La réconciliation

Peut être une image de 2 personnes, personnes debout et texte qui dit ’AUJOURD'HUIN 932E 29JUE 21.q 28/07/2021 22:56 a1 aujourd'hui Prix 300Fcfa aujourdhuinews2018@gmail.com N°1932 29.07.21 RÉCONCILIATION LE JEU DEPOKER MENTEUR D'ALASSANE QUATTARA Alassane Ouattara accueilli, mardi, Laurent Gbagbo présidence voirienne ùles deux hommes Abidjan, réconciliation des nombreux préalables satisfare.....PAGES2-3 aquelle G esquisse 11.novembre. 2020 27.juillet. 2021 Rencontre Gbagbo-Ouattara 'guessan heureux que «le dialogue n'est perçu comme une trahison PAGE.’

La rencontre Gbagbo-Ouattara a enfin eu lieu. Comme l’explique un ami, on attend maintenant les jours d’après. On les comptera sûrement, parce que le chef d’Etat en exercice a donné le sentiment qu’il pourrait faire quelques efforts en août prochain.

En effet pour Alassane Ouattara, l’histoire se termine toujours de la même façon. A savoir se faire reconnaître comme le président légitime de la Côte d’Ivoire en dépit d’un mandat anticonstitutionnel qu’il exerce à la tête du pays. Après, il peut consentir à faire quelques efforts…Et en la matière, il n’y a vraiment rien de nouveau sous le soleil, sauf que ce jeu de poker menteur séduit encore des Ivoiriens qui croient, par naïveté, que le chef de l’Etat est sincère lorsqu’il parle de réconciliation nationale. Le même stratagème a en effet été déroulé le 11 novembre 2020 lorsque Alassane Ouattara reçut le président du PDCI, Konan Bédié, à l’hôtel du Golfe dans un contexte de confusion. En effet, à la suite d’une présidentielle chaotique dont le taux de participation fut exceptionnellement bas selon le centre Carter, l’opposition mit en place un comité national de transition. En réaction, ce dernier fit établir des blocus militaires au domicile de plusieurs leaders de l’opposition après en avoir arrêté d’autres.C’est donc pour sortir de cette crise que Bédié et Ouattara se rencontrèrent au Golfe Hôtel afin de briser le mur de glace qui avait poussé entre eux et pacifier le pays.

Et comme le 27 juillet, Ouattara promit de continuer à parler avec le président du PDCI, le temps d’élargir la discussion à l’ensemble de la classe politique. On connaît cependant la suite.

Un nouveau mur de glace repoussa en effet entre les deux hommes qui ne se sont plus reparlés. Alors, c’est par discours interposé que le président du PDCI a tenté, le 11 juillet dernier, de raisonner M. Ouattara sur la nécessité de vider le lourd contentieux politique généré par la crise du troisième mandat et sa réélection à une présidence qui lui est formellement interdite.

Mais comme on pouvait s’y attendre, le régime a violemment réagi en déclarant qu’il n’y aura pas de dialogue national inclusif tel que demandé par Bédié parce qu’il n’y a pas de crise en Côte d’Ivoire et parce qu’Alassane Ouattara est au pouvoir. C’est pourtant dans ce même état d’esprit que s’est déroulé rencontre avec Laurent Gbagbo, le mardi dernier.

Car en dépit des effusions de bons sentiments et de retrouvailles scénisées et pour cela trop tactiles, Alassane Ouattara s’est contenté de faire le même type de promesses qu’il ne tient jamais, juste le temps d’obtenir la reconnaissance de ses adversaires. Le dire a mis certaines personnes en colère. Pour elles, c’est être contre la réconciliation nationale que de s’employer à faire comprendre que la rencontre du 27 juillet n’a pas respecté les promesses de la fleur, comme le dit le poète. Comme si le déni suffisait à nous sortir de cette impasse dans laquelle Alassane Ouattara nous conduit inexorablement parce qu’il a lui-même du mal à se renouveler et à renouveler son pouvoir. On le voit amplement à sa gestion chaotique. Le chef de l’Etat continue en effet de nommer ses partisans dans les différentes institutions de l’Etat, car c’est le seul moyen qu’il a pour imposer son autorité à son camp. La Côte d’Ivoire se retrouve ainsi avec une soixantaine de ministres, ministres-gouverneurs et secrétaire d’Etat compris. Les finances de l’Etat s’en retrouvent totalement exsangues alors que la dette de l’Etat plafonne à 17.000 milliards désormais.

Tout ça parce qu’il devra rempiler et que le seul moyen de conserver le pouvoir c’est de dire non à toute espèce de consensus. Mais pour ce faire, le chef de l’Etat va devoir encore réprimer la colère qu’il crée, emprisonner plus d’opposants, sortir d’autres gbakas verts pour que les tueurs qu’ils transportent coupent des têtes. Et c’est parce que ce n’est pas du jeu qu’il ne faut pas se contenter de prendre tout pour de la réconciliation.
Joseph Titi Gnahoua