Ouattara et le miracle de la Com
Arrivé en fanfare dans les fourgons de la Banque Mondiale et du FMI, avec dans ses bagages les Programmes d’Ajustement Structurel pour les imposer à un Houphouët vieilli et affaibli par la « Guerre du Cacao » à lui imposée par ses anciens amis, Alassane Ouattara a été présenté comme un hyper économiste surfait avec un égo surdimensionné. C’est ainsi qu’il s’est présenté et a été nommé à la tête d’un comité interministériel pour calmer les tensions sociales du début 90 soulevées par le « plan Koumoé Koffi » du nom du dernier ministre de l’économie PDCI de l’ère parti unique.
Ainsi pour ses obligés comme Bakayoko Hamed et ses employés du Journal le Patriote, «Ouattara, est le sauveur de la Côte d’Ivoire». Pour démontrer ce qu’ils avancent, ils écrivent en 2010 dans les colonnes de Le Patriote, un article dithyrambique à l’effet de le présenter comme l’homme qu’il fallait aux Ivoiriens comme président. Suivons les : « ..ADO devient Premier ministre et chef du gouvernement le 7 novembre 1990. Il a en charge de redresser l’économie de la Côte d’ivoire et de remettre le pays sur les rails du développement…. Avec l’équipe ADO, le travail commence à 7h30 et finit à 17h, avec une pause entre midi et 14h. Les biens publics et les ressources de l’État sont gérés comme il se doit, dans la transparence totale. Un acharnement au travail qui, naturellement finit par payer. Les salaires sont payés correctement malgré la situation difficile des finances. Les banques qui avaient commencé à mettre la clef sous le paillasson, retrouvent la quiétude. Par ailleurs Ouattara réduit le train de vie de l’Etat. Il contraint les intouchables du régime PDCI, à commencer par Houphouët lui-même, à payer leurs impôts. Il construit de nouvelles universités (Abobo-Adjamé, Bouaké et Daloa). Sous son impulsion d’économiste de grande renommée, la Côte d’Ivoire renoue avec les Institutions financières internationales… »
« Cependant, il convient de rappeler que Ouattara qu’ils s’efforcent de faire passer pour un homme intègre, a importé en 1991, 19,2 tonnes de matériel de construction pour sa maison personnelle sans payer les frais de dédouanement. Le même Ouattara a créé des sociétés écrans pour racheter certaines sociétés d’Etat qu’il vendait lui-même. On se souvient de l’affaire «Alassane vend et rachète» dont le procès a opposé le Premier ministre d’Houphouët aux journalistes de l’hebdomadaire Notre Temps de Diégou Bailly. On se souvient aussi que malgré les pressions de toutes sortes qu’il avait reçues, un juge avait dit le droit et condamné Ouattara. Peut-on raisonnablement dire d’un tel homme qu’il est intègre? Savent-ils seulement qu’au moment où il était Premier ministre, Ouattara faisait déverser à la Primature, l’argent recueilli dans la journée par les régies financières? Où a-t-on vu ça une fois ? Même Houphouet qui régnait sur la Côte d’Ivoire sans partager n’avait jamais osé penser à une telle sordidité. C’est cet argent amassé dans les bureaux de la Primature que, selon les bruits qui ont couru en 1993, Ouattara a fait partir en France (sans doute par un jeu d’écriture) à la veille de la dévaluation pour qu’il revienne doublé. Les rumeurs disaient même qu’un jour, le chef d’état-major d’Houphouet de l’époque, le général Robert Guéi, ayant appris qu’un avion, le Fokker 100 présidentiel, s’apprêtait à s’envoler pour la France avec à bord des sacs d’argent, aurait demandé l’immobilisation de l’appareil jusqu’à ce que Houphouet lui demande de laisser l’avion décoller. A l’époque de sa traversée du désert, le général Guéi à qui la question avait été posée de savoir si oui ou non il a immobilisé le Fokker 100, n’avait ni infirmé ni confirmé l’information. Il s’était contenté de dire : «Peut-être que je faisais mon travail de sécurisation du territoire».
Enfin, il n’est pas juste de dire que c’est grâce à Ouattara que les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat ont été payés entre 1990 et 1993. Car le paiement de ces salaires n’était pas interrompu au moment où il arrivait en Côte d’Ivoire. Par contre, à cause de sa mauvaise gestion des ressources financières, une hypothèque pesait lourdement sur les fins de mois malgré les nombreux efforts que faisaient les Ivoiriens pour accepter le plan (PAS) sans queue ni tête du FMI que Ouattara s’était abusivement octroyé. N’ayant rien pu faire pour lever cette hypothèque, Ouattara a déclaré à quelques mois de son limogeage qu’il n’était pas sûr de payer les salaires à la fin des mois d’août-septembre-octobre, etc.
