Mangou dans les archives

 Mangou déjà en Novembre 2010 avant la crise annonçait des couleurs- [ Ce texte écrit en Novembre 2010, peu avant le second tour de l’élection présidentielle, permet de comprendre une partie du contexte de l’époque, avant que tout ne se gâte, et que le « diable » n’agisse sur les uns et les autres. Il traduit une lucidité de certains, et aussi une confiance de l’ensemble des acteurs dans le processus électoral, en dépit des réserves de principe, de précaution et de prudence, qui semblaient bien être secondaires. La relecture du texte devrait aussi éclairer le témoignage en cours de Philippe Mangou devant la Cpi , et permettre de mieux appréhender (- avec d’autres textes à venir et déjà écrit entre fin mars 2011 et le 11 avril 2011 -), ce qu’il est en train de dire en ce moment. Ce qui peut être -accablant- dans le témoignage de l’ex chef d’état major si Laurent Gbagbo et Blé Goude confirment par exemple la partie relative à la demande de démission ( et si les rumeurs de piège tendu par Gbagbo à Mangou en lui disant qu’il a été lâché par Santos et Zuma sont vraies ) est cette question que l’accusation pourrait bien poser dans son réquisitoire à venir : « Monsieur le Président est-il exact que votre chef d’état-major vous a clairement suggéré de démissionner? S’il n’y avait pas de plan commun pour rester au pouvoir, coûte que coûte , comment pouvez-vous refuser de démissionner lorsque le chef d’état-major de votre armée refuse le combat, lorsqu’il vous invite à démissionner ! Si le chef des troupes régulières n’a plus le cœur au combat, – c’est à dire si les troupes régulières n’ont plus le coeur à la bataille- si entre temps vous ne le limogez pas, sur quelle base avez-vous choisi de continuer le combat et la résistance ? N’est-ce pas là la preuve de l’existence d’une armée parallèle, d’un commandement parallèle, en dehors du chef d’état major , et du commandement régulier de l’armée ? ». ] Il est clair que les avocats devraient jouer sur cet aspect et démontrer que cette requête n’a jamais été faite; car ce n’est pas parce qu’il n’a pas eu lui-même le courage ou l’audace de démissionner, que « l’audace » ( dans le contexte de suspicion de l’époque ) de la demande de démission faite par Mangou à Laurent Gbagbo, doit être banalisée, et ne pas être perçue à sa juste valeur. Cette partie du témoignage est un élément central sur lequel la défense devrait agir.

