Pourquoi le Franc CFA est le dernier avatar de la Françafrique

02/10/18 11h54
Une journaliste et un économiste publient un livre important sur le Franc CFA qu’ils considèrent être « l’arme invisible de la Françafrique ». Retour sur un système monétaire hérité de la colonisation et qui pèse encore aujourd’hui sur le développement des pays d’Afrique de l’ouest et centrale, en compagnie des deux auteurs.

La France maintient-elle encore une emprise néocoloniale sur les états africains qui furent au cœur de son empire ? Au fondement de cette emprise, il y aurait, selon ses détracteurs, le franc CFA. Créé en 1939 à la veille de la Seconde Guerre mondiale par la métropole, les francs CFA (pour les trois ensembles d’alors, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale et les Comores) participent à la création de la zone Franc, une zone monétaire fondée sur le franc métropolitain et dépendant des autorités de Paris. Cette monnaie a survécu à la décolonisation et perdure aujourd’hui.

Mobilisation contre le Franc CFA à Dakar en décembre 2017. Crédit SEYLLOU / AFP

Alors que le sujet de l’indépendance monétaire monte en Afrique francophone, la journaliste française Fanny Pigeaud et l’économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla entendent apporter les clés de compréhension de ce qu’ils tiennent pour être une atteinte à la souveraineté monétaire des pays membres de la zone Franc à travers leur livre. Ils entreprennent de déconstruire le discours de légitimation du Franc CFA en le resituant dans l’histoire de sa construction. Pour les deux auteurs qui nous ont répondu conjointement par mail, l’enjeu est important car « il s’agit de dire : non à l’impérialisme français, oui à l’amitié et au respect entre les peuples. En ignorant ce discours, la France continue de faire le pari du passé. »

Quelles sont les spécificités de cette zone monétaire qui, sommes toutes, par certains aspects, n’est pas si différente dans son fonctionnement, de la zone euro? 

Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla – Le franc CFA est la monnaie d’une zone coloniale, la zone franc. Celle-ci a été créée en 1939, dans un contexte d’effondrement du système monétaire international et de montée du protectionnisme. Avec les indépendances, les zones monétaires coloniales ont toutes été démantelées à l’exception de la zone franc qui a survécu en Afrique grâce, entre autres, aux « accords de coopération » que la France a imposés à ses ex-colonies. Actuellement, l’espace franc CFA comprend deux unions monétaires : l’UEMOA qui regroupe 8 pays utilisant le franc de « la communauté financière africaine » émis par la BCEAO ; la CEMAC qui compte 6 pays utilisant le franc de la « coopération financière en Afrique centrale » émis par la BEAC.

Ces 14 pays forment avec les Comores les « pays africains de la zone franc ». La zone franc fonctionne selon des règles communes : les deux francs CFA ont une parité fixe vis-à-vis de l’euro (auparavant du franc) ; à l’intérieur de la zone, les profits et dividendes peuvent être rapatriés librement, les mouvements de capitaux sont libres ; le Trésor français garantit la valeur externe de ces monnaies – en promettant de prêter des euros aux banques centrales quand elles n’ont plus de devises ; contre cette garantie, la France est représentée dans les instances des banques centrales, la BCEAO et la BEAC, où elle a un droit de veto implicite. Cependant, cette garantie a rarement été effective, comme nous l’expliquons dans le livre. Les banques centrales sont en plus tenues de déposer 50% de leurs réserves de change dans un compte spécial du Trésor français, appelé « compte d’opérations » (au lendemain des indépendances, cette proportion était de 100%) qui a un fonctionnement très particulier. Toutes ces règles ont été mises en place pour créer un environnement de « stabilité monétaire » permettant à la France et à ses entreprises de drainer les richesses des pays africains vers elles. Elles restent en vigueur et elles permettent à Paris d’avoir un contrôle non seulement sur la monnaie, mais aussi sur l’économie et la politique.

Votre ouvrage fournit une analyse extrêmement rigoureuse, sur le plan historique, économique et géopolitique, du fonctionnement du franc CFA et est également marqué par un ton critique à l’égard de ce système ; est-il à considérer, aussi, comme un manifeste pour l’abolition des francs CFA ?

Notre point de vue, que de nombreux économistes africains ont développé avant nous, est que le système CFA est un anachronisme institutionnel qui dessert économiquement les pays africains et les maintient sous la tutelle politique du gouvernement français. Ce constat fait, il faut évidemment étudier et exposer les possibilités de changement. Nous évoquons donc dans le livre les voies possibles de sortie du franc CFA, en mettant l’accent sur la nécessité pour les pays africains de se doter de monnaies plus souveraines tout en restant solidaires. Il appartiendra aux lecteurs de juger si notre démonstration est convaincante.

Partant du constat que le Franc CFA sert les intérêts de l’état français, à quel titre pourrait-il accepter de s’en séparer ?

