Yasmina Ouégnin : une légende naissante ou la fille de son père?

Après avoir donné quelques notes d’animation dans le très monocorde parlement de notre pays, Yasmina Frédérique Lucienne Ouégnin a donné des couleurs à la campagne législative à l’issue de laquelle elle conserve brillamment son fauteuil de député de Cocody.

ABL en a ajouté son humiliation personnelle

Après avoir donné quelques notes d’animation dans le très monocorde parlement de notre pays, Yasmina Frédérique Lucienne Ouégnin a donné des couleurs à la campagne législative à l’issue de laquelle elle conserve brillamment son fauteuil de député de Cocody. Mon parti politique, l’Alliance Ivoirienne pour la République et la Démocratie (AIRD) a boycotté cette élection. Dans un esprit de cohérence, nos militants qui ont activement participé à la prise de décision, ont appliqué les consignes du parti. Fidèles à notre respect de la liberté des autres, nous saluons leur participation qui consacre la démocratie pour laquelle nous nous battons au quotidien. Leur participation a eu le mérite de faire connaître leur poids réel. Ce qui ne saurait signifier que ceux qui n’ont pas pris part à cette compétition biaisée sont les plus forts. On sait seulement que l’écrasante majorité des démocrates ne se reconnaissent pas en eux, même si par compassion ou par esprit de justice certains se sont faits violence pour voter à certaines localités comme Cocody,  Kouibly, etc.
L’AIRD engage, dès à présent, l’étape prochaine de son développement. Notre aspiration à gouverner la Côte d’Ivoire se renforce chaque jour davantage ainsi que les moyens organisationnels, intellectuels et diplomatiques qui vont avec. Nous espérons que ce boycott sera le dernier, puisque d’ici là, la Gauche Démocratique ivoirienne aura retrouvé son unité avec une grande plateforme de lutte pour la restauration de la démocratie. Avec un FPI du renouveau, une AIRD et une UNG non orphelines de leur président, il est à parier que ces formations donneront du rythme à la vie politique de l’Opposition, dans une cohérence imprimée par l’autorité morale de Laurent Gbagbo, rayonnant de pardon et d’esprit républicain.

La victoire d’un style, d’une cohérence (…), du rejet des méthodes de directions de partis politiques…

De ces Législatives, cuvée 2016, l’on retiendra que la bataille de Coocdy a été remportée de haute lutte par Yasmina Ouégnin avec son « Yes for Yass ». Sa principale rivale, Afoussata Bamba Lamine (ABL pour sa campagne), ministre en fonction et soutenue par la coalition du RHDP au pouvoir, ne s’est pas contentée de mordre la poussière. Elle en a ajouté son humiliation personnelle en se déclarant vainqueur d’une élection dans laquelle l’écart avec sa rivale était plus que large. Une démarche qui viole la loi en plus d’être un passage en force de la part de celle dont il se murmure que son parachutage à Cocody procède plus d’un besoin de se débarrasser d’elle en raison de son image trop proche de la rébellion. Si tel est le cas, elle aura donné un coup de pouce à ceux qui souhaitent l’éloigner du gouvernement.

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La famille a été au centre de la campagne de Yasmina Frédérique Lucienne Ouégnin.

Cette victoire est celle d’un style, celle d’une cohérence tout au long de la précédente législature, celle du rejet des méthodes de directions de partis politiques coupées de leur base, coupées de la volonté populaire. Le sursaut de la reconnaissance à un homme qui aura tant donné à son pays et que l’on voulait humilier en même temps que sa fille est salutaire pour nos valeurs. Le sursaut de la reconnaissance de l’engagement d’une jeune femme qui renonce au béni-oui, donne de l’espoir à ceux qui prennent des risques. Enfin, si à Cocody les électeurs se sont mobilisés en faveur de ces valeurs, l’élégant charme de la candidate mis en relief par un style de propulsion gracieuse, de même que les valeurs de la famille incarnées par la présence du père et des oncles, autour de la fille, ne sont pas à négliger.

Une des images de promotion de l'histoire de la Côte d'Ivoire sur la page de Yasmina Ouégnin
Une des images de promotion de l’histoire de la Côte d’Ivoire sur la page de Yasmina Ouégnin

Il y aura forcément un après « Yes for Yasmina » qui comporte de riches leçons sur lesquelles nous reviendrons. Notamment la leçon du ras-le-bol de gouvernants qui dominent sans compter ou celle de la prétendue xénophobie. Yasmina est l’exemple de la Côte d’Ivoire du brassage où chacun aime sincèrement sa patrie, en fait la promotion émue de ses symboles et non de ceux que l’on veut lui imposer, assume son rôle et ses ambitions sans forcément appeler à la disparition de ses voisins chez qui l’on peut aller sans droit de visite en retour.  La nouvelle Côte d’Ivoire n’est pas à désespérer !

Donatien Kle, Sga AIRD (Opinion personnelle)

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