Le général Mangou à la barre de la CPI
Les vérités de Mangou sur Dogbo Blé Kassaraté, Bredou, Konan Boniface, Detoh-Cpi
- Posté par Afrikipresse
- 25/09/2017
Au premier jour de son passage en tant que témoin à la barre de la Cour pénale internationale (CPI) ce lundi 25 septembre 2017, le général Philippe Mangou, actuel ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Gabon est revenu sur ses relations avec les autres officiers qui avaient des commandements à l’époque des faits.
Édouard Kassaraté, Brindou M’bia, Detoh Létoh, Konan Boniface et Dogbo Blé commandaient des unités ou des corps au moment de la crise postélectorale de fin 2010- début 2011. En tant que chef d’Etat-major à cette période, Philippe Mangou croit avoir eu des relations diverses avec chacun d’eux.
Kassaraté, le commandant supérieur de la gandarmerie et Brindou M’bia, le DG de la police : « Ils n’ont pas joué franc-jeu »
Alors que nous étions sur le théâtre des opérations, nous avons eu besoin d’hommes. J’ai donc demandé à chacun des commandements de me fournir des hommes (…) Sur 15000 gendarmes, le général Kassaraté m’a déclaré un effectif disponible de 500 hommes. Brindou, lui m’a déclaré 1250 hommes disponibles sur 20 000. Je dis, mais, qu’est-ce que c’est que ça ? », s’interroge Philippe Mangou. Et de lâcher : « ils n’ont pas joué franc-jeu avec nous. Ils surfaient sur un fil à la recherche d’une terre ferme pour poser les pieds ».
Detoh Letoh, commandant l’armée de terre : « on était un peu ami »
« On a commencé ensemble à Akouedo. J’étais officier et lui, sous-officier. On habitait le même camp. On était un peu amis. Des relations un peu amicales maïs professionnelles »
Dogbo Blé, commandant de la sécurité du palais : « Sa nomination lui a fait pousser des ailes »
« C’est un cadet qui passait inaperçu. Il rasait presque les murs. Je l’ai pris comme mon fils puisque je suis le témoin de son mariage. Mais, tout à changé lorsqu’il a été nommé commandant de la sécurité du palais. Je ne le reconnaissais plus. Je crois que sa nomination à ce poste lui a fait pousser des ailes».
Le général Guiai Bi Poin, commandant du Cecos : « c’est est un ancien à moi ».
« C’est un ancien à moi. C’est dans l’exercice de nos fonctions qu’on s’est rencontré. Au niveau de l’école de gendarmerie, il a été nommé par le commandant supérieur de la gendarmerie, mais au Cecos il a été nommé par décret. On se voyait peu parce que son décret le mettait sous la responsabilité du ministre de la Défense, mais il m’envoyait un message pour m’informer. Nous l’avons utilisé pour certaines missions comme il utilisait certains de nos hommes de la police, de la gendarmerie et de l’armée ».
Konan Boniface, Commandant le Fumaco : « très bon soldat »
« Je l’ai rencontré sur le théâtre des opérations en 2002. Il est venu avec ses hommes. Ces derniers avec qui il a entretenu beaucoup de relations en temps de paix, lui obéissaient au doigt et à l’œil. C’est un très bon soldat. Très discipliné ».
Philippe Mangou est entendu en tant que témoin. Il était chef d’Etat-major au moment de la crise post électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire juste après les élections présidentielles de 2010. Laquelle crise a vu transférés devant la CPI, l’ex-président de la République Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, surnommé à l’époque « le Général » par les jeunes patriotes partisans du régime.