Décès du journaliste François Mattéi

Avec la disparition de l’ami François Matei, nous ne pleurons pas seulement un journaliste émérite mais un sanctuaire de valeurs.
✔️Le courage d’un homme pour chercher et servir la vérité, y compris quand son propre pays est dans la combine;
✔️L’engagement pour se plier à la cause de la justice, y compris dans le don de soi quand la maladie vient à se poser en obstacle;
✔️La résilience et la sérénité face à l’épreuve;
✔️La fidélité dans les convictions jusqu’au bout, pour mieux afficher l’humilité dans la victoire.

Condoléances sincères à sa famille qui nous l’avait prêté de bon cœur.
François Matei ne nous quitte pas. Il a bâti dans chaque cœur une forteresse contre laquelle viendront se briser les assauts de l’impérialisme.
Paix à l’âme d’un valeureux combattant de l’humanisme au nom duquel on défend non pas des intérêts ou des couleurs de peau, mais l’humain que d’autres (humains) voudraient déshumaniser.

Eric Kahe
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IN MEMORIUM:FRANÇOIS MATTEI: « LAURENT GBAGBO EST »UN VRAI DÉMOCRATE »

François Mattei : « Laurent Gbagbo est très francophile »

Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo est chassé du pouvoir par l’armée française à l’issue de l’élection présidentielle de novembre 2010 en Côte d’Ivoire. Accusé de crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye le 5 décembre 2011, Laurent Gbagbo vient d’être acquitté par la CPI. Face à ce revirement, que s’est-il passé ? demande André Bercoff à François Mattei.
François Mattei revient sur la genèse de l’affaire. « Quand Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir, il est très francophile, le plus francophile des chefs d’États africains », explique François Mattei. « Passionné de littérature et de politique française, il connaît l’histoire de France et aime la France ». François Mattei poursuit : « Le problème est qu’il croyait aux valeurs françaises, liberté, égalité, fraternité. Quand il est arrivé au pouvoir en 2000, il s’est comporté comme un homme libre à la tête d’un pays souverain, croyant qu’il avait les prérogatives d’un chef d’État souverain. Ce n’était pas le cas et il s’est vite confronté à l’Elysée ».

François Mattei: « Il y a beaucoup d’ignorances en ce qui concerne les affaires de la France en Afrique »

En 2002, un coup d’état est monté contre lui à partir du Burkina Faso, financé par Alassane Ouattara, armé et financé par l’armée française. L’occupation dure dix ans, avec des massacres de masse. Laurent Gbagbo réussit à faire la paix avec les rebelles et fait une amnistie. La France attend qu’il y ait de nouvelles élections présidentielles, qui ont lieu en 2010. « Gbagbo remporte les élections, mais l’ONU en a décidé autrement : il y a eu un plan pour le chasser », rapporte François Mattei. Gbagbo demande un recomptage des voix, que l’ONU et Alassane Ouattara refusent. « L’ONU à fait détruire tous les butins de vote », rappelle le journaliste. De là, il est transféré illégalement à La Haye et accepte le procès.
Pour François Mattei, « il y a beaucoup d’ignorances en ce qui concerne les affaires de la France en Afrique ». Selon lui, le dossier apparu pour accuser Laurent Gbagbo a été monté « pour se débarrasser d’un homme politique africain, très différent des autres, qui est de façon exacerbée démocrate et qui a payé toute sa vie pour ses idées et ses convictions ».
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