Encore un décès

 

MDL Kouachi était Gendarme de Corps du Professeur Francis Wodié et du ministre FPI (tendance Affi) Amani N’guesan. Il a été dénoncé par son voisin Burkinabé peut après les événements de 2011 de posséder plusieurs armes. Il a été arrêté , bien que la perquisition à son domicile n’ait rien donné. Les deux personnalités politiques dont il a assuré la protection rapprochée, semble-t-il n’ont pas réagi pour tenter de le faire libérer ou l’assister dans sa maladie.
Ce Gendarme fut jeté a la MACA depuis lors sans preuve et sans jugement. Pendant son incarcération, il perdit sa mère, au début de son arrestation, et en 2017en l’espace de deux mois son fils âgé de 10 ans et son père.

Rongé par la maladie causée par les tortures qui lui ont été infligées durant son incarcération ce soldat était Enchaîné sur son lit d’hôpital, Il rendit l’âme dans la nuit d’hier.

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J’ai connu ce jeune homme à la MACA quant j’y étais prisonnier en 2012. Il était respectueux et gentil. On a même joué au foot ensemble. Que son âme repose en paix car il tant souffert sans jamais savoir pourquoi les juges le gardaient en prison. Outre le pouvoir ivoirien rempli de haine et de méchanceté, les juges ivoiriens ont une grande part de responsabilité dans la souffrances des ivoiriens et des prisonniers politiques.
A un moment de notre histoire, quand ce présent pouvoir sera passé, il faudra qu’on fasse le procès de tous les magistrats et membres de la DST qui ont travaillé sur les dossiers des prisonniers politiques afin de situer leur part de responsabilité et les sanctionner en conséquence.
Ange Rodrigue Dadje

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le témoignage du patron de l’Éléphant déchainé

« N’enchaîne pas mon frère sur son lit d’hôpital ».

