Macron va-t-il profiter de la tribune de Francis Lalanne pour se débarrasser de France-soir ?

par Dominique Muselet.

France-Soir vient de publier une tribune dans laquelle Francis Lalanne reproche au président de la République d’instaurer la « tyrannie » au nom de la pandémie de Covid-19 et appelle à sa destitution. L’appel semble avoir été ignoré par l’État-major médiatique (BFM TV, LCI et Cie), mais il a été commenté par la soldatesque qui a pris soin de cocher toutes les cases de la pensée unique. Tous les petits supplétifs médiatiques du pouvoir ont donc dûment traité France-Soir de complotiste, la preuve ses anciens journalistes crachent dessus, et Lalanne de provocateur inconscient, la preuve, tatati tatata. Et, nous dit-on, pour que nous ne doutions pas que l’ordre règne et que Macron gouverne encore, ces deux délinquants seront bientôt condamnés à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

Pour moi, Lalanne et le directeur de France-Soir sont des hommes courageux, et même très courageux. Ils savent forcément ce qu’ils risquent. Ils ont vu comment ont été traités tous ceux qui ont refusé d’aligner leur discours sur celui du pouvoir depuis le couronnement de Macron. Jusqu’à des sommités scientifiques comme le Professeur Raoult sont poursuivies pour avoir osé dire ce qu’elles pensent. Il faut avoir un sacré courage pour s’attaquer aux puissants de nos jours. Ce n’est plus comme dans ma jeunesse où il y avait tout de même un certain pluralisme de l’information et une relative liberté.

Pour rendre à César ce qui est à César, Lalanne n’est pas le premier à réclamer la destitution de Macron prévue par l’article 68 de la Constitution. Asselineau, vilipendé et ostracisé par l’Establishment pour avoir créé un mouvement en faveur du Frexit il y a près de 15 ans, la réclame, dans l’indifférence générale, depuis pas mal de temps. Il a même monté un dossier complet pour développer ses arguments.

France-soir et le petit pois

De nos jours, telle la princesse des contes de fée, si délicate qu’un petit pois oublié sous 100 matelas l’empêcherait de dormir, le pouvoir ne supporte plus le moindre écart au diktat officiel. J’ai un ami qui a un tout petit site et il a été chassé de YouTube et des médias sociaux parce qu’il avait l’audace de traduire les discours de Nasrallah, le chef du Hezbollah dont le parti siège pourtant au parlement du Liban, mais qui n’a pas l’heur de plaire aux États-Unis et à leurs valets de l’UE auxquels sa branche armée s’oppose en Syrie.

France-Soir, ce tout petit quotidien en ligne est le petit pois qui empêche l’Establishment de dormir. La valetaille des médias subventionnés aux mains des milliardaires, la justice et le fisc ont certainement déjà reçu l’ordre de le détruire. Pensez-donc, ce petit media indépendant ose donner, depuis le début de l’opération Covid-19, la parole à des charlatans, c’est-à-dire des médecins et scientifiques hostiles à la politique sanitaire du gouvernement. Ces soi-disant charlatans sont en fait des Braves car ils risquent leur réputation et leur carrière (et certains ont déjà perdu leur emploi). Ce sont des professionnels sympathiques et sans prétention, dénués de conflits d’intérêt, qui connaissent leur métier et qui ont su gagner la confiance de beaucoup de Français pendant que les médecins du pouvoir et les ministres se discréditaient, à force d’accumuler les mensonges et d’imposer aux Français des mesures aussi liberticides que contre-productives dans le seul intérêt de Big Pharma et Cie.

Mais tout de même quel toupet ! Le Parisien, le fer de lance de la presse de complaisance, consacre un article furieux  (malheureusement pas en lecture libre car je suis sure que j’aurais rigolé de bout en bout tant la presse-système a remplacé les humoristes de la belle époque), à son directeur Xavier Azalbert, « le pro de la finance qui a fait de France-Soir un site complotiste ». Eh bien quoi, le directeur de France-Soir ne sait-il pas que toute opinion qui diffère de la version du Parisien est complotiste, conspirationniste, et n’a pas le droit de cité ? Ce qui énerve le plus le Parisien, c’est que son propriétaire, un riche entrepreneur de 56 ans, joue contre son camp, un peu comme Trump, honni de l’Establishment pour la même raison.

La dernière sortie d’un des phares séniles du progressisme triomphant, Robert Badinter, est à mourir de rire quand on sait que c’est exactement l’inverse qui est vrai : « Donald Trump a été emporté par « une fureur de mort » et laissera un véritable sillage de sang ». Non seulement Trump n’a déclenché aucun nouveau conflit mais sa politique étrangère a été marquée par le retrait des troupes étasuniennes. Par contre, Obama, lui, a lui bien laissé un véritable sillage de sang derrière lui, et il est à craindre que Biden, un autre phare sénile du progressisme triomphant, ne fasse de même. Sa nouvelle équipe de politique étrangère est, selon Qassam Muaddi, « un mélange de visions interventionnistes et militaristes radicales, de trafics d’influence, de conflits d’intérêts, et de collusion entre les différents secteurs publics et privés du commerce de la guerre ». Pas exactement ce qu’on pouvait espérer beaucoup mieux pour souhaiter la paix au monde en cette nouvelle année !

Pour en revenir à France-Soir, lorsque l’Establishment n’hésite plus à prendre un marteau-piqueur pour écraser les puces qui le taquinent, c’est qu’il est prêt à tout. Et là, avec la tribune de Lalanne, j’ai bien peur que France-Soir n’ait eu les yeux plus gros que le ventre. Je ne vois pas comment l’un et l’autre pourraient s’en tirer. Leur seul espoir, est que les puissants ne veuillent pas en faire des martyrs. On sait que les causes se nourrissent du sang des martyrs…

La liberté d’expression n’est-elle plus qu’un rêve ?

