Une Fraternité en lambeaux

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VENANCE KONAN ET FRATERNITÉ MATIN EN FAILLITE ET EN REDRESSEMENT :

Le quotidien gouvernemental qui a repris ses habits du temps de la gestion du PDCI-RDA et son DG, le très tribaliste primaire et réactionnaire, VENANCE KONAN, comptaient sur la haine contre Laurent Gbagbo et le FPI pour vendre. Mais les IVOIRIENS qui ont le sens du discernement ont fait la comparaison avec Fraternité Matin des Akrou Jean Baptiste, des Ferro Bally et ne les ont pas suivi. Ne pouvant pas vendre et ne pouvant pas compter sur la subvention du gouvernement Ouattara lui même déficitaire, le groupe a de sérieux problèmes…Le Syndicat des professionnels du secteur a attiré l’attention des autorités administratives. Au terme des négociations avec le gouvernement, il livre ses impressions à travers un communiqué dont voici la teneur:

« Déclaration du Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire relative au plan de redressement du groupe Fraternité Matin

I. Les faits

Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) a appris, jeudi par voie de presse que le Conseil des Ministres du jeudi 16 Novembre 2017 a adopté un important plan de redressement du Groupe Fraternité-Matin, le journal gouvernemental. Selon le compte rendu du Conseil des Ministres fait par le Ministre de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Poste, Porte-Parole du Gouvernement, Bruno Nabagné Koné, « la restructuration se fera par l’abandon d’un certain nombre de dettes du groupe vis-à-vis de l’Etat qui se chiffre à 5,5 milliards FCFA et par des apports en numéraire à hauteur de 3,6 milliards de FCFA en subvention d’investissement. Egalement, l’Etat va dégager 1,4 milliard de FCFA en 2018 au titre du plan social qui est envisagé dans ce plan de redressement », soit environ 10 milliards de francs CFA, ont rapporté plusieurs médias.

II. Notre analyse

Le gouvernement justifie ce plan de redressement par la nécessité d’éviter la faillite au groupe Fraternité Matin, « confronté depuis plus d’une dizaine d’années à des difficultés caractérisées globalement par une gestion opérationnelle peu efficace ainsi que par de très fortes tensions de trésorerie et des comptes qui sont déséquilibrés ». Une situation qui est malheureusement commune à toutes les entreprises de presse écrite et à de nombreuses entreprises audiovisuelles. Dans la presse écrite en effet, nombre de titres doivent leur présence encore sur le marché au Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) à travers son programme de prise en charge des frais d’impression de six (6) mois chaque année, des arriérés de salaires dus à leur personnel allant de deux à quinze mois, et de nombreuses violations des lois relatives à la vie des entreprises.
Quant aux radios, notamment, privées non commerciales, plus connues sous l’appellation de radios de proximité et dont la grande majorité appartient à des mairies et conseils régionaux, elles sont nombreuses à exercer en toute illégalité, généralement au mépris des droits les plus élémentaires des travailleurs qu’elles emploient, au motif que le cadre organique des collectivités décentralisées qui les emploient pour la plupart ne permet pas de leur payer des salaires décents et de leur garantir l’accès à la sécurité sociale.
Pour le SYNAPPCI, l’intervention de l’Etat pour sauver le Groupe Fraternité Matin du naufrage rend crédible la nécessité d’une politique publique vigoureuse en faveur du secteur des médias dans son ensemble. La presse privée, qu’elle soit écrite ou audiovisuelle étant confrontée aux mêmes difficultés, et parfois dans des proportions plus alarmantes.

III. Notre Position

Le SYNAPPCI félicite le gouvernement, et plus particulièrement, le Ministre de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Poste, Bruno Koné pour cette initiative qui aura pour conséquence de sauver l’un des principaux médias de notre pays et par ricochet de préserver des dizaines d’emplois et de garantir demain la création de dizaine autres.
Le SYNAPPCI, souhaite que la mise en œuvre de ce plan de redressement, notamment de son volet social se fasse dans la plus grande transparence avec la participation et l’implication de tous partenaires sociaux.
Le SYNAPPCI encourage le gouvernement à étendre son action de sauvetage des entreprises de presse à l’ensemble du secteur des médias de Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, le SYNAPPCI renouvèle son appel à la convocation urgente des états généraux de la presse et de l’audiovisuel, afin qu’autour de l’Etat, toutes les parties prenantes identifient les principaux défis auxquels le secteur des médias fait face, en vue de leur apporter des solutions durables, nécessaires au renforcement du rôle de la presse nationale dans l’approfondissement de la démocratie en Côte d’Ivoire.

