Bouaké- Des militaires descendent sur le CCDO à la recherche d’Amoudé

Des tirs se sont fait entendre tout à l’heure à Bouaké, ex-fief de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles (371 Km d’Abidjan, Centre-Nord, région de Gbèkè) vers 20h30. Selon les premiers témoins dont une jeune élève qui était aux cours du soir Unesco à la cathédrale, les tirs ont semé la panique au sein de la population et les élèves ont été libérés.
« On était en classe et on a entendu des coups de feu et les gens ont commencé à se presser pour rentrer. Même les chauffeurs, tout le monde se hâtaient, les tirs provenaient de Sokoura » témoigne pour PôleAfrique.info Elodie Prisca en classe de Terminale.
Le quartier Sokoura, situé  vers le terrain Yaoundé, après le marché de gros, abrite une grande base militaire de  trois camps : la 3è Région Militaire, le Bataillon d’artillerie sol-sol (BASS) et le 3è bataillon d’infanterie.
Contacté par PôleAfrique.info, un soldat a bien voulu donner l’information précise sur ce qui a mis le feu aux poudres, une fois de plus. « Les Mike (militaires) sont descendus sur la base CCDO pour prendre Amoudé et ses complices » soutient l’interlocuteur de PôleAfrique.info.
 Ont-ils pu les avoir ? « Pour le moment je ne sais pas, je suis à l’écoute, je n’ai pas d’écho d’abord » précise-t-il.
Le 4 janvier dernier, le chef d’état-major général des armées demandait « pardon » au Président de la République, Alassane Ouattara et à la nation pour les malheureux événements de 2017 qui ont créé un malaise entre l’armée et le pouvoir ainsi que la population.
Le lendemain de ce pardon, des tirs se faisaient entendre à Bouaké. A la base, une affaire de jalousie mais qui cache mal le ressentiment que les militaires ont contre Traoré Amoudé, collaborateur extérieur des services de sécurité détaché au CCDO.
Au cours des affrontements qui ont duré trois heures d’horloge, il y a eu un mort et un blessé.
 Les militaires qui entendent mettre fin au règne « d’Amoudé et de ses hommes », anciennement proche de Chérif Ousmane dont il s’est séparé après la crise postélectorale, ont relancé la traque pour lui mettre le grappin dessus.
Cordonnier avant la survenue de la rébellion, Traoré Amoudé est un jeune militant du RDR, qui a eu la charge à un moment donné de la sécurité de l’ancien maire Fanny Ibrahima avant de s’engager dans la rébellion. Il y a été « commandant » de compagnie au sein de la compagnie Guépard de Chérif Ousmane. Il n’avait pu intégrer les rangs de l’armée nouvelle du fait de certaines limites. Mais, on le retrouvera plus tard, en novembre 2014, au CCDO avec le grade de lieutenant.
Adam’s Régis SOUAGA
Source : Rédaction PôleAfrique.info