Refus de la liberté provisoire à Gbagbo

Les dessous d’un deal mal ficelé à Paris

Le deal est trop parfait. Et il est encore cousu de fil blanc. En fait, tout a été décidé lors de la rencontre de Ouattara à Paris avec Macron. Il est su de l’establishment parisien qu’à son arrivée à l’Elysée, le jeune Président français a précisé qu’il n’était pas  contre une libération de Gbagbo. Car selon lui, il hérite d’une patate chaude et cette libération ne l’empêcherait pas de diriger la France. Ouattara qui connait donc la position de Macron sur cette question et bien au fait des tractations à la Cpi, est allé supplier la France, la main sur le cœur pour empêcher cette libération qui était pour cette fois, quasiment acquise.

Les raisons évoquées par le mentor du Rdr selon des sources proches de la diplomatie française (qui avait déjà ébruité ce unième refus bien avant la Cpi), sont bien entendu, la grande popularité du Président Gbagbo qui pourrait l’empêcher de diriger la Côte d’Ivoire, surtout qu’il est déjà en rupture de banc avec le Pdci, désormais son allié de façade. C’est surtout cette crise entre le Rdr et le Pdci qui a été brandie à Paris comme un chiffon rouge. Et qui fait pencher Paris dans sa décision d’empêcher cette libération.

«Ouattara est en palabre avec le Pdci, une libération de Gbagbo, même provisoire… Vous vous imaginez ce que ça pourrait provoquer à Abidjan comme secousse…», confie un diplomate ivoirien à la retraite.  Mais avant de céder face à Ouattara, Paris a bien entendu, mis des contre-propositions dans la balance (nous y reviendrons dans notre édition de demain). Reste à savoir si le président d’honneur du Rdr va les respecter. Là se trouve toute la question.

Guehi B, LeTempsinfos