PV: Des primes pour les policiers qui verbalisent le plus

Des prunes pour recevoir des primes. La politique du chiffre dans la police, dont l’abandon avait été promis par Manuel Valls, est toujours en vigueur.

Les CRS et motards chargés d’assurer la sécurité sur les routes de France sont toujours classés en fonction du nombre d’amendes dressées, selon un document officiel publié ce vendredi par le journal Auto Plus.

Ce document, émanant du « sommet de la police nationale, classe les brigades routières (neuf compagnies autoroutières CRS et 22 unités de motards) en fonction du nombre de PV qu’elles distribuent.

600 euros de prime

Selon le magazine, « pour chaque prune distribuée, les différentes brigades sont créditées d’un nombre de points précis ». A la fin de la période de douze mois, les deux compagnies et les deux unités qui ont accumulé le plus de points sont gratifiées d’une prime annuelle. Avant d’être reversée entre les policiers.

Le journal avance que le gain pour chaque agent est d’environ 600 euros.

« Tout est fait pour faciliter la verbalisation »

« C’est toujours la politique du chiffre qui prime, avec les méfaits que ça engendre: la répression est privilégiée sur la prévention », réagit le secrétaire général du syndicat UNSA Police, Philippe Capon, dans l’hebdomadaire.

« Le PV est ainsi devenu l’un des critères importants de notation et d’évolution de carrière du fonctionnaire. Tout est fait pour faciliter la verbalisation rapide avec le PV à la volée et la généralisation du PV électronique. L’automobiliste ne sait plus pourquoi il est verbalisé, il ne peut pas bien se défendre. Les contentieux augmentent fortement. Cette méthode n’améliore évidemment pas les relations avec la population, elle modifie le comportement des usagers, les pousse à se soustraire au contrôle », ajoute-t-il.

De son côté, la direction générale de la police nationale a tenu à démentir toute politique du chiffre. « Chaque année, la performance de ces unités est évaluée, comme dans l’ensemble de la fonction publique, afin, le cas échéant, d’entraîner le versement de primes collectives», reconnaît-elle. Mais, ajoute-t-elle, « il ne s’agit en aucun cas d’une “politique du chiffre” imposée à ces unités mais bien d’une évaluation de leur performance dans ce qui est leur cœur de métier: la sécurité des usagers de la route ».

Source : 20minutes.fr

Et pour mieux faire passer la pilule du passage de 90 à 80 km/h sur les routes:

Passage à 80 km/h : les amendes bénéficieront aux hôpitaux

Le Premier ministre confirme que le produit des dépassements de vitesse doit financer des établissements de santé.Passage à 80 kmh les amendes bénéficieront aux hôpitaux

L’annonce est supposée calmer la grogne. La limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes départementales, entrée en application dimanche, bénéficiera aux hôpitaux. Le Premier ministre Édouard Philippe a confirmé ce lundi matin, sur RTL, que le produit des amendes générées par les excès de vitesse sur les 400 000 km de routes secondaires non équipées de séparateur central, « ne viendra pas alimenter le budget de l’Etat, il viendra alimenter le budget des établissements qui participent à la reconstruction des blessés ».

Le 20 juin, trois jours après la parution au Journal officiel de cette limitation contestée, le délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe, avait évoqué ce transfert d’argent. Les 68 € collectés à chaque dépassement constaté iront à un fonds, « traçable en loi de Finances », qui alimentera le budget des hôpitaux.

Ni Édouard Philippe ni Emmanuel Barbe n’ont indiqué le mécanisme qui permettra cette imputation d’argent frais. On sait que, pour la journée de solidarité, il est parfois contesté que tout l’argent collecté bénéficie aux personnes âgées.

Sur le principe de la mesure, Édouard Philippe a redit son sentiment : « L’idée, ce n’est pas d’ennuyer tout le monde, l’idée, ce n’est pas de désavouer tel ou tel, c’est de sauver des vies, c’est d’éviter des blessés. » Selon le gouvernement, abaisser la vitesse de 10 km/h permettra de sauver 300 à 400 vies par an. « En politique, il faut savoir prendre des décisions qui sont impopulaires quand on pense qu’elles sont bonnes pour le pays », a martelé le chef du gouvernement, persuadé que « plus personne ne grogne, quelques années après, quand les résultats sont là. »

Source : leparisien.fr