La libération de l’Afrique approche

Jean-Claude Djéréké

Journalistes, juristes, diplomates, politiques, organisations non gouvernementales, ils ont sali et diabolisé un honnête homme tout en soutenant un imposteur et un criminel. Pourquoi? Parce que le premier refusait de courber l’échine devant eux, de se soumettre à eux et de les laisser faire main basse sur les richesses de son peuple, tandis que, avec le second, ils étaient assurés de revenir en force en Côte d’Ivoire pour y bénéficier sans effort de toutes sortes d’avantages et de privilèges.

Pour dégager le premier et installer le second, ils ont instrumentalisé l’Onu, l’Ua et la Cedeao. Pour réaliser leur forfaiture, ils ont utilisé non seulement la force et la barbarie (embargo sur les médicaments, fermeture des banques) mais aussi le mensonge.

Le juste fut ainsi accusé de viols, de meurtre, de persécution des étrangers. On osa même lui attribuer la mise en place, avec une armée parallèle, d’un plan pour exterminer les partisans du “candidat de l’étranger”.

Or, jour après jour, le procès politique de la Haye révèle que tout cela n’est que montage. Au fur et à mesure que le temps passe, le monde entier découvre que l’innocent a été kidnappé et déporté en toute illégalité et qu’eux seuls, ceux qui l’ont pris en otage après avoir bombardé et détruit la résidence présidentielle, avaient un plan commun: le séparer de son peuple afin de faire en Eburnie ce que bon leur semble.

Car, il faut le reconnaître, le seul Ivoirien que ces mafieux sans foi ni loi redoutent vraiment, c’est Laurent Gbagbo. Eux qui prétendent lutter contre l’impunité alors qu’ils n’arrêtent pas de rigoler et de manger avec des voyous et des assassins, Mediapart a fini par dévoiler leur complot, jetant définitivement l’opprobre sur la Cpi dont les juges nous montrent, séance après séance, qu’ils sont loin d’être indépendants et vertueux.

Leurs médias, jadis prompts à vilipender Laurent Gbagbo et à cracher sur lui, sont devenus curieusement silencieux, étrangement muets. En effet, les Vincent Hugeux, Christophe Barbier, Stephen Smith, Thomas Hofnung, François Soudan, Robert Ménard, Marie-Roger Biloa, Denise Epoté Durand, Christophe Boisbouvier et autres petits prétentieux et vaniteux ont bizarrement perdu la parole. Les crimes contre l’humanité perpétrés par Ouattara et Soro à Nahibly, Petit Duékoué, Guitrozon, Anonkoua Kouté, Adébem ne les ont jamais émus.

Aucun d’entre eux ne parle de l’immoralité d’Ocampo, ni du parti pris de Bensouda. Le sort de Guy-André Kieffer ne les mobilise plus. Tous feignent de ne pas entendre la vérité sortie de la bouche de Mediapart et de maître Jean Balan, l’avocat des familles des victimes du bombardement de Bouaké qui ne cesse de soutenir que Michèle Alliot-Marie (Défense), Dominique de Villepin (Intérieur) et Michel Barnier (Affaires étrangères) ont une lourde responsabilité dans le bombardement du camp militaire français en Côte d’Ivoire en 2004 et que celui-ci [le bombardement] est “un coup monté au plus haut niveau de l’État et destiné à accuser, puis à faire tomber le président ivoirien Laurent Gbagbo”.

Pourquoi ces pauvres types, ces gens sans honneur ni dignité, se taisent-ils? A cause de la honte? Non, car ils sont sans vergogne ni remords. Ils sont peu diserts parce qu’ils sont simplement occupés à s’enrichir à Abidjan où ils sont conseillers de ministres et directeurs incultes et incompétents. Pourquoi le passage des témoins de la défense les intéresse-t-il de moins en moins? Pourquoi sont-ils devenus réticents à aller jusqu’au bout d’un procès voulu par eux-mêmes? Parce qu’ils savent que ce qui sera dit par les témoins de Laurent Gbagbo écornera leur image de démocrates attachés aux droits humains, parce que les interventions des témoins des accusés dévoileront enfin ce qu’ils sont vraiment: des criminels et des faussaires qui ne se sentent à l’aise qu’avec des Africains inconscients et beni oui oui.

Mais peut-on cacher sempiternellement la vérité? Peut-on tromper et manipuler indéfiniment? Peut-on faire souffrir tout un continent et éliminer ses résistants ad vitam aeternam? Non, car la vérité et la justice finissent toujours par triompher et, comme le dit joliment Léandre Sahiri, “tout finit par finir”. La libération de l’Afrique approche à grands pas. Le jour n’est plus loin où …

Car jamais les peuples africains n’ont autant pris conscience de ce qu’on a fait d’eux et de ce qu’il leur reste à faire pour mener une vie digne et décente. Ils ne craignent plus de parler haut et fort du remplacement du franc CfA par des monnaies africaines, du départ des bases militaires françaises d’Afrique ou des agents secrets et espions de la France déguisés en journalistes ou missionnaires. Même les satrapes, valets de la France, ne leur font plus peur puisqu’ils sont capables de faire tomber leur régime comme au Burkina, le 30 octobre 2014.

Souverainistes et patriotes africains, ne baissons donc pas les bras. Encore un petit effort; continuons, partout, à sensibiliser jeunes, ouvriers et paysans; soyons prêts à nous sacrifier d’une façon ou d’une autre, comme Laurent et Simone Gbagbo, et le joug de l’occupation française sera brisé !
Jean-Claude Djereke