Fait à Abidjan, le 20 novembre 2017

Pour le SYNAPPCI
Le Secrétaire Général
Guillaume Gbato »

mis en ligne par Alexis Gnagno
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ÉPITRE À VENANCE KONAN par Léandre Sahiri

Oui Venance, te voilà DG
Et du coup, ta plume
Elle a perdu son impétuosité
Elle a perdu sa véhémence
Elle ne gronde plus
Elle est dévirilisée
Elle est pacifiée
Elle ne crache plus le venin
Qui t’a valu
De solides amitiés
Dans les cercles françafricains
Elle ne tombe plus en transe
Finie cette virulence folle
C’est normal !
Laurent Gbagbo a été capturé et jeté en prison
Par la belle et opaline mère-patrie des droits humains.

Oui Venance, te voilà DG
Et aujourd’hui, ta face
Elle n’ose pas regarder en face
Le visage hideux du nouveau régime
Tu es devenu aveugle, sourd et aphone
Tu es frappé d’une cécité sélective
Tu ne vois que Gbagbo
Encore et toujours Gbagbo
Même dans la geôle de La Haye
Il te hante encore et toujours
Nuits et jours
Au point que tu ne peux écrire
Sans l’évoquer, sans l’invoquer.

Oui Venance, te voilà DG
Et aujourd’hui
Le pays est devenu normal, paisible :
Nous vivons en paix et en sécurité dans notre pays
Nous sommes devenus plus heureux chez nous
Ayant dans notre pays
« Solutions »
A tous nos problèmes
Nous respirons désormais
L’air bonifiant
De la liberté et du bien-être
Avec derrière nous
L’ère longtemps viciée par Laurent Gbagbo
Alors, tu te dis :
« Pourquoi tomber encore en transe
Alors que tout baigne ? »…

Oui Venance, te voilà DG
Et aujourd’hui
Je vois ton sourire
Il n’est plus forcé
Il est spontané
Il est radieux
Dans tes nouveaux habits de DG
DG de ce grand quotidien ivoirien.

Oui Venance, te voilà DG
A dire vrai
Tu mérites bel et bien ce poste
En tout cas,
Mieux que les Akrou, Yedagne et autres…
Et tu sais pourquoi :
Ils n’ont pas retourné leurs vestes.

Oui Venance, te voilà DG.
Mais,
Au prix de combien de mensonges !
Au prix de combien d’articles amers !
Au prix de combien de propos irrévérencieux et injurieux !
Au prix de quelles diffamation et calomnies !
Parce qu’il est vrai que, pour toi, la fin justifie les moyens.

Oui Venance, te voilà DG.
Mais, dis-nous
Ne penses-tu pas que
Comme idoine récompense de ta besogne
Tu aurais pu être nommé ministre ?
Si tant est que
Des analphabètes ont pu être ministres
Et des illettrés commissaires de police
Pourquoi toi qui es
Si intelligent et si instruit
Ne le serais-tu pas ?
Alors, Venance
Un peu de patience
Par ce chemin d’or
Tu y arriveras, sûrement
Encore un bon petit paquet d’articles
Pour encore noircir Gbagbo
Pour encore magnifier la France
et encenser le « mentor »
Et tu y arriveras
Sans doute au prochain remaniement
Si bien sûr d’ici là
Les orties ne sont pas fauchées par la faucille
La faucille de ceux à qui elles soutirent
Des larmes et du sang.

Léandre Sahiri (Adaptation. D’après « VENANCE, AINSI DONC, TE VOILÀ DG…! » d’Hervé Akanza).