La soumission volontaire est le fait saillant du drame du Covid-19
Ce qui frappe lorsqu’on se penche sur l’épisode de l’épidémie du Covid-19, est la passivité des citoyens. L’immense majorité obéit mécaniquement aux ordres de l’exécutif. Très curieusement, le pouvoir hier contesté retrouve comme par enchantement, une autorité absolue.
La raison pour laquelle les gens adhèrent sans discussion à des décrets extrêmement contraignants, émanant d’un pouvoir discrédité, demeure une énigme. Tout se passe comme si, tout à coup, il n’existait qu’une seule réaction, qu’une seule réponse politique possible à l’épidémie. Or, la multiplicité des réactions des Etats, démontre le contraire. D’autres politiques étaient possibles. Pourtant, aucune autorité, qu’elle soit de droite, de gauche ou du Centre, ne prend en compte cette possible diversité. La Suède qui a « géré » intelligemment la crise, obtient des résultats comparables à ceux de la France qui a mis en place un confinement général extrêmement brutal au coût démesuré et aux conséquences incalculables. Décès : en Suède, 4395 pour environ 10 millions d’habitants ; en France : 28802 pour 67 millions d’habitants.
Jusqu’au 16 mars 2020, le pouvoir minimise la gravité de la crise sanitaire. Le 7 mars 2020, le président Macron et sa femme vont au théâtre et invitent les français à risque ou qui présentent des symptômes à rester chez eux. Les autres ne doivent rien changer à leurs habitudes. Le pouvoir estime que le premier tour des élections municipales, peut se dérouler normalement moyennant la mise en œuvre de quelques mesures pratiques. L’invocation de l’avis d’un Comité scientifique ad hoc, suffit à légitimer ces graves décisions qui engagent toute la nation.
Le 16 mars, le même président déclare le pays en guerre et décrète le confinement général de la population.
En quelques jours, le peuple a obéi à des ordres contradictoires qui font tomber le pays d’un extrême à l’autre. Il en accepte toutes les conséquences, notamment la plus grave, le ralentissement de l’économie, l’arrêt des évènements culturels et sportifs, le renfermement, la négation de l’éthique (on ne voit plus ses enfants, ses parents, ses proches) ; on suspend la pratique religieuse, les églises, temples, synagogues…sont fermées. Il valide la faillite morale, la faillite de milliers d’entreprises, la création de millions de chômeurs à coups de milliards empruntés.
Le gouvernement s’endette non pour investir, mais pour mettre à l’arrêt son économie. Le pouvoir se penche sur le « malade » France qu’il plonge dans une sorte de « coma civilisationnel prolongé ». Selon l’évaluation des experts, l’ardoise mensuelle du confinement s’élèverait à 60 milliards d’euros pour l’économie française. Pour toute la période, le coût du confinement serait d’environ 200 milliards d’euros. Rappelons que le budget net de l’Etat pour l’Etat en 2020 s’élève à 250, 7 milliards d’Euros et que le PIB de la France pour 2019 s’élève à 2513,42 milliards d’euros.
Les experts ou les historiens devront répondre à la question : pourquoi le pouvoir a-t-il opté pour la mesure du confinement général sans dépistage qui est en soi, une aberration ?
L’examen de la courbe des morts administre la preuve que le confinement sans dépistage permettant d’identifier et d’isoler les malades, est très dangereux. Le fait d’enfermer des gens sains et des gens contaminés dans un espace clos, est une tragique erreur. Il est facile de comprendre qu’un malade contaminera tous ceux qui sont enfermés avec lui. On peut dire sans exagérer, que les personnes âgées dépendantes ont été livrées à la mort. Le sombre destin des pensionnaires des Ephad, l’atteste.. Un tel constat relève du simple bon sens. Mais le bon sens semble avoir disparu. Quinze jours après le début du confinement, début avril, la courbe des morts atteint des sommets. Le nombre de décès est de 6000 à 7000 par jour. C’est l’hécatombe. Mais le gouvernement persiste et signe et la population suit. Pas de masque. Pas de dépistage. Des hôpitaux débordés. Interdiction faite aux médecins de ville de soigner leurs patients. Interdiction aux chirurgiens d’opérer. Silence radio des grands médias sur ces mesures incompréhensibles et dramatiques.
