les révélations de Médiapart reprises par un journal belge

L’Argentin Luis Moreno Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de 2003 à 2012, détenait plusieurs sociétés offshore alors qu’il était en place à La Haye, révèle vendredi Le Soir avec ses partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC).

Selon les documents obtenus par Mediapart et analysés par le réseau EIC, Luis Moreno Ocampo était détenteur de plusieurs sociétés offshore, prêtant ainsi le flanc à des suspicions sur l’intégrité de la Cour.

Celui qui fût le premier procureur à la CPI ne nie pas. « Mon salaire de magistrat à la CPI n’était pas assez élevé (150.000 euros net/an ndlr). Détenir une compagnie offshore n’est pas illégal, tout dépend de ce que vous en faites », a-t-il répondu.

Après avoir quitté la Cour pénale internationale, l’homme a de plus œuvré contre les intérêts de la Cour, rapporte le Soir, puisqu’il s’est mis au service de particuliers pouvant être visés par les enquêtes de cette même CPI.

Six mois d’enquête
Parallèlement, Luis Moreno Ocampo aurait rémunéré indirectement des membres du personnel de cette juridiction internationale pour qu’ils s’adonnent à un lobbying en faveur de ses clients.

Parmi ceux-ci figure un riche Libyen, Hassan Tatanaki, dont le rôle dans la crise libyenne sera controversé. L’ex-procureur lui a vendu son expertise pour trois millions de dollars en trois ans.  « En définitive, pendant son mandat et après celui-ci, l’ancien procureur a mis en péril l’impartialité et l’indépendance de la CPI, alors que cette dernière est censée être au-dessus de tout soupçon et a pour mission d’œuvrer à un monde pacifié », conclut l’enquête publiée vendredi soir. Ces pratiques seraient également toujours en cours à la CPI.

L’enquête a été menée durant six mois par plus de vingt journalistes d’une dizaine de médias d’Europe et d’Afrique. D’autres éléments seront révélés tout au long de la semaine prochaine.
7sur7.be