Plusieurs raisons devraient pousser les responsables de l’État français à envisager au plus vite la fin du système CFA. L’une d’elles est économique : le système CFA freine le développement des pays africains qui l’utilisent et contribue donc à créer de la misère, du chômage, de l’émigration… Les autorités françaises disent vouloir lutter contre l’ »émigration illégale », elles doivent par conséquent revoir la manière dont elles envisagent les relations avec les actuels pays de la zone franc si elles tiennent vraiment à avoir des résultats. Une autre raison est liée à la démographie. En 1945, à la création du franc CFA, les actuels pays africains de la zone franc étaient moins peuplés que l’Hexagone. Aujourd’hui le rapport est totalement inversé : ils comptent environ 162 millions d’habitants contre 64 millions en France. Cela veut dire que le contrôle exercé par le gouvernement français sur le système CFA va être de moins en moins facile à justifier.

Sur un autre plan, la situation ne va bientôt plus être tenable non plus : les citoyens africains du continent voient bien, même s’ils n’en maîtrisent pas encore tous les aspects techniques, que le système CFA est injuste et nocif pour les économies de leurs pays, et les prive de souveraineté monétaire, tout en débordant largement sur le politique. Cette situation alimente un sentiment anti-français qui ne cesse de grandir et pourrait bien finir par mettre à mal les positions économiques françaises dans ces pays. Il est donc dans l’intérêt de la France de bâtir enfin des relations « normales » avec les actuels États de la zone franc si elle ne veut pas être confrontée à une rupture violente.

Vous parlez des intérêts de l’État français et de ses entreprises, quelles conséquences le système du Franc CFA a pour les Français ? En quoi sa disparition pourrait les affecter ?

Le franc CFA est un instrument inventé par la France pour faire participer ses colonies africaines à sa reconstruction après la Seconde guerre mondiale. Il est aujourd’hui un pilier du fonctionnement du « pré carré » qu’elle est parvenue à maintenir, malgré les indépendances africaines. Le franc CFA lui donne de nombreux avantages. Il lui permet par exemple d’acheter les matières premières africaines, généralement libellées en dollar, dans sa propre monnaie, ce qui lui évite d’avoir à utiliser ses devises. Le franc CFA donne aussi aux entreprises et produits français des marchés importants et stables. Malgré sa petite taille, la zone franc joue même un rôle de soupape de sécurité pour la France, qui est une puissance déclinante sur le plan économique, comme l’illustrent ses déficits commerciaux vis-à-vis du G8 et de la Chine. Ce n’est qu’en Afrique qu’elle parvient à vraiment tirer son épingle du jeu.

Pour beaucoup de grandes entreprises françaises qui profitent de l’environnement offert par la zone franc, les enjeux sont clairs : l’Afrique ou la mort ! Sur le plan diplomatique, la zone franc continue de donner à la France un rayonnement international et une influence sans commune mesure avec son poids économique. Si le franc CFA disparaissait, ce serait donc la fin du modèle néocolonial qui a servi de boussole à la politique de la France en Afrique. Cela mettra en péril sa « grandeur » et son « prestige ». Il serait exagéré de croire que l’abolition du franc CFA aurait un impact direct immédiat sur l’économie française ou sur les conditions de vie des citoyens français. Toutefois, une Afrique francophone progressivement libérée de la domination néocoloniale condamnerait à moyen terme la France et ses entreprises évoluant sur le continent à s’adapter à un environnement auquel elles n’ont jamais été préparées.

M. Bolloré est visé par une information judiciaire concernant les conditions, suspectes, d’obtention des terminaux des ports de Conakry et Lomé, voyez-vous dans les difficultés que rencontre ce géant, jusque-là intouchable, une annonce d’un changement en cours ?

Les difficultés que le groupe Bolloré rencontre sur le continent sont le résultat d’actions judiciaires initiées en France par des acteurs français. Pour l’instant, à quelques rares exceptions près, les chefs d’Etat africains ne semblent pas être prêts, ou n’osent pas remettre en cause les positions souvent monopolistiques que ce groupe ou d’autres entreprises françaises occupent. Ce sont plutôt quelques déclarations très critiques à propos du franc CFA, formulées notamment par le président du Tchad, Idriss Déby, qui peuvent laisser penser qu’il y a une évolution : la parole, longtemps contenue, semble en partie se libérer. Mais c’est surtout du côté des citoyens qu’un changement est le plus perceptible : ils ont un discours de plus en plus critique et le font savoir de plus en plus dans des manifestations, des conférences, sur les réseaux sociaux, etc. Cette pression citoyenne pourrait bien finir par avoir un impact sur les dirigeants africains et la manière dont ils acceptent ou non les desiderata français.