Dans ma jeunesse, il y avait assez de liberté d’expression pour que nous puissions rire des politiques et des travers des puissants avec des humoristes qui n’avaient pas la langue dans leur poche. Les gens de pouvoir étaient même obligés de faire semblant d’être ravis d’avoir leur marionnette dans les incontournables Guignols de l’info de Canal +, et de se dire honorés d’être brocardés par Bruno Gaccio et son équipe.

Aujourd’hui, la seule source de rigolade ce sont les farces et attrapes des politiciens. Et on en a pour son argent ! Personnellement j’ai dépassé le stade de l’indignation et de la dépression. Maintenant je rigole de bon cœur. Je vous le recommande, c’est meilleur pour la santé. Je viens, par exemple, d’éclater de rire en lisant que l’UE, embarrassée, ne reconnaissait plus Guaidó comme président par intérim du Venezuela.

La seule humoriste, à ma connaissance, qui n’ait pas encore été obligée de se réfugier sur Internet pour avoir osé s’attaquer aux puissants, c’est Blanche Gardin. À la cérémonie des Molières, elle a osé tacler les défenseurs de Roman Polanski. Elle en aurait sûrement payé le prix si, par chance, la vieille garde progressiste n’était pas trop occupée à exfiltrer ses pédophiles et à blanchir les signataires de la pétition en faveur de la pédophilie de 1977.

Dieudonné, un des plus grands humoristes de notre époque, n’a pas eu autant de chance que Blanche. Il a été sauvagement éliminé après avoir « dérapé », en 2003, dans une émission de Fogiel, avec un sketch mal préparé sur les colons israéliens dans lequel il exhortait Djamel, le mignon et docile alibi de l’Establishment, à prendre ses distances avec « l’axe américano-sioniste ». Au lieu de se répandre en excuses comme Fogiel et tous les valets du système, il s’est entêté et a aggravé son cas en disant qu’il était contre les « communautarismes intégristes ». Il a été présenté comme l’incarnation de l’antisémitisme, et tout le système s’est acharné contre lui. Il n’a jamais cédé, il est toujours debout, mais il n’est plus que l’ombre de lui-même.

Pierre Desproges aurait pu subir le même sort, en 1986, avec son sketch « On me dit que des juifs se sont glissés dans la salle ». Libération se livre, en 2018, à un sketch beaucoup moins drôle parce que les journalistes de Libé n’ont aucun talent à part celui de lécher les bottes de leur propriétaire milliardaire (et accessoirement en l’occurrence des enfants de Desproges), pour blanchir Desproges qui n’en a nul besoin, car il n’était évidemment pas plus antisémite que Dieudonné. Mais ce n’était pas le triste sort des Palestiniens aux mains des colons israéliens qui avait déclenché l’ire de l’humoriste. L’idée de son sketch lui était venue, selon le journal, après avoir entendu la « célèbre journaliste », Anne Sinclair, dire qu’elle « n’aurait probablement pas pu tomber amoureuse d’un non-Juif ». Libération ajoute qu’il « a longuement hésité et consulté » avant de le produire sur scène. On le comprend, il prenait un risque énorme. Mais finalement il est passé entre les gouttes, comme Blanche Gardin.

Oui, ce n’est plus qu’un rêve…

Aujourd’hui la liste des sujets interdits est devenue si longue que même les humoristes les plus consensuels ne peuvent plus travailler. La seule cible autorisée, voire recommandée est le monde musulman. Le répugnant propriétaire du répugnant Charlie Hebdo fait sa fortune là-dessus. Deux d’entre eux viennent coup sur coup de quitter le Monde, le parangon de la bien-pensance progressiste. Xavier Gorce, qui y était depuis 18 ans, a été réprimandé pour avoir osé s’attaquer au sacro-saint processus de dégenrification, dans un dessin où il fait dire à un de ses pingouins : « Si j’ai été abusé par le demi-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ? » Et du coup, Plantu, qui n’a jamais brillé par son courage, a préféré prendre sa retraite avant qu’on ne lui envoie le fisc.

La transphobie est montée sur le podium des crimes passibles de mort sociale avec l’antisémitisme et le conspirationnisme. Nous l’apprenons grâce à France-Soir, une mine décidément. Selon Ricardo dans sa Minute, évidemment censurée par YouTube, une circulaire signée de Véran vient d’être envoyée aux chefs d’établissement de santé pour leur ordonner de signaler les gens qui véhiculent des théories complotistes ou conspirationnistes (en plus des personnes radicales habituelles). L’inquisition élargit son champ d’action à chaque minute, c’est le cas de le dire. On note que le féminisme a perdu sa place sur le podium, comme en témoigne la décision de Biden de détruire le sport féminin au profit des hommes transgenres.

À force de parler de guerre et de jouer à la guerre, nous voilà embrigadés comme un seul homme, pardon un seul humain, sous la bannière du seul et unique : un seul sexe (hermaphrodite), une seule couleur (métis), un seul gouvernement (mondial), un seul pouvoir (la finance), une seule religion (les droits de l’homme), un seul dieu (l’argent), un seul ennemi (la Chine), une seule langue (l’anglais), une seule vérité (l’officielle), une seule solution (la pire), une seule forme de vie (mort vivant).

Elle est pas belle la vie de zombie ?

Dominique Muselet

source : https://www.mondialisation.ca

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