On conduit ainsi à l’abattoir près de 40 000 personnes. L’un des taux de mortalité le plus élevé au monde. On ne s’intéresse qu’au Covid-19. Les autres causes de mortalité sont oubliées. Les malades attendent. Leur état se dégrade. Le nombre de morts par crise cardiaque double. Combien de morts en raison de cette mise entre parenthèse de toutes les autres pathologies jugées non urgentes ? Comment évaluer la souffrance ressentie par ces millions de gens, vouées à la solitude, à l’angoisse, développant un sentiment d’abandon ?
L’idéologie sécuritaire enflamme les esprits, rendant impossible la réflexion sereine, de sorte que face à ces mesures incohérentes, désordonnées, dangereuses, quasiment personne ne proteste : partis politiques, syndicats, associations, corps intermédiaires…approuvent. C’est sidérant. Plus d’opposition : le pouvoir devient absolu. Seul le Conseil d’Etat ose limiter la toute puissance de l’exécutif. Le Conseil Constitutionnel est en faillite morale : il accorde à l’exécutif y compris la possibilité de violer la Constitution.
Aujourd’hui, en dépit du processus de déconfinement, l’interdiction de soigner imposée aux médecins généralistes, n’est toujours pas levée. Sur la base de rapports discutables, on jette l’anathème sur certains médicaments. Sur ordre du gouvernement, les médecins laissent leurs patients livrés au ravage de la maladie avec la perspective effrayante d’aller à l’hôpital jouer sa vie à la roulette russe.
Globalement, tout le monde obéit.
Une telle obéissance sur une telle échelle, s’est rarement produite en France si ce n’est au cours des deux guerres mondiales.
En Août 14, la France tombe sous le joug destructeur d’une idéologie mortifère : le nationalisme revanchard. Du paysan creusois au philosophe Bergson, tous hurlent : « À Berlin! » Des millions d’hommes sont envoyés à la boucherie! La haine du « boche » est devenue obsessionnelle. Ceux qui conservent un minimum de raison, sont considérés comme des « traîtres ». Clémenceau écarte toutes les propositions de paix séparées. L’Europe, berceau du modernisme triomphant, se suicide avec une détermination et une rage pathologiques.
En Juin 40, après un mois de combat, la grande armée française est en déroute. Le pays est effondré. Dans ce moment de détresse extrême, tous obéissent à l’appel d’un vieillard à la voix chevrotante. Comment quarante millions de Français ont-ils pu croire que Pétain allait les sauver en livrant le pays aux griffes du nazisme? Comment l’illusion d’un Pétain sauveur de la nation a-t-elle pu perdurer quand très rapidement, le gouvernement a sombré dans la Collaboration la plus étroite avec les nazis ?
La toute première décision prise par Vichy est le statut des Juifs.
Le 27 septembre 1940, les Allemands ordonnent aux Juifs de la zone occupée, de se faire recenser. A Paris, 149 734 Juifs vont se déclarer. Il est inconcevable aux yeux de ces Juifs que l’Etat français les livre à la machinerie destructrice des nazis. Ils font globalement confiance aux « fonctionnaires ».
Le 27 mai 1942, sur ordre du commandement militaire allemand, les Juifs de la zone occupée devront porter une Étoile jaune.
Au 7 juin 1942, 92600 Juifs sont venus chercher leur étoile.
La neuvième ordonnance du 8 juillet 1942, interdit aux Juifs de se rendre dans les cafés, théâtres, cinémas et limite leur possibilité de faire des achats à des horaires restreints. La traque commence. On les parque dans des camps en attendant de les expédier vers la mort.
Dans le même temps, les Français dans leur ensemble sont appelés à travailler pour l’Allemagne. L’occupant prélève la quasi-totalité de ce que le pays produit, avec le soutien actif des administrations françaises et du pouvoir.
Les Juifs, les Français dans leur ensemble obéissent. Une minuscule poignée d’hommes et de femmes « résistent » au péril de leur vie.
1914-1918 ; 1940-1945 ; 2020. Les situations sont certes différentes. Mais plusieurs points communs les unissent.
