LA CRISE AU FPI POUR LES NULS (1)

Ambroise Gnahoua

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Depuis quelques semaines, certaines personnes, bien-pensantes, cherchent à tromper leur monde en tentant, maladroitement, de réécrire l’histoire de la crise au FPI qui a été déclenchée le 4 juillet 2014 d’une part, et de contester la légalité du congrès de Mama de 2015 d’autre part.

Face à cette situation, et pour permettre à chacun de se faire sa propre opinion, j’ai décidé de publier ici les faits, rien que les faits relatifs à cette crise et les actes qui les soutiennent, en m’appuyant exclusivement sur des documents officiels (décisions du Comité de contrôle, déclaration du comité de médiation, décisions du Comité central, décision de justice, coupures de presse, etc). Compte tenu de leur longueur et du grand nombre de pages de l’ensemble de la totalité de ces actes, j’ai choisi de les publier par séquence.

D’abord, je parlerai de la décision n° 005-2014/PP/FPI du 4 juillet 2014 dont personne ne conteste sérieusement qu’elle constitue l’élément déclencheur de cette crise. Ensuite, j’indiquerai comment les organes du parti (Comité de contrôle, Comité central, Congrès…) ont géré la crise qui en a résulté.
Enfin, je dirai un mot sur la validité, au plan judiciaire, du congrès de Mama et des actes qui en ont résulté. Bien évidemment, je ne manquerai pas de donner mon appréciation sur cette situation et sur les gesticulations en cours de la part de certains révisionnistes du dimanche.

L’élément déclencheur de la crise
est une décision du 4 juillet 2014 de Pascal AFFI NGUESSAN, en Président du parti.

En effet, le vendredi 4 juillet 2014, Pascal AFFI NGUESSAN, président du parti, a rendu publique la décision n°005-2014/Pp/FPI du 04 juillet 2014, portant réaménagement technique du secrétariat général du Front populaire ivoirien. Par cette décision, le président du parti, pour des raisons de «nécessités d’organisation et de redynamisation du parti» a procédé à plusieurs changements dans la composition du secrétariat général ainsi que dans les fonctions et attributions de certains membres.
Ces changements sont marqués notamment par :
• La conservation par Simone EHIVET- GBAGBO de son poste de vice-présidente au sein du secrétariat général, mais sans aucune attribution ;
• La nomination de cinq (05) nouveaux vice-présidents faisant passer le nombre de ceux-ci de 10 à 15 ;
• La nomination de Laurent AKOUN, secrétaire général du parti au poste de vice-président et son remplacement par Agnès MONNET, promue nouvelle secrétaire générale et porte-parole du parti ;
• La rétrogradation de trois secrétaires généraux adjoints (SGA) au rang de secrétaires nationaux et leur remplacement par trois nouveaux SGA.
• L’éviction du secrétariat général de neuf (9) secrétaires nationaux.
• La nomination de quarante-deux (42) nouveaux membres au secrétariat général.
• La création d’un poste de «secrétaire national chargé des actions pour la libération de Laurent GBAGBO», mais sans aucun titulaire nommé.Au total, la décision du 4 juillet 2014 met en place une nouvelle équipe dirigeante qui compte désormais 128 membres contre 95 pour l’ancienne équipe, soit 42 nouvelles nominations.
Elle procède à un remplacement au poste stratégique de secrétaire général du parti, à 9 exclusions, 3 rétrogradations et à une suppression d’attribution de vice-président.

Depuis la publication de la décision du 4 juillet 2014, une série d’événements marqués par des déclarations de mécontentements et de désapprobation émanant de divers responsables du parti, abondamment relayés par les médias, ont fait le constat des remous créés au sein du secrétariat général du FPI et d’une crise profonde dans le parti.Le 8 juillet puis le 10 juillet 2014, les camarades Sangaré Aboudramane, Laurent Akoun et Alphonse Douati, boycottent les réunions du secrétariat exécutif et du secrétariat général convoqués par le président du parti.
C’est dans ce contexte de vive tension que le Comité de contrôle a fait l’objet de saisine par les responsables précités.

La saisine du Comité de contrôle
Le Comité de contrôle a accusé réception de deux saisines.
– La première saisine, sous la forme d’une pétition signée par 18 membres du secrétariat général du parti à la date du 04 juillet 2014 (anciens députés, anciens membres du gouvernement, anciens présidents de Conseils généraux, de membres du secrétariat général du parti…). Les pétitionnaires, tous membres du secrétariat général, ont dit saisir le Comité de contrôle pour «constater le vice de procédure jurisprudentielle qui entache la décision du 4 juillet 2014 portant réaménagement technique du secrétariat général et l’atteinte à l’esprit de cohésion du parti en vigueur depuis Juillet 2011». Les pétitionnaires demandent au Comité de contrôle «d’user des prérogatives que lui confèrent les textes fondamentaux afin de sauver le parti d’un affaiblissement particulièrement préjudiciable en cette période délicate» ;
– La seconde saisine en date du 8 juillet 2014, se présente sous la forme d’un mémorandum émanant du cabinet de Madame Simone EHIVET-GBAGBO, membre fondateur du FPI, présidente du groupe parlementaire FPI, deuxième vice-présidente du FPI, alors en détention à Odienné.
Elle a saisi le Comité de contrôle pour contester la décision du 4 juillet 2014, qu’elle qualifie de «tentative de passage en force » et pour «désapprouver cette décision (qui) est en violation des principes élémentaires qui régissent la gouvernance de notre parti et qui est de nature à fragiliser le parti et à mettre en mal sa cohésion et son unité». Elle termine sa saisine en signifiant son «retrait pur et simple de ce nouveau secrétariat général». L’objet de la saisine porte sur :
1°- La régularité de la décision présidentielle du 4 juillet 2014 portant réaménagement du secrétariat général.
2°- Accessoirement, l’atteinte à la cohésion du parti.Dans le même temps, au regard de cette situation plus qu’alarmante, des personnes de bonne volonté se sont levées ou ont été sollicitées pour ramener le calme et la paix. Ainsi est né ce qu’on a appelé le Groupe de Médiation dont le principe et les membres ont été acceptés par chaque partie en conflit: Affi d’une part et ceux qui contestent sa décision (Alphonse DOUATI et 17 autres) d’autre part.

Je joins à cette première partie de mon post la composition du Secrétariat Général issu de cette décision contestée du 4 juillet 2014.Demain, dans la suite de ce post, j’indiquerai quel traitement le Comité de Contrôle, le Groupe de Médiation et le Comité central ont fait de ce dossier.
Ambroise Gnahoua, militant de base du FPI, Fédération de Gagnoa Sous-préfecture.