Au même titre que la Francophonie, critiquée avec virulence cette année, par l’écrivain Alain Mabanckou entre autres, serait-il envisageable de porter un projet commun permettant une intégration plus équilibrée entre les différents pays membres dont la France et à travers elle l’Europe ? Sinon, quelles perspectives sont à entrevoir avec les partenaires africains voisins ?

Il y a sans doute beaucoup de choses à inventer dans le cadre des relations entre les pays africains et l’Europe. Mais, au préalable, la France et l’Union européenne doivent changer leur manière de penser et de se conduire. Depuis le début des années 2000, la Commission européenne fait tout, par exemple, pour imposer au continent des accords de libre-échange, appelés Accords de partenariat économique (APE), complètement déséquilibrés et au seul avantage de l’Europe. Cela ne peut rien donner de bon.

En l’état actuel de la situation politique au sein des pays membres des zones CFA et entre eux, quelles perspectives monétaires peut-on envisager dans le cas d’une sortie collective du Franc CFA ? Comment cette sortie peut-elle se réaliser ?

Une sortie « collective », ce que nous appelons « sortie panafricaniste » dans notre livre, suppose que les pays africains dénoncent ensemble la convention de coopération monétaire et la convention de compte d’opérations qui les lient à la France. Les deux blocs monétaires – UEMOA et CEMAC – seraient maintenus dans un premier temps. Mais il n’y aurait plus de garantie française, plus de comptes d’opérations et plus de représentation française dans les instances de la BCEAO et de la BEAC. Les avoirs sur les comptes d’opérations repasseraient sous le contrôle des pays africains qui deviendraient responsables de leur politique monétaire et de change.

Si une « sortie panafricaniste » s’avère compliquée, des pays pourraient décider individuellement de ne plus faire partie de la zone franc, comme l’ont fait Madagascar et la Mauritanie en 1973. Bien entendu, si ce sont les « grands » pays, c’est-à-dire ceux qui pèsent financièrement le plus, qui prennent ce chemin, c’en sera probablement fini de la zone franc : le système CFA reposant sur la solidarité dans la gestion des réserves de change, il ne peut plus fonctionner durablement si les plus gros apporteurs de devises se retirent. En Afrique de l’Ouest, à part la Côte d’Ivoire, tous les pays vivent depuis les indépendances une situation chronique de déficit de leur balance commerciale (exportations inférieures à leurs importations). Par conséquent, si la Côte d’Ivoire opte pour une monnaie nationale, l’UEMOA pourra difficilement se maintenir. Ceci permet de comprendre pourquoi l’armée française est intervenue aussi violemment en Côte d’Ivoire en avril 2011. Comme nous le racontons dans notre livre, le gouvernement de Laurent Gbagbo était sur le point de sortir du système CFA…

Après, la question est : on sort du franc CFA pour faire quoi ? La CEDEAO, un ensemble de pays d’Afrique de l’Ouest, dont fait partie l’UEMOA, propose  de partager une monnaie unique. Nous pensons que ce projet est politiquement plombé par le manque de volonté des pays de l’UEMOA, qui n’ont pas encore fourni le plan de sortie du franc CFA exigé comme préalable par le Nigéria. Par ailleurs, indépendamment de l’aspect politique, une monnaie unique n’est peut-être pas une bonne idée au vu des différences dans les spécialisations économiques des pays concernés, du poids démesuré du Nigéria qui pèse plus de 70% du PIB de la région, et de la faible intégration commerciale régionale. La meilleure option est dans doute celle de la création de monnaies nationales reflétant le niveau économique de chaque pays, mais reliées par une unité de compte commune et une gestion solidaire des réserves de change.

Vous évoquez une vidéo d’un collectif de 7 artistes africains à laquelle nous nous sommes fortement intéressé aux Inrocks (« 7 minutes contre le CFA ») : quelle emprise a ce discours anti Franc CFA a auprès des populations des pays concernés ?

De plus en plus d’artistes africains, notamment des rappeurs, écrivent et chantent pour dénoncer le franc CFA. Outre le collectif « 7 minutes contre le franc CFA », on peut citer le Sénégalais Didier Awadi ainsi que le duo 4A/Joe NPRA, auteurs de tubes récents sur ce sujet. Cet « arctivisme », pour reprendre l’expression d’Elom 20ce, rappeur togolais, conforte la conviction des jeunes et des moins jeunes déjà un peu informés, participe à l’éveil des autres. Même si ces derniers ne sont pas au fait des détails techniques concernant le franc CFA, ils comprennent que le franc CFA est un point d’entrée, le plus décisif sans doute, dans le cadre de la lutte pour une « seconde indépendance », pour « le droit des peuples à l’autodétermination », des problématiques très actuelles. Le message de tout ce monde est très responsable. Il s’agit de dire : non à l’impérialisme français, oui à l’amitié et au respect entre les peuples. En ignorant ce discours, la France continue de faire le pari du passé.

