abidjan propre

Abidjan est à nouveau sale avec des montagnes d’ordures et toutes sortes d’odeurs. Tous les coins nettoyés avec tambour et trompette par Anne Ouloto ont été recolonisés par les immondices. Les cas les plus visiblement sont les quartiers d’Adjamé tel que 220 logements et le boulevard Nangui Abrogoua.

Il y a quelques mois, les endroits jugés sombres de ce quartier ont été détruits. On pouvait contempler les abords des locaux de la Compagnie ivoirienne d’électricité Cie qui jouxte l’échangeur d’Adjamé. Celui ayant été dégagé. Dans le même élan, le rond-point des 220 Logements où trône la statue du Père Fondateur, le Président Félix Houphouët- Boigny, avec été soigneusement nettoyé et même bénéficié d’une couche de peinture.
Mais, la splendeur de ces lieux n’a duré que le temps d’une campagne de communication et un coup de pub. Car depuis quelque temps, les « vrais » maîtres des lieux ont repris possession de ces endroits qui sont redevenus le nid des voyous et autres drogués. Toutes sortes de bandits y ont élu domicile. A force d’uriner sur la statue d’Houphouët, le bronze s’est dégradé. Comble de la profanation, des petits malins ont déboulonné la tête de Bronze du «Vieux». Le lieu, submergé par la crasse, est devenu mé- connaissable et pue l’urine. La nuit venue, c’est le sanctuaire des Microbes et autres gangsters. si bien que, la nuit tombée, passée une certaine heure, s’aventurer en ce lieu relève du suicide. De l’autre côté de la voie, vers l’ex-Eglise Universelle devenue aujourd’hui un super marché, les vendeurs ambulants et autres commerçants de vêtements, se disputent l’espace. Ils sont revenus «en force». Et comme la nature a horreur du vide, les herbes ont commencé à envahir l’arrière plan de ladite église, faute d’entretien de l’espace. Une gare improvisée de taxis communaux y a même été installée. Un peu plus, à l’autre gare improvisée des taxis communaux qui desser-

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Les «opérations bulldozer» Anne Oulotto ne sont visiblement pas la meilleure des solutions pour assainir les rues d’Abidjan.

vent la commune de Plateau et située derrière les locaux de l’ex-Edipresse, les ordures ont repris de dessus. Que dire du carrefour Renault ? Impossible aujourd’hui d’y circuler normalement. La voie y est encombrée toute la journée et automobilistes y restent piégés pendant des heures, en raison du désordre que les transporteurs semblent volontairement entretenir en ce lieu. Quant à la ruelle qui monte vers l’ancienne gare située dans le bas-fond entre le grand marché Gouro et la petite gare de Williams ville, elle est quasiment impraticable. Les automobilistes refusent d’emprunter cette voie même s’ils sont sollicités pour une course chèrement payée. Comble de la pagaille à Adjamé, l’Avenue Nagui Abrogoua reste un calvaire pour les habitants et visiteurs de lieux. La voie publique est redevenue depuis longtemps, un grand marché à ciel ouvert. Tout comme les autres grandes artères récemment nettoyées et déguerpies, qui ont été recolonisées. Adjamé Ferrailles, la zone de Macaci, tout le long de l’autoroute qui mène à Abobo, ont revêtu leurs habits de désordre. A Yo- pougon, pour ne citer que le secteur de siporex, le «Carrefour Marché Gouro, et tout les endroits visités par les machines d’Anne Oulotto dans le District d’Abidjan ont retrouvé leur décor agioté. Il ne reste aujourd’hui pratiquement aucun endroit déguerpis qui ne soit réoccupé. Pourtant, ces déguerpissements ont été faits à grand renfort de publicité et de battage médiatique. Il faut reconnaitre que, ces travaux effectués par «Bulldozer», restent un coup d’épée dans l’eau. Car, certes l’assainissent de l’environnement est un projet noble. Mais le gouvernement, en détruisant aveuglement les commerces et en déguerpissant des démunis, n’a prévu ni site de recasement, ni moyens de réinsertion pour les victimes des «opérations bulldozer» qui ne sont jamais du reste dédommagées. Or, il leur faut bien survivre, dans un contexte de pauvreté exacerbée, face au coût exorbitant de la vie. Il faut donc penser des solutions d’assainissement harmonieuses, à visage humain, qui intègrent les réalités sociales et économiques des populations visées par les «opérations bulldozer».

Jean-Baptiste Essis,
Le Temps,N°4283 des samedi 20/21 janvier 2018
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Marché de Cocody St Jean : Déguerpissement musclé des commerçants  

Gravats de murs cassés, tôles ondulées, visages meurtris et désemparés de commerçants, étables et tables cassés en éparses, marchandises et articles de vente à même le sol. C’est le décor apocalyptique que présente ce samedi 20 janvier 2018, le marché spontané créé sur l’espace public, situé en face de l’église Saint Jean à Cocody. Ce samedi matin, cet espace est déguerpi de façon musclée de ses occupants commerçants de tout accabit, au moyen d’un bulldozer. Sous la surveillance d’un détachement du Groupe d’intervention mobile (Gmi) de la police. Les quelques rencontrés sur place, aux côtés de leurs marchandises, crient leur désarroi.

Les commerçants assistent, impuissants, à la destruction de leurs commerces 

Des réactions sont recueillies sur place. <<Ils nous ont dit d’aller nous installer au nouveau marché. Mais la caution d’installation est très élevée. Il faut payer 1 million ou 2 millions.  Nous nous n’avons pas les moyens de payer la caution>>, confie dame Assita T. Elle précise, à l’instar de tous les commerçants, avoir été informée de la mesure de déguerpissement prise par la mairie de Cocody. Mais elle soutient que par faute de moyens financiers, elle n’a pas pu évacuer à temps ses marchandises.

Marcel Dezogno, Letempsinfos.com