Le projet du métro d’Abidjan est menacé

Le projet du métro d'Abidjan est menacé
Les habitants des zones impactées par la première phase du projet du métro d’Abidjan ne sont pas contents du traitement à eux infligé, relativement aux mesures d’accompagnement proposées.
Issus des communes d’Abobo, d’Anyama et d’Adjamé, et réunis autour d’une organisation appelée Comité des victimes et impactés du métro d’Abidjan (Cvima), ils ont exprimé une vive protestation avant d’animer une conférence de presse dans un établissement d’Abobo, le samedi 19 mai 2018. «Nous ne sommes pas contre le projet du métro d’Abidjan. Nous ne pouvons pas aller à l’encontre d’un projet d’utilité publique mais nous avons droit à un dédommagement dans la dignité et la justice comme le stipule notre constitution. Nous sommes opposés catégoriquement aux mesures d’accompagnement proposées», a indiqué le secrétaire général du Cvima, Koné Kafailaiba avant d’insister : « le délai qu’on nous propose, pour libérer les sites, est irréaliste ».Évoquant le cas des locataires, le conférencier s’est offusqué des conditions qui leur ont été imposées. Sans omettre de dénoncer un manque de clarté à ce niveau. Puis de déplorer les conditions de signature des contrats, en ce qui concerne les locataires. Idem pour les propriétaires. A la différence, à l’en croire, à eux, il est proposé une maison de 2 à 5 pièces pour les propriétaires résidents. Selon lui, le hic découle du fait qu’ils ne sont instruits ni du site ni de la superficie, et doivent faire le choix d’accepter ou de refuser. En sus, le conférencier s’est convaincu des conditions floues relativement aux propositions et montants en deçà des valeurs réelles des bâtisses. Ainsi, il a estimé que ces montants donnés pour les maisons, ne tiennent pas compte de la valeur du terrain et du volet social.

Toutefois, le secrétaire général du Cvima a souhaité que les propriétaires résidents et non résidents soient traités de la même manière. Puis de faire ce plaidoyer :« Nous voulons qu’on tienne compte seulement de l’attestation villageoise comme titre de propriété, eu égard aux difficultés d’obtention de l’Acd, et que les sites d’accueil ainsi que les superficies des terrains soient clairement identifiés». Non sans espérer une compensation du revenu permanent perdu du fait du départ des locataires, l’octroi d’un terrain viabilisé à chaque propriétaire en plus de la valeur des bâtisses en numéraire, et d’une compensation morale et psychologique. Tout en émettant le vœu de voir proroger le délai pour libérer les sites, à six mois après le dédommagement total de tous les impactés.

En ce qui concerne les locataires, il a demandé que soit revue à la hausse, la somme du dédommagement étant donné la forte inflation existante au niveau du secteur immobilier à Abidjan et aussi et surtout le non respect de la loi sur le bail d’une maison. Et qu’il soit permis aux personnes de toutes les catégories, qui n’ont pas été prises en compte par le recensement précédent, de se faire identifier, et que les documents administratifs demandés pour bénéficier du dédommagement soient allégés. Au nom de tous les membres du Cvima dont N’goran Kouassi Alphonse et Koné Sanaplin, Koné Kafailaiba a conclu en lançant un appel aux responsables du projet et au gouvernement, ainsi qu’au Chef de l’Etat, afin qu’ils se penchent sur le dédommagement et le mode de dédommagement proposés aux populations impactées de la première phase, estimées à près de 5 mille personnes.