Dans tous les cas, le pouvoir prend appui sur une idéologie devenue hégémonique, voire totalitaire pour exercer une autorité sans partage. En 1914, le nationalisme revanchard ; en 1940, le racisme biologique ; en 2020, l’hygiénisme absolu. En 1940, une campagne permanente alimente l’idée que les Juifs sont la cause du malheur de la France. En 2020, l’ennemi est le Covid-19. En réalité, ce sont les porteurs réels ou sains qui sont sanctionnés indistinctement et qui subissent d’énormes restrictions. L’ère du soupçon commence.
Hier, les populations juives terrorisées étaient privées de leurs ressources économiques. Elles ne pouvaient participer à aucune activité sociale ou culturelle. Aujourd’hui, le pouvoir arrête l’activité économique et provoque faillite et chômage de masse. Les français sont réduits au statut d’assistés.
Hier, les lieux publics étaient fermés aux Juifs, tout comme aujourd’hui ces mêmes lieux publics ont été fermés pour tout le monde pendant de longs mois.
70 000 Juifs ont été déportés-massacrés en trois ans.
40 000 français sont morts en deux mois. Si le pouvoir politique ne s’était pas emparé du pouvoir médical, si les médecins avaient pu faire normalement leur travail, il eut été possible d’en sauver la moitié.
Les Juifs étaient seuls, abandonnés de tous, privés de tous droits, livrés sans défense à la plus puissante force de destruction qui n’ait jamais existé.
Les Français d’aujourd’hui constituent théoriquement un peuple souverain. En réalité, ils se comportent comme s’ils ne possédaient qu’un unique devoir : celui d’obéir aveuglément aux autorités.
Au fond, l’examen rapide de ces trois moments montre que le pouvoir peut obtenir tout ce qu’il demande d’une population, s’il prend appui sur une intense propagande, sur la peur, sur l’infantilisation des gens qu’il prive de travail, de loisirs et de leurs droits fondamentaux.
Les Français d’aujourd’hui ressemblent sur de nombreux points, aux Juifs persécutés pendant la guerre, ou à ces malheureux « poilus » envoyés à l’abattoir par millions.
Vichy avait créé un statut des Juifs.
Le gouvernement actuel a expérimenté un statut du peuple français, par lequel tous sont infantilisés, surveillés, punis, traqués, terrorisés. A mesure qu’il « déconfine », le pouvoir met en place une législation fondée sur l’usage massif de l’intelligence artificielle. Sous couvert de combattre le virus, on tente de mettre en fiche la population.
Une différence cependant avec 40-45: la résistance à l’oppression, même faible et ne concernant qu’une fraction limitée de la population, s’est organisée, y compris les armes à la main.
Une telle résistance n’existe pas aujourd’hui. Pas même sous une forme embryonnaire. Les théâtres, les cinémas, l’immense secteur du tourisme, vital pour la nation, acceptent sans protester, leur mise en quarantaine prolongée. Les cafetiers, brasseries, restaurants obéissent à des ordres absurdes. Qui pourra survivre avec les restrictions imposées ? Que signifie cette soumission du pays aux normes qui sont celles de l’hôpital ? Pourquoi la protection de moins de 1% de la population, exige-t-elle que tout le pays soit aseptisé ? Pourquoi ne soigne-t-on pas uniquement les malades et les gens fragiles comme on l’a toujours fait lors des précédentes épidémies ?
Nous pouvons dire que nous sommes les témoins de l’exécution d’une nation par son gouvernement et ses castes dirigeantes.
Nous vivons une variante light de la « solution finale » de la civilisation française.
La moitié du pays a déjà été livrée à l’étranger, notamment à la Chine et à l’Islam. Le reste sera vendu à l’encan. Le pays hyper-endetté est entre les mains de ses créanciers. La population fait ses premiers pas dans le carcan du totalitarisme technologique expérimenté en Chine. La loi AVIA complète et renforce un dispositif de censure déjà actif. La police de la pensée, la police médicale d’Etat, la police fiscale aux moyens de contrôle et de répression démesurés, composent un sinistre tableau. Les Français étaient libres. Ils sont dans les fers.
Les français ruinés assistent, pire, participent à leur rabaissement, à leur destruction. En silence. La peur au ventre, ils se jettent dans la fosse-commune de l’histoire dont ils ont creusé le trou.
La Renaissance est-elle possible ?
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.