RCA: les signes avant-coureurs d’un génocide selon Stephen O’Brien

Et comme par hasard, il s’agit de la RCA : ce pays qui justifie de la présence des soldats de l’ONU et des « ONG » absolument pas neutres pour « encadrer » un pays riche, au sous sol minier, avec hydrocarbures, et j’en passe…Alors qui déstabilise les ethnies, et pourquoi, qui fournit des armes? Le pompier pyromane nous prépare à l’imminence de l’incendie qu’il va déclencher, et les braves âmes pourront via d’autres ONG envoyer des fonds pour secourir les populations volontairement sacrifiées, vouées à la misère, alors qu’elles sont assises sur une mine d’or… destinée à d’autres!
Shlomit

Stephen O’Brien alerte sur la situation humanitaire catastrophique en RCA et fait part de signes avant-coureurs d’un génocide. © AFP PHOTO / KHALIL MAZRAAWI

En République centrafricaine (RCA), la communauté humanitaire lance un appel commun. Environ 35 organisations non gouvernementales (ONG) tentent, depuis des semaines, d’alerter sur le regain alarmant de violences dans le pays. Joint par RFI, Stephen O’Brien, sous-secrétaire général de l’ONU aux Affaires humanitaires, pointe ouvertement, désormais, le risque d’un génocide.

Meurtres de civils, violences sexuelles sur les femmes et les enfants ou encore le nombre de déplacés en constante augmentation… tous les signaux sont au rouge. Le comité de coordination des ONG a passé en revue tous les drames qui se déroulent dans le pays. Il demande que prennent fin les violences et que tous les groupes armés parviennent à un cessez-le-feu.

Le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien, a évoqué en début de semaine un risque de génocide en République Centrafricaine alors qu’il partageait avec les Etats membres ses conclusions sur sa mission dans le pays en juillet dernier. Stephen O’Brien, qui quitte son poste à la fin du mois, veut alerter sur la situation humanitaire catastrophique en RCA.

Il s’explique au micro de RFI sur ces signes avant coureurs qu’il dit avoir observé dans le pays.

« Pour moi, il était clair que l’augmentation des violences intercommunautaires… ce prétexte peut être vrai, je ne sais pas… d’utiliser les identités ethniques et confessionnelles comme motif pour tuer, brutaliser, torturer, menacer… il s’agit là de signes avant-coureurs de quelque chose qui pourrait rapidement dégénérer en un génocide. Et c’est pour cela que j’ai lancé l’alerte », a-t-il expliqué.

Stephen O’Brien nous précise qu’il a consulté ses collègues de l’ONU, à la Commission des droits de l’homme, le Haut-commissaire aux droits de l’homme ainsi que le Rapporteur spécial pour la prévention des génocides.

« Nous travaillons maintenant main dans la main pour faire tout ce que nous pouvons pour renforcer la présence des Nations unies et protéger les civils. Nous ne voulons pas cela conduise à un rapide regain de violences dans plusieurs parties du pays, du sud-est jusqu’au centre-est, à l’est mais aussi au nord-ouest de la République centrafricaine », ajoute le chef des opérations humanitaires de l’ONU.

« Il faut une augmentation des effectifs des casques bleus »

A New York, le terme a fait réagir le Département des opérations de maintien de la paix qui refuse, pour l’instant, de parler d’un pays au bord du génocide. Mais Stephen O’Brien rejette la polémique sur le terme. Pour lui, l’essentiel est à un renforcement de la mission de l’ONU sur place.

« Je pense qu’il était de mon devoir d’alerter parce que la question que je pose, ce n’est pas celle d’aller, dans le détail, à la définition de ce qu’est un génocide ou de quand utiliser ce mot, même si c’est une question qui a été posée dans le passé. Je pose seulement la question suivante : de combien de preuves avons-nous besoin [ avant d’agir ], étant donné notre connaissance de ce qui se passe sur le terrain en République Centrafricaine et qui, par conséquent, nous pousse à nous interroger sur comment agir maintenant ? On ne peut pas rester dans cette position, à juste prier pour que cela n’arrive pas », souligne-t-il avant d’insister sur la nécessité du renforcement des forces de l’Onu sur place.

« Ce qui est clair, c’est que ce n’est pas le moment, pour nous, d’envisager une réduction [des effectifs des casques bleus] mais plutôt, au moins un maintien et, j’espère même, une augmentation de ces effectifs. Bien sûr, il faut que nous en fassions part aux Etats membres car au final, les Nations unies sont dépendantes du support des Etats membres », rappele Stephen O’Brien.

Les ONG rappellent également, dans leur communiqué, que la RCA est classée, pour la troisième année de suite, comme le pays le plus dangereux du monde pour les travailleurs humanitaires.