Les victimes des rebelles pro-Ouattara se rappellent au bon souvenir de la CPI

Alors que la CPI examine la demande d’un procès en appel contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, on est toujours dans l’attente du jugement des fauteurs de trouble de 2011 !

Bonjour,
Je vous prie de bien vouloir trouver, ci-joint, la lettre ouverte à l’occasion de laquelle des victimes de la crise ivoirienne interpellent Madame BENSOUDA, Procureure près la Cour Pénale Internationale.
Maitre Habiba Touré

LETTRE OUVERTE

Le 22 juin 2020

Madame la Procureure,

Lorsque vous avez été élue comme Procureure, le 12 décembre 2011, à l’Assemblée des États parties, vous avez déclaré dans votre discours que :

« En qualité de Procureur élu, je souhaite accompagner cette mutation en cours et réaffirmer mon attachement non seulement aux objectifs de la Cour mais aussi à la mission confiée au Procureur, laquelle s’inscrit dans un cadre juridique bien précis : mettre un terme à l’impunité des auteurs des crimes les plus graves, rendre justice à leurs victimes et empêcher que d’autres crimes ne soient commis. » 

Les victimes, et en particulier celles occasionnées par la crise politique ivoirienne depuis 2002, ont alors espéré que vous prendriez en compte leur situation, et que vous vous battriez réellement pour que justice leur soit rendue.

Le fait que vous soyez de surcroit, une femme issue du continent africain, outre la fierté que cela suscitait, permettait d’espérer qu’enfin le sort des victimes ivoiriennes serait réellement pris en compte pour leur rendre justice.

Car la lutte contre l’impunité devait justement aboutir à des poursuites concrètes contre tous ceux qui sont suspectés d’avoir occasionné des milliers de morts, de femmes violées, et de personnes mutilées en Côte d’Ivoire.

Comme vous le savez, la rébellion de 2002 a lourdement endeuillé la Côte d’Ivoire pendant près d’une décennie.

Aujourd’hui bon nombre de victimes ont pour tombe des puits et des charniers dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire.

Bon nombre de victimes survivantes sont contraintes de vivre en exil dans des camps de réfugiés.

Les responsables de ces massacres sont connus de vous, et vous disposez, à ce sujet, de plusieurs preuves de leur implication.

Et pourtant, en 9 ans d’activité au sein de la Cour Pénale Internationale, vous n’avez engagé aucune poursuite contre les forces pro-OUATTARA.

En 9 ans d’activité, vous n’avez délivré aucun mandat d’arrêt à l’encontre des forces pro-OUATTARA et de leur leader.

En 9 ans d’activité, vous n’avez fait que de nous bercer de vaines promesses jamais suivies d’actions judiciaires concrètes.

Du 7 au 17 décembre 2020, il sera procédé à l’élection de votre successeur par l’Assemblée des États Parties.

Vous êtes ainsi sur le départ sans que vous n’ayez jamais rien fait pour rendre justice aux victimes des forces pro-OUATTARA.

Vous nous avez abandonnés Madame la Procureure !
Vous êtes-vous même déjà soucié de nous ?

Vous avez laissé prospérer l’impunité des forces Pro-OUATTARA qui n’ont jamais eu à rendre compte devant la Justice !

Ce faisant vous avez consciemment ou inconsciemment participé à nourrir l’idée raciste selon laquelle la vie des africains n’a aucune valeur. Sinon comment comprendre autrement votre silence et inaction à notre égard ?

La vie des victimes des forces pro-OUATTARA compte ! Nos vies comptent !

Cessez d’être l’instrument politique de dirigeants politiques qui n’ont que faire de nos vies ! Cessez d’être la complice de l’impunité ! 
Soyez, avant de partir, le bouclier derrière lequel les victimes peuvent se réfugier !
Poursuivez nos bourreaux ! Agissez avant qu’il ne soit trop tard !

La vie des victimes ivoiriennes compte ! Nos vies comptent !

Amédée AKPANE Président 

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