Le combat pour l’avenir est lancé

Kyria Doukouré, personne ne sait qui est cette femme, -ou cet homme qui s’abrite derrière un prénom féminin et une photo de jeune femme aux grandes lunettes. Mais ses avis sont très attendus. Probable figure du PDCI, cadre très certainement, elle nargue l’ami Ouattara, comme Hassane Maguède, il y a quelques années. Hassane Maguède semblait plus proche des militaires, et délivrait sa prose depuis un lieu d’exil.
Kyria Doukouré a une manière très personnelle, féminine dirais-je, d’exposer les politiciens sur le devant de la scène; elle n’est pas en exil, elle suit la politique de près, probablement depuis le PDCI, son parti, et semble occuper un siège plus près de celui des cadres du parti, que le strapontin des simples militants…
AUX PARTISANS DU PRÉSIDENT LAURENT GBAGBO !

Nous voici donc à la croisée des chemins. Depuis mon arrivée dans ce groupe, vous avez été d’un soutien sans faille à ma personne. Non pas parce que vous aimez le PDCI RDA ou ma personne mais parce que vous avez fait de la recherche de la vérité un sacerdoce.

Les grandes manœuvres pour 2020 ont débuté et ce serait mentir que d’ignorer le fait qu’il existe des contentieux entre le PDCI RDA et vous. Ceux-ci contrairement à ce que beaucoup peuvent penser remontent à beaucoup plus loin que la crise post-électorale. De part et d’autre, il y a des choses à se reprocher. C’est compréhensible !

Depuis 2010, vous avez subi nombres d’injustices pour lesquelles vous aviez espérés un soutien du PDCI RDA qui n’est jamais venu. Non pas parce que tout le monde dans le parti était contre mais bien parce que nous étions pour certains engagés dans un combat de ligne politique à l’intérieur de notre parti. Il fallait faire triompher notre ligne. C’est la ligne de la démarcation d’avec le RDR et sa politique de soumission qui l’a emporté hier et cela peut marquer un renouveau dans l’histoire de la Côte d’Ivoire si nous savons en tirer profit. Ce combat va se poursuivre car les partisans de l’assimilation en notre sein n’ont pas encore dit leur dernier mot. Est-ce qu’il est nécessaire de ressasser ce qui nous a divisé et continue certainement de le faire ? Je ne crois pas. Tournons-nous vers le futur pour trouver les réponses qui nous manquent.

Vous avez des préalables et ceux-ci tournent principalement autour de la libération des détenus de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, du retour des exilés et de la libération de votre leader enfermé à la CPI et du changement de la CEI.

Face au refus du pouvoir d’entendre vos revendications, vos leaders ont fait le choix du boycott de tous les processus électoraux. Je n’aurai pas agi ainsi à leur place mais je respecte leur position. Ils vous conseillent de boycotter l’enrôlement qui débute aujourd’hui. Je ne pense pas que ce soit la bonne option mais je la respecte aussi et je vous fais une promesse ferme. Juste après les élections locales, la CEI va changer. Cette CEI n’organisera pas l’élection présidentielle de 2020. Si M. Ouattara s’entête, il partira par la petite porte. Ce n’est pas non plus mon souhait.

Quand je dis ne pas partager l’option du boycott systématique, je le dis en m’appuyant sur le parcours et les choix passés de votre leader, le président Laurent Gbagbo.
En 1990, alors que les ténors de l’opposition comme Zadi Zaourou, Francis Wodié et Bamba Moriferé décident de boycotter la présidentielle, Laurent Gbagbo y va conscient que l’important n’est pas de gagner mais marquer un coup politique. Ce choix fera de lui le leader de l’opposition plus tard. En 1995, alors qu’il appelle au boycott actif de la présidentielle, il participe aux législatives organisées après sans que les conditions exigées ne soient réunies. C’est la preuve de son flair politique et de son pragmatisme. Il est l’heure pour vos dirigeants actuels d’être pragmatiques. Les problèmes qui peuvent être résolus avant 2020, nous les attaquerons ensemble mais soyez conscients que d’autres ne peuvent trouver solution qu’en cas de changement de pouvoir. Je préfère ne pas développer plus ce chapitre.

Alors soyons clairs. Je ne vous demande pas de voter pour le futur candidat du PDCI RDA. Je vous demande de faire en sorte que vos leaders ne boycottent pas la présidentielle de 2020. Ayez un candidat, battez campagne pour lui et on verra bien au second tour s’il y a nécessité d’un tout sauf le candidat du RDR si jamais ce parti franchit le premier tout. Ce dont je doute.

Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est un sursaut national pour chasser le pouvoir actuel. On peut choisir de rester dans les récriminations et on s’en mordra les doigts ou décider d’y aller tous pour faire triompher la cohésion et la réconciliation nationales si chères à nos yeux. Je suis sympathisante du PDCI mais j’ai déjà affirmé que je ne souhaite pas que le président Bédié soit candidat à nouveau. Il nous faut renouveler les élites.

Au professeur Mamadou Koulibaly, je propose de se rapprocher à nouveau de ses camarades du FPI pour constituer une vraie force. Il n’y arrivera pas tout seul.

Au premier ministre Pascal Affi N’guessan, je propose d’abandonner le chemin qu’il a emprunté. Il risque de finir comme certains de nos cadres qui se sont vendus au RDR.

Au professeur Aboudramane Sangaré, je propose de relever la tête pour sortir des postures rigides qui sont certes légitimes mais improductives actuellement.

Le combat pour l’avenir est lancé et le PDCI RDA nouveau que nous arrachons actuellement jouera sa part. Force au RENOUVEAU #ÉpiCèTout
Kyria Doukoure