Sous le régime Bedié, un matin, nous avons découvert à la Une d’un journal de l’opposition, la photo d’un homme malade, enchaîné sur son lit d’hôpital. De qui s’agissait il? Blé Goudé, incarcéré par le regime Bedié, pour « trouble à l’ordre public ». Scandaleux. « Quel criminel, ce Bedié, quel dictateur inhumain, comment peut-on faire ça à un être humain? Les journaux de l’opposition ont fait de cette affaire leurs choux gras. L’opposition (Fpi, Rdr), regroupés au sein du Front Républicain, ont demandé la démission de Bedie. Cette opposition a fait tellement de bruit avec cette affaire que je reste persuadé que cette photo qui a fait le tour du monde, grâce à des journaux comme « Le Patriote », « Notre Voie », à été l’un des accélérateurs de la chute de Bedié en 1999.
En 2008, sous le régime Gbagbo, je suis emprisonné pour 12 mois, pour « diffamation, outrage, envers les autorités et envers des particuliers ».
Quatre mois plus tard, je tombe malade. Devant le dénuement de l’infirmerie de la Maca, je sollicite de l’infirmier de la Maca, un billet pour une hospitalisation dans un hôpital, en ville. L’infirmier m’apprend que je serai enchaîné sur mon lit d’hôpital, si je suis hospitalisé. Je lui demande, pourquoi. Il me répond que c’est la loi. Quelle loi? Il me répond que le directeur de la prison est mieux placé pour me répondre.
Je rencontre le directeur et il me tend, en réponse à mes interrogations, un document écrit. « DÉCRET Numéro 69-189 DU 14 MAI 1969 PORTANT RÉGIME PÉNITENTIAIRE EN CÔTE D’IVOIRE ». Une disposition de ce décret précise clairement que tout détenu hospitalisé en dehors de la prison doit être enchaîné au lit d’hospitalisation.
Devant mon étonnement, le directeur, en rigolant, déclare : « Il y a ce qu’on dit, quand on est dans l’opposition et ce qu’on fait, quand on est au pouvoir. Ce décret n’a jamais été abrogé et nous sommes tenus de l’appliquer rigoureusement, parce qu’on n’a pas assez de personnel . » J’ai préféré ne plus sortir de la prison pour une hospitalisation dehors. J’ai dénoncé ce décret dans plusieurs articles et j’en parle dans mon livre. Gbagbo à passé dix ans au pouvoir et il n’est jamais venu à l’esprit des intellectuels du Fpi d’abroger ce décret.
Voilà 7 ans que le régime Ouattara est installé. Et ce décret est toujours en vigueur.
Je m’étonne donc de voir les cris que poussent en ce moment certains, quand ils voient des détenus enchaînés sur leur lit d’hôpital. Un dispositif légal non abrogé, on l’applique ou on ne l’applique pas?
En enchaînant Blé Goude, le régime Bedie n’a commis aucune infraction. En enchaînant des détenus, y compris à l’infirmerie de la prison, (Henri Amouzou, paix à son âme), à été plusieurs fois enchaînés à l’hôpital, j’étais dans le même bâtiment que lui entre 2008 et 2009, le regime Gbagbo n’a commis aucune infraction.
En enchaînant aujourd’hui des détenus (y compris à l’infirmerie de la prison), le régime Ouattara ne commet aucune infraction.
Au Fpi et au Rdr, je reproche d’avoir voué aux gémonies le régime Bedie et d’avoir laissé prospérer dans l’arsenal juridique ivoirien, un texte qui permet de violer les droits de l’homme, parce qu’il les arrange ou les arrangeait.
Ce qui se passe dans nos prisons, on ne s’en préoccupe que lorsqu’on y est soi-même ou lorsqu’on y a un parent. (…)
(…) Quand j’étais en prison, en 2008, il y a eu une épidémie de beri beri, les détenus mouraient comme des mouches, empoisonnées par la mauvaise qualité de la nourriture qu’on leur servait. Je rappelle que nous étions 5800 détenus pour 1350 places avec des gens non jugés depuis au moins 10 ans. C’est ce qu’on appelle des « détentions non régulières ».
En une semaine, il y a eu plusieurs détenus morts, empoisonnés. Les corps des malheureux étaient déposés dans le « frigo » à la morgue de la prison. Mais le groupe électrogène qui alimentait ce « frigot », vieux de plusieurs dizaines d’années, venait de rendre l’âme, quelques semaines plus tôt. Empoisonné, lui-même, par la fatigue et la vieillesse. Conséquence, les corps déposés dans la morgue, se décomposaient.
J’étais dans le bâtiment dit des « Assimilés », situé à moins de 50 mètres de l’infirmerie, donc de la morgue, pour ceux qui ont déjà eu la chance de goûter aux indicibles joies de la plus grande prison de côte d’ivoire. Imaginez le calvaire que nous vivions avec la décomposition des corps.
Un matin, ne supportant plus cette odeur, je suis allé dans cette morgue. Et ce que j’y ai vu ma révolté. Conséquence, j’ai pris ma plume et de ma cellule, j’ai écrit un article que j’ai envoyé à plusieurs journaux Ivoiriens. Le titre etait: Maca, le cri des morts, le silence des vivants ». Cet article a fait scandale. Le jour de sa parution dans « Le Repère », un journal du groupe « Le réveil » qui ne paraît plus, le ministre de la santé d’alors, Allah Kouadio Rémi, s’est déplacé à la Maca. Je crois que lui même a été choqué par ce qu’il a vu. 24 heures plus tard, un nouveau groupe électrogène est arrivé pour la morgue, fourni par une Structure allemande intervenant dans les prisons. 48 heures plus tard, la croix rouge à débarqué avec des cartons de « Vitamine B2 », ce qui a mis un arrêt net au beri beri et sauvé des centaines de vie. Et, dans la cuisine de la prison, les hommes qui préparaient ont été remplacés par des femmes.
Voilà, cher militant Joseph Titi, un témoignage pour toi. Tu peux le vérifier dans mon livre: « Prisonnier en Côte d’ivoire: j’ai vécu l’enfer de la Maca:. C’est vendu dans les bonnes librairies. Quand je suis sorti de prison, j’ai créé une ONG appelée  » SOS JUSTICE CI ». J’ai écrit un projet appelé « projet d’assistance judiciaire d’urgence ». Ce projet a été financé par l’ambassade du Canada en Côte d’ivoire, à hauteur de 12 millions de FCFA, avec un décaissement progressif sur présentation de rapport d’activité.
Le projet consistait à offrir des avocats aux personnes détenues peu importe leur ethnie, leur religion, leur opinion politique- hors délais légaux et qui n’avaient pas les moyens de s’offrir les services d’un avocat. Il consistait aussi à envoyer des avocats au nom de L’ONG, aux personnes jugées dans les tribunaux et qui n’avaient pas d’avocat. J’ai pris un siège à Yopougon dans l’immeuble qui est en face de l’espace Ficgayo. Il a été entièrement équipé en matériels informatiques, j’ai recruté du personnel, un chef de projet rémunéré, j’ai signé des contrats avec des avocats et, nous avons aidé de nombreuses personnes, des détenus et même des personnes non détenues, mais ayant un dossier en justice.
On a obtenu la libération de plusieurs détenus jugés suivant la procédure de flagrant délit dans des tribunaux de l’intérieur du pays.on à vérifié la situation carcérale de plusieurs dizaines de détenus.
Ce projet a eu un vrai impact. J’ai même offert des ordinateurs à des juges d’instruction, comme au tribunal de Tiassale afin de les aider à accélérer les instructions.
Malheureusement, après cinq mois de fonctionnement, la crise post électorale a éclaté et le siège de l’ONG a été pillé et incendié. Depuis, j’essaie de trouver un autre financement pour relancer le projet.

Voilà, cher frère, cher confrère, après ton attaque gratuite contre ma personne sur ma page aujourd’hui, le petit témoignage que je tenais à te laisser.
Maintenant, je te prie de venir me donner un petit témoignage de ce que tu as fait toi, dans ce pays, pour défendre les droits humains, les droits de tous.
Arrêtez de polluer les réflexions des gens sur Facebook avec vos histoires de militants de parti politique qui vous empêchent de réfléchir et de bien réfléchir dans le sens de l’intérêt général.
Bon week-end cher militant

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