le ministre Koné Katina en tournée en France

Invité de la semaine du Journal Afrique : Justin Koné Katinan,…

Justin Koné Katinan, le porte parole de Laurent Gbagbo, l'ancien président de la Côte d'Ivoire actuellement détenu et jugé à la Cour pénale internationale de la Haye, est l'invité de la semaine du Journal Afrique.

Publié par Le journal Afrique sur TV5MONDE sur mercredi 1 novembre 2017

petit commentaire écrit il y a deux jours, suite à la venue du ministre Koné Katinan, en France et à La Haye. Il y avait tenu une conférence à Paris, et il était très difficile d’avoir une idée de ce qui s’y était dit.

Finalement cette conférence parisienne du ministre Koné Katinan, ce que j’en retiendrai, ce n’est pas ce qu’il a dit, -les réseaux sociaux n’en parlent pas beaucoup-mais qu’il est venu pour les seuls initiés, les adeptes du FPI, -quelque soit la branche-. Autres dénominations, passez votre chemin.
Les pro Affi ne cessent de rejouer la scène d’un des leurs insulté et malmené, pour mettre le nez des autres dans leur caca, ces grands méchants. L’unité du parti devient une obsession, mais pour y arriver, chaque moitié, comme dans la fable joue des coudes, la grenouille s’enfle un maximum pour assumer sa toute petite moitié, et le boeuf se contente de mugir et de gesticuler pour remplir l’espace.

Alors, finalement qu’a dit le ministre? Si je m’en tiens aux posts sur la toile, à part la séquence nostalgie à La Haye,  je n’aurais pas appris grand chose. Il y a eu très peu d’analyses, très peu de réactions…La blogosphère aura compris que les GOR (Gabgabo Ou Rien ),  ou autres sympathisants du président Gbgabo emprisonné ne peuvent être qu’FPI. En dehors du FPI, point de salut !

Dommage de confisquer ainsi pour la figer l’image de la résistance, l’image de ces hommes et femmes, souvent jeunes qui tentent de s’intéresser à la politique, une politique seine, transparente, non corrompue et respectueuse de l’autre.
J’ai eu l’immense privilège de connaitre à l’automne 2010, un homme politique hors du commun, le président de l’AIRD, le ministre Eric Kahe, et souvent son irénisme à toute épreuve, son intégrité, son respect des adversaires m’ont donné le courage de tenir bon face à l’adversaire, face à ces querelles de clocher, ces nombrils disproportionnés, ces assoiffés de reconnaissance, de gloire et de pouvoir, et j’en passe; ces adeptes des selfies, poussés à mettre en avant leur portrait, plus important que la quintessence même de leurs publications pour qu’on se souvienne d’eux!
Tous se veulent « les gardiens du Temple », c’est une expression très belle, très prisée chez ceux qui ont la carte de la bonne moitié du FPI, mais faites attention, ça va vite sentir la naphtaline, le vieux, le renfermé, le culte de la personne, les chrysanthèmes.

J’ai envie de crier: arrêtez de vous croire le moteur et le carburant du changement! Comment voulez-vous que tous les Ivoiriens se reconnaissent en vous? Il y a tellement d’ivoiriens désabusés, désespérés. La corruption en Côte d’Ivoire est endémique, c’est une gangrène qui a vite fait de contaminer tout le corps. Votre club est si fermé, si sélect, au point que votre histoire passée avec le président Gbagbo vous enferme dans un musée, celui où l’on astique et époussette les meubles, sans jamais repousser les murs. Quand Ouattara d’Aquin, le président de la jeunesse du RPP, -le parti de Ouattara Gnonzié -donne sa démission pour se mettre aux ordres de la branche cadette du FPI, ce n’est pas à cause du FPI, mais à cause de l’un de ses pères fondateurs, Laurent Gbagbo!

Alors de grâce, chers amis du FPI, quel qu’il soit, amis sur la toile, en cette veille de Toussaint, reprenez-vous au lieu de toujours tout ramener à vous, ayez les yeux ouverts. Jean Bonin, -chargé de com d’Affi N’guessan-, lui-même après avoir rencontré il y a quelques jours à Paris le ministre Kahé en exil, avec un mandat d’arrêt toujours pendant sur sa tête, a écrit :« Si je n’avais pas été au FPI, il ne fait aucun doute que j’aurais poursuivi mon combat politique pour une société ivoirienne débarrassée de la dictature, de la haine et des incompétents de tous bords aux côtés de cet homme politique qui démontre qu’il est en parfaite symbiose avec les enjeux de son époque. »

Je rappelle ici que je ne milite dans aucun parti, et ne tire, ni ne soutire des sous d’aucun mécène. En ce jour de la Toussaint, je voudrais aussi honorer les vivants, les vrais, ceux qui vivent pour les autres, qui connaissent le prix de l’abnégation pour la Côte d’Ivoire, et non pour eux-mêmes. Je sais que l’Aird compte plus de membres même que la petite branche du FPI, J’espère seulement que les ivoiriens déboussolés, ceux qui sont fatigués des querelles internes, ceux qui déchantent et n’ont pas encore de lieu pour militer, ceux qui ont envie de mettre de l’ordre dans leur vie, de trouver leur place, en acceptant de tirer un trait sur la corruption et l’argent facile, en voulant retrousser les manches pour rebâtir le pays, redonner le sourire et l’espérance, la confiance, pourront se tourner et faire confiance à un homme de la trempe d’Eric Kahé; c’est un vrai pédagogue et un visionnaire, bien campé dans la réalité et dans les soins à prodiguer à la Côte d’Ivoire pour lui insuffler une nouvelle vie.
Shlomit Abel