Nostalgie, où est passée la ferveur de mon village ?
La ferveur du village…
Elle me manque cette ferveur des villages de chez nous. Cette ferveur du matin ou les vieux de mon village, dans une colonne habituelle et indescriptible, passent de cour en cour pour le rituel du jour. Le bonjour du matin entonné à l’unisson.
Nos grandes mères,tout temps sur la brèche pour le bien-être de tous. Dernières à se coucher,et premières à se lever pour le petit dej’ des rejetons de ses enfants. Le riz couché ou le Kplé Ba (nourriture wê) de la veille toujours réchauffé. Le dernier plat qu’elle (grand-mère) prit ardemment le soin de réserver la veille pour l’inconnu, l’imprévisible visiteur qui peut surprendre à n’importe qu’elle heure.
Au village,tu peux manger ici et manger chez le frère de papa, cousin de maman ou le mari d’une soeur, sans être sur une quelconque liste d’invités. Tu es chez toi partout ou tu te trouves. Et la solidarité qui nous manque hors de nos villages est de mise.
Au village, c’est le bio à outrance. On mange que du naturel. La banane, le riz, le mil, le champignon, le maïs…nous vient directement du champ du grand-père. Près du bio et près des mets traditionnels, bons pour la santé. Loin des mets de la ville pré-consus ça et là, mets pourvoyeurs d’AVC et quelques maladies.
A la tombé de la nuit, le village calme les matins,se transforme en véritable festival de joie et de randonnée nocturne.
Les enfants courent par-ci par là. Les vieux sous les arbres, racontent les contes aux plus petits, amoureux des histoires et épopées. Là-bas au fond du village, aux encablures de la forêt sacrée et de la nécropole, d’ordinaire à côté des villages, raisonne le bruit assourdissant du tam-tam des masques et des griots…
La ferveur de nos villages d’hier d’avant 2002,d’avant le passage de l’oiseau maudit:Cygne…
La nostalgie de chez moi..
Olivier Gnongoue