Extrait de l’article …« …. En clair l’Armée ivoirienne ne participera à aucun hold-up électoral. Elle veillera à faire respecter scrupuleusement les résultats sortis des urnes, qui seront proclamés par la CEI et consolidés par le conseil constitutionnel,sous la supervision de tous les observateurs et certificateurs. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara doivent donc mettent toutes les chances de leur côté pour convaincre les électeurs. Si Laurent Gbagbo est proclamé vainqueur par la CEI, l’Armée ne suivra pas les contestataires qui voudront user de violence.Si Alassane Ouattara est proclamé vainqueur par la CEI, l’Armée ivoirienne ne suivra pas les contestataires qui voudraient sortir des voies légales de recours pour choisir la violence.
Si par extraordinaire, les uns et les autres tentent de perturber le travail de la CEI et de saboter ou retarder la proclamation des résultats, l’Armée avisera également. Cela doit être clair pour tous les lecteurs parmi lesquels figurent certes les militaires, mais ceux-ci n’en demeurent pas moins des citoyens soumis à l’obligation du respect du verdict des urnes. Au nom du serment prêté.. En tout état de cause, dans le jeu de la violence, personne n’est gagnant. Il faut donc maîtriser ses nerfs et éviter le langage de la rue et de la déstabilisation, quand les urnes auront parlé dans la transparence. Et dans la vigilance de chacun des acteurs et candidats en présence ». NB : Dans cette crise, sans doute est-il possible d’accuser la CEI. Mais n’était-il pas simple de ne rien déchirer , de la laisser faire son travail – de la laisser proclamer des résultats non « consolidés » pour ensuite saisir le Conseil constitutionnel ? Pourquoi avoir créé un climat de tension et de confusion, alors que malgré les soupçons de fraude et de tensions ou perturbations du processus, l’on estimait que les résultats tant qu’ils proclamaient Laurent Gbagbo vainqueur était acceptables, et dénotaient d’une organisation acceptable et crédible de l’élection? Autrement dit n’y-a-t-il pas des victoires à refuser : par exemple si l’élection avait été si frauduleuse et si mal organisée eu égard des recours engagés , outre les stipulations de la loi, la morale politique ne recommandait-elle de récuser les résultats donnés par le Conseil constitutionnel?
L’exigence de paix commandait avant la crise, de proposer immédiatement un recomptage. Cette proposition faite plus tard, ( après l’acceptation des résultats proclamés par le Conseil constitutionnel) montre bien que, malgré les préconisations de la loi , une décision du Conseil constitutionnel peut bien être susceptible de recours. En effet , en proposant « au nom de la paix », un recomptage des bulletins pouvant ouvrir la voie ( ou ouvrant la possibilité ) à une remise en cause du travail de la Cour constitutionnel, le camp Gbagbo a mis en cause un principe fondamental sur lequel il s’est arc-bouté. Mais surtout le recomptage signifiait bien qu’au delà de toutes les critiques, le camp Gbagbo qui n’avait jamais envisagé la reprise de l’élection, estimait sans aucune réserve, le sentiment que l’élection ( même si ses résultats étaient contestés) , avait été organisée dans des conditions transparentes et acceptables pour que les résultats le déclarant vainqueur, soient recevables au point de mériter une « guerre ». On ne fait pas la guerre pour une élection mal organisée, même si on a gagné. Si on fait la guerre pour une élection qu’on a gagnée, si on revendique coûte que coûte la victoire, c’est bien parce que sans doute en dehors des résultats qu’elle n’aurait pas consolidés, la CEI a bel et bien organisé correctement le scrutin, ( car on n’est vraiment pas obligé d’accepter une victoire truquée – même si le Conseil constitutionnel qui l’a dit ), jusqu’à ce qu’elle fût forclose ( selon une lecture du Conseil constitutionnel, qui ne s’est pas privé de se baser sur des résultats frappés de forclusion, dans une élection qu’elle n’a pas du tout organisée, dont elle ne fut pas partie prenante , se contentant d’examiner des PV « forclos »pour proclamer le vainqueur) . En la matière, ayant déclaré la CEI forclose , le Conseil constitutionnel pouvait-il même examiner les résultats transmis par lui ? Il devait simplement annuler le scrutin. Il y’aurait toujours eu certes la crise , mais celle-ci aurait été de nature différente. Entre le Rhdp qui revendique une victoire, et le Conseil constitutionnel qui préconise la reprise du scrutin, la communauté internationale n’aurait jamais eu la position tranchée qu’elle a manifestée. Elle aurait sans doute choisi de convaincre Ouattara et Bédié qu’ils pouvaient toujours bien battre à nouveau Laurent Gbagbo. N’est pas parce qu’il fût convaincu lui même de cela, que le camp Gbagbo n’a pas songé ( à aucun moment durant la crise ) à militer pour la reprise du scrutin parmi les solutions de sortie de crise ? La crise n’aurait pas été « Gbagbo refuse la victoire de Ouattara », à partir des décisions contraignantes de l’Union africaine, mais « le Rhdp refuse la reprise des élections ». Il aurait sans doute été difficile pour le Rhdp d’emballer tout le monde dans ce refus , au point de parvenir à ces trois morts allégués.
http://afrikipresse.fr/…/archives-presidentielle-2010-mango…

La télévision ivoirienne a diffusé le Samedi 20 Novembre 2010, un reportage sur une rencontre organisée entre des membres de la direction de campagne du candidat Alassane Ouattara et l’État major de l’Armée au grand complet. La rencontre a eu lieu à la demande de l’équipe de campagne d