Un autre témoin peu exploitable par le bureau du Procureur

Cpi : La Défense charge, l’Expert de la Cpi craque et se met à table !

L’image contient peut-être : 2 personnes

Frédéric Bonbled,  médecin légiste et spécialiste en blessures  est le 79ème témoin de Fatou Bensouda. Il était, ce jeudi 7 décembre 2017, face aux avcats du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé. Il a passé une mauvaise journée. Des examens médicaux versés au dossier d’accusation par l’Expert n’ont jamais été examinées par lui. Il en est ainsi des radiographies qui lui ont été présentées par des témoins. Il reconnait ne les avoir pas commentées parce qu’inaudibles. Il précise qu’il est probable qu’il ne les a pas eues sous les yeux.

Amené à confirmer que tous les résultats des examens complémentaires qu’il a faits faire par les sujets expertisés lui ont été communiqués longtemps après son retour en Belgique, le témoin tente de s’échapper mais finit par avouer. Soulevant ainsi la gênante question de leur fiabilité. C’est de confusion à confusion, que l’Expert en blessure commis par l’Accusation pour alourdir les charges retenues contre le Président Gbagbo et le ministre Blé Goudé, termine sa dépositions sans réussir sauver la mise de Fatou Bensouda.

L’image contient peut-être : 2 personnes

En tout cas, les avocats de la défense ont mis à nu le manque de professionnalisme du témoin du jour, le 79ème présenté par l’Accusation depuis le début de ce procès. Selon Me Jacob, qui est intervenu après Me Knoops, cet expert n’a reçu aucun document expliquant le travail à faire. Plus grave, c’est après sa mission qu’il a reçu la validation des travaux longtemps après. Il s’est contenté de se tenir aux instructions verbales des enquêteurs du Bureau du procureur, au lieu de faire des recherches supplémentaires et indépendantes. Comme le recommande un tel travail d’expertise qui se veut professionnel, neutre et indépendante.

Autre manque de professionnalisme du témoin, c’est qu’il s’est rendu à Abidjan pour travailler sur des victimes sans toutefois être en possession des dossiers médicaux des victimes. D’autant plus que les déclarations antérieures qu’il devait avoir comme documents de base pour faire ses examens ne lui ont été remis qu’après son retour en Belgique, son pays natal où il exerce.

Il est allé travailler sur les victimes à Abidjan en octobre 2013. Mais il a reçu les conclusions de son travail le 24 avril 2014, soit 7 mois après ses examens. C’est tout de même étonnant pour quelqu’un qui fait ce travail depuis 33 ans. Autres preuve d’amateurisme du témoin. Pour faire ce test, qui consiste à poser des questions aux patients afin de déterminer l’état psychiatrique, il procédait par l’explication des questions. Toutes choses qui sont contraire à la procédure, parce que cela pourrait biaiser les résultats attendus. Et le témoin en est tout à fait conscient.

L’audience est suspendue jusqu’au 17 janvier 2018. Ce jour-là marquera la fin dernière du passage des témoins de l’Accusation.

Yacouba Gbané, le tempsinfos.com