Le regard de Germain Séhoué sur le conflit entre Ouattara et Soro

Laissez-les se battre !

Alassane Ouattara et Guillaume Soro.
Il semble qu’ils ne s’entendent pas. Qu’ils seraient en conflit ouvert. Tout le monde en parle. Même des médias occidentaux traitent ce sujet en interrogeant des personnes limogées, victimes de ce conflit. C’est tellement sérieux que des chefs d’État de la sous-région sont annoncés en pompier.

Je pense qu’il faut les laisser. Ouattara et Soro. Laissez-les se battre. Ces deux complices nous épaississent l’air. Laissez-les. Laissez-les se battre.
Qui va les séparer ? Moi ? Jamais ! Jamais ! Ni aujourd’hui, ni demain ! Sinon, je mordrais cordialement chacun d’eux. Laissez-les se battre. Dégagez la place de la République et laissez-les se placer en ce lieu. Chacun, avec ses supporters derrière. Sans arme à feu. Sans rien. Laissez-les se battre. Ils commencent à nous agacer avec leur comédie. Laissez-les se battre à la place de la République. Ce genre de spectacle de haut niveau manque aux Ivoiriens. Nous irons faire le reportage. Chacun peut aller filmer.

Depuis 2002, ils se sont entendus pour rendre la Côte d’Ivoire ingouvernable. Ce pays est devenu quelconque. Des gens dont la place se trouve en prison, sont en liberté, présentés comme des modèles. Ils narguent le peuple dans la cité. Et des innocents croupissent en prison. La violence politique qu’ils cultivent a réduit la sacralité de la vie. Il n’y avait jamais eu dans le pays autant de morts, d’assassinats qu’au cours de cette période de 1999 à 2017. C’est avec leur présence dans la politique que l’Ivoirien a eu la notion de « attaques », « coup d’État », « rébellion », etc. Ils ont tellement bouleversé les consciences qu’aujourd’hui, des ex-combattants prennent plaisir à réclamer violemment des primes à la rébellion. Les mutineries fragilisent le pays et son économie. Le Trésor public est racketté, braqué même.

Ouattara a fait Soro, en le sortant du trou. Et Soro a fait Ouattara, en le sortant de l’opposition. Chacun est redevable de l’autre. Et ils sont complices dans notre drame. Regardez le niveau de la souffrance des Ivoiriens. Et voyez comment ils sont devenus riches, eux. C’est pourquoi, laissez-les se battre. Laissez-les ! S’ils se blessent ? Ça, c’est leur problème ! Le pays ne manque pas de dispensaires. Ne les séparez pas. Laissez-les ! Ils auraient dû participer même aux jeux de la Francophonie. Les deux sur le tapis. Ce serait un ring inédit. Un match qui étonnerait le monde. Ouattara a promis d’étonner le monde, non ? Je ne connais pas leur discipline. Lutte villageoise, judo, karaté, je ne sais pas. Mais Robert Mambé aurait dû les programmer pour un duel à guichet fermé. On verra qui a les os plus durs que l’autre. Après cela, ils cesseront de nous agacer avec leur comédie de vieux copains.

Alassane Ouattara et Guillaume Soro. Ils savent ce qu’ils font. Ils veulent nous distraire. Afin que nous ne prenions pas conscience du fait qu’ils nous ont ruinés. Laissez-les se battre. Laissez-les.

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr

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