Il est question dans votre ouvrage des prêts que la France accorde, grâce aux Francs CFA, aux pays africains membre de la zone Franc et à la dépendance qui en découle, des craintes émergent concernant une pareille dépendance à l’égard de la Chine, quelles perspectives entrevoyez-vous pour l’existence d’une voix panafricaine, indépendante de ces deux pays ?

La Chine est devenue de loin le premier créancier bilatéral du continent africain (plus de 55% des prêts bilatéraux en 2015). Elle offre de nouvelles opportunités à l’Afrique qui a, grâce à ce partenariat privilégié, une plus grande marge de manœuvre vis-à-vis du FMI, de la Banque mondiale et de pays comme la France. La Chine a en plus une politique moins intrusive et moins assortie de « conditionnalités ». Mais elle reste un pays industrialisé qui attend du continent africain des marchés, des opportunités d’investissement et des matières premières. Elle ne permet pas à l’Afrique de sortir de son statut de fournisseur de matières premières non transformées. Les prêts chinois tendent donc à renforcer la dépendance financière des pays africains. Pour l’instant, ces derniers n’ont pas encore défini de stratégie commune par rapport aux défis de la mondialisation contemporaine. Le Nigéria aurait les moyens d’exercer un leadership bénéfique à l’ensemble des pays du continent. Mais il demeure fragile sur le plan économique et politique.

Dans votre ouvrage, vous consacrez à la figure de Thomas Sankara une place importante. Cet anti-impérialiste, reste, 31 après son assassinat, un symbole pour ceux qui dénoncent le Franc CFA. Il avait lui-même essayé d’en affranchir son pays. Qu’attendez-vous de l’annonce de l’ouverture, à l’automne 2017, par le président de la République Emmanuel Macron, des archives françaises sur ce dossier sensible? 

Sankara a été assassiné avec une douzaine de ses compagnons le 15 octobre 1987. Dans les années qui ont suivi son assassinat, une centaine de personnes ont été retrouvées mortes ou portées disparues. L’ouverture des archives permettra de situer les responsabilités, et en particulier celles du gouvernement français, qui a toujours été le grand protecteur de Blaise Compaoré, un des cerveaux présumés de l’assassinat de Sankara, et son successeur à la tête de l’État burkinabè. Il est important de savoir pourquoi, précisément, ce dirigeant a été assassiné, qui il gênait. Cela contribuera à mettre fin à l’impunité, une revendication portée entre autres par la campagne internationale « Justice pour Sankara ». Sankara reste aujourd’hui une figure très importante, un exemple, pour une partie de la jeunesse africaine. Ouvrir les archives, réhabiliter par ce biais sa mémoire, peut contribuer à redonner de la valeur à son projet panafricaniste, sachant que depuis sa mort, les enjeux et défis n’ont pas tellement changé.

Qu’attendez-vous des répercussions de la sortie de votre ouvrage en France ? 

Notre idée est de donner à un public large, à la fois français et africain, et n’ayant pas obligatoirement de connaissances en économie, la meilleure information possible sur le franc CFA. Les citoyens africains savent évidemment ce qu’est le franc CFA, mais n’ont pas suffisamment accès à des données précises concernant, par exemple, les mécanismes sur lesquels il repose. La majorité des citoyens français partent de bien plus loin : très peu d’entre eux – et c’est assez sidérant à constater – sont informés de l’existence même de cette monnaie, de ses effets et du fait que le Trésor français la contrôle toujours. Côté africain comme côté français, il y a donc vraiment un vide en matière d’informations. Nous espérons contribuer à le combler et aider à une meilleure compréhension.

Les Francs CFA n’intéressent que peu, encore aujourd’hui, l’opinion publique française. Comment l’expliquez-vous ?

Peu a été fait jusqu’ici pour intéresser l’opinion française sur cette question. Au contraire, on l’a plutôt maintenue dans l’ignorance. Lorsque l’on explique aujourd’hui à un citoyen français lambda ce que sont les francs CFA et comment le gouvernement français continue de gérer ces monnaies et, par ce biais, l’économie et la politique des pays africains de la zone franc, il est en général très étonné, voire choqué et il a envie d’en savoir plus. Il faut donc commencer par sensibiliser, interpeller le maximum de citoyens français sur cette question. C’est l’un des objectifs de notre livre. Après la sensibilisation, pourra éventuellement venir le temps du débat et de la mobilisation pour un changement. Il existe déjà quelques associations, comme Survie, qui sont mobilisées sur le sujet, et veulent faire « bouger les lignes », en lien avec des mouvements sociaux africains.

Fanny Pigeaud, Ndongo Samba Sylla,
L’arme invisible de la Françafrique.
Une histoire du Franc CFA,
édition La Découverte, 2018, 18€.

 

 

 

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