La mafia étatique ivoirienne dans le secteur du foncier urbain
Les grosses révélations d’Assalé Tiémoko, patron de l’Eléphant déchainé sur la mafia de l’administration ivoirienne
octobre 24, 2019
Assalé Tiemoko fait des révélations sur une gigantesque mafia ayant des ramifications au ministère de la construction, au ministère de l’économie, dans le service public de la justice .
Il existe une mafia dans le secteur du foncier urbain dans notre pays.
“Je voudrais partager avec vous, cette réponse que je viens de faire à un membre nommé Neymar Senior, après le commentaire qu’il a fait, suite à ma publication sur le livre qui sortira bientôt, sur l’affaire Boundy.
Je pense que ce qui est contenu dans cette réponse peut vous servir un jour et, au-delà, vous tenir en alerte lorsqu’on parle de foncier urbain dans notre pays.
J’ai enquêté pendant huit ans, sur des dossiers liés au foncier, dans le cadre de mon travail de journaliste. Et je peux affirmer qu’il existe dans notre pays, une mafia ayant des ramifications au ministère de la construction, au ministère de l’économie, dans le service public de la justice. Cette mafia sévit dans notre pays depuis des décennies et ses victimes se comptent par centaines.
Ils ont des agents qui sillonnent les quartiers pour identifier les terrains nus, des maisons habitées par des orphelins, etc.
Ils fabriquent de faux documents, vendent ces terrains et quelque temps plus tard, les puissants acquéreurs d’une certaine nationalité, disposant d’une armée d’avocats et huissiers de justice, débarquent pour vous servir une décision de justice rendue à votre insu et qui vous ordonne de déguerpir des lieux. Et l’enfer commence pour vous.
Pendant que vous attaquez la décision, ils rasent votre maison et commencent à construire un immeuble sur votre terrain. Le procès, avec les recours obstructions de leurs avocats, prendra 6 à 15 ans. Entre temps vous êtes dehors ou vous êtes mort. Personne n’est à l’abri de leurs actes ni psychologiquement préparé à affronter leur rouleau compresseur.
C’est pour cela que je me suis engagé, comme jamais je ne l’ai fait, aux côtés des orphelins Boundy. C’est aussi pour nous tous, pour nos enfants, que ces orphelins de père et de mère, ont affronté quelques agents de cette mafia du foncier urbain dans notre pays. Leur courage, leur détermination, leur honnêteté, me remplissent chaque jour, en pensant à eux, d’une immense espérance dans l’avenir avec des Ivoiriens qui n’acceptent pas l’injustice, d’où qu’elle vienne et qui se battent
Dans un pays où la justice est rendue au nom du peuple, le faussaire qui a vendu un bien qui ne lui a jamais appartenu-qui a fait l’objet d’une plainte et d’une arrestation à l’aéroport au moment où, recherché par la brigade de recherche de la gendarmerie, il tentait de quitter le pays-serait déjà en prison et l’acquéreur de mauvaise foi, poursuivi pour recel.
Ce faussaire qui circule en liberté à Abidjan, a vendu le même terrain à un français, à un couple ghanéen, et aux Fawaz. Quelqu’un qui se dit propriétaire d’un terrain, ne peut le vendre à trois personnes différentes. Cela est su de la justice auprès de qui les acquéreurs grugés, ont porté plainte. La gendarmerie a fait son travail en arrêtant le faussaire. Mais la justice n’a pas osé poursuivre le faussaire. Vous devriez chercher à savoir pourquoi. Au lieu de vous répandre sur un dossier que vous ne maîtrisez pas du tout.
Quand on est propriétaire d’un terrain, on ne tente pas de corrompre avec 35 millions, un expert nommé par la justice pour authentifier une signature. Quelqu’un qui n’a jamais travaillé de sa vie et qui propose de verser en espèce 35 millions de Fcfa à un expert judiciaire pour le corrompre et obtenir une décision en sa faveur, voilà la preuve qu’il est protégé par mafia du foncier à Abidjan. Sinon, vendre un terrain à 25 millions et pour obtenir une décision, proposer 35 millions, c’est la preuve que c’est un faussaire qui travaille pour ceux qui, à Abidjan, arrachent les biens immobiliers des Ivoiriens, notamment en zone 4.
Un rapport avec preuve sur cette tentative de corruption sur un agent assermenté a été déposé au procureur de la république, à l’époque des faits. Devinez pourquoi ni le procureur, ni le juge d’instruction ayant ordonné l’expertise, n’ont pas réagi ?
C’est la justice ivoirienne qui s’est prévalue de ses propres turpitudes et qui s’est réunie, le 30 mars 2011, sous les bombes au Plateau, pour rendre une décision en faveur des Fawaz.
Un jour, justice, la vraie, sera faite aux victimes que vous accusez de s’être prévalus de leurs propres turpitudes.
Le jour où, en votre absence définitive, un faussaire vendra la maison ou le terrain que vous auriez laissé en héritage à vos enfants, et que sur la base de faux documents, la justice ordonnera leur expulsion de cette maison, dans votre tombe (je ne souhaite pas votre mort), vous vous souviendrez du commentaire que vous avez fait aujourd’hui.
En 9 ans, j’ai suffisamment travaillé sur des dossiers liés au foncier urbain pour savoir qu’il existe en Côte d’ivoire une mafia dans ce secteur ayant ses complices tant au ministère de la construction que dans le service public de la justice. Et vous n’avez aucune idée des malheurs que cette mafia provoque dans des familles, dans ce pays.
A Yopougon, se trouve un ex professeur d’université, devenu quasiment fou, parce que des faussaires ont imité sa signature pour vendre sa maison, a son Insu, au moment où il était hors du pays pour une formation. Il n’a jamais vendu sa maison. Mais la justice a ordonné son expulsion, il a perdu tous les procès qu’il a intentés contre le faussaire et l’acquéreur…
A ce jour, il vit dans une chambre quelque part à Yopougon Port-bouet 2. J’ai enquêté sur son affaire et jai été moi-même traumatisé par ce dossier. Je ne sais plus si cet homme vit encore, car, au moment où je le rencontrais au cours de l’enquête, il n’allait pas du tout ni physiquement ni dans la tête. Voilà un exemple du visage caché de la Côte d’ivoire. Priez Dieu que ce genre de mésaventures ne vous arrive jamais ni à vous ni à aucun membre de votre famille. Parce que vous n’êtes pas préparé psychologiquement à supporter ce que vous vivrez devant la justice.
Assale Tiemoko Antoine