Comment peut-on dire et soutenir avec force, à moins d’être de mauvaise foi, que Ouattara a été une chance pour la Côte d’Ivoire ? On notera au passage que nos confrères qui font plus de la communication que du journalisme ont soigneusement évité toutes les mesures impopulaires prises par Ouattara et qui ont mis le tissu social à mal. En effet, on peut être un brillant banquier et ne pas être un bon économiste. C’est totalement différent. Le banquier, par essence, c’est la recherche du profit. Pour dire les choses de la façon la plus simple, si un banquier vous prête de l’argent remboursable avec un taux de 19%, dès que l’échéance arrive à terme, il prend tout ce que vous lui devez sans se préoccuper de ce que vos enfants et vous allez manger après. Le banquier ne tient donc pas compte de l’environnement. Ce qui l’intéresse, c’est ce qu’il gagne, un point un trait. L’économiste, lui, tient compte de l’environnement. Il tient compte de beaucoup de paramètres. C’est pourquoi, un banquier peut ne pas être un bon Premier ministre ou même un bon ministre de l’Économie. D’ailleurs, l’expérience montre bien que les meilleurs ministres de l’Économie sont des professeurs d’économie et non des banquiers. Alassane Ouattara est peut-être un brillant banquier, mais il n’est pas un bon économiste. S’il était un bon économiste, il aurait compris que la réduction de moitié du salaire des enseignants, la suppression des bourses et de tous les avantages octroyés aux étudiants et élèves allaient avoir des conséquences graves sur le système éducatif ivoirien. Il aurait aussi compris que la suppression de la fonction d’agents journaliers de la Fonction publique et la privatisation sauvage des entreprises étatiques ayant provoqué de nombreuses pertes d’emplois n’étaient pas la meilleure option. Mais ne l’ayant pas compris et s’étant comporté comme un simple banquier au moment où il était Premier ministre, Alassane Ouattara a donc pris les mesures iniques indiquées plus haut. Conséquence, l’école ivoirienne est aujourd’hui, du fait de ces mesures, plongée dans un profond coma.
Par ailleurs, des entreprises comme les Travaux publics ayant été décapitées, l’État n’a plus les moyens de re-profiler les pistes villageoises dont la plupart sont dans un état de délabrement avancé. Mais ce n’est pas tout, Alassane Ouattara a introduit les coups d’État en Côte d’Ivoire. Et comme les coups d’État ne lui ont pas permis d’accéder au pouvoir d’État, il a envoyé la guerre dans ce pays. Outre le fait que cette guerre absurde a brisé nombre de familles, fait de nombreuses veuves et de nombreux orphelins, elle a occasionné, selon le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire, Jean Kacou Diagou, la perte de 50 mille emplois. Avec sa guerre, Ouattara a donc jeté au chômage 50 mille travailleurs. 50 mille familles ont donc perdu le pain quotidien par la faute de la guerre envoyée par Ouattara parce qu’il voulait être candidat dans un pays dont il n’est pas un national. Et justement parce qu’il n’est pas un national ivoirien, il s’en fout de la souffrance du peuple.. », avait écrit le 22 avril 2010, dans le Journal Notre Voie, le journaliste Boga Sivori comme pour répondre aux thuriféraires de Ouattara.
Comme on le voit avec cette réponse donnée par Boga Sivori, Ouattara n’est pas un homme neuf en Côte d’ivoire. Et depuis qu’il est devenu président par coup d’État de la France le 11 avril 2011, il a simplement reconduit ses anciennes méthodes de gouvernance faite surtout de gabegies et de détournements de deniers publics.
En effet, le gouvernement Laurent Gbagbo par le travail rigoureux de feu Bohoun Bouabré, Ministre de l’économie puis du développement avait réussi à atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE, cette mesure par laquelle, nos prédateurs et spoliateurs prenaient l’engagement d’annuler certains stocks de la dette ivoirienne devenus toxiques pour notre économie. Cette mesure de relancer l’économie en injectant de l’argent frais dans les secteurs productifs puis dans le payement des arriérés de dettes intérieures pour donner un souffle aux entreprises nationales. Cet argent a été décaissé et l’on a avancé le chiffre de 8000 milliards de francs cfa.
Nous ne savons pas ce que cette manne a fait mais quelques temps après soit dès la fin 2012, Ouattara renouait avec les emprunts à l’extérieur…A côté de cela des enquêtes ont révélées que tous les secteurs productifs de l’économie nationale surtout la filière de l’exportation du Cacao, produit phare de l’économie ivoirienne étaient désormais dans les mains du clan Ouattara…Il ne s’arrêtera pas là. Il va mettre à mort la Sotra et permettre par Adama Bictogo, un prête nom de créer une société concurrente dans le transport urbain abidjanais…
Le dernier scandale et non des moindres révélés par La lettre du Continent est l’affaire des « fonds de souveraineté qui s’élèvent à 345 milliards de nos francs… ». Avec cette affaire, Ouattara atteint le record de détournement des deniers publics jamais enregistré en Côte d’ivoire. Même sous BÉDIÉ qui joue dans la même division que lui, les DENOS ( DÉPENSES NON ORDONNANCÉES) n’avaient pas atteints ce pic. Ces fonds de souveraineté étant géré par son jeune frère, comme au village, Ouattara a achevé de mettre la Côte d’ivoire dans un coma économique profond…