Jeannot Ahoussou, de la primature à la présidence du sénat

Mis en ligne par La Rédaction | jeudi 5 Avr 2018

Edwige FIENDE

Pressenti pour occuper la présidence du sénat, l’ancien Premier ministre ivoirien Jeannot Ahoussou Kouadio a été élu sans surprise à la tête de la seconde chambre du parlement, confirmant les bruits de couloirs qui alimentaient les débats.

Unique candidat en lice, Jeannot Ahoussou, 67 ans, père de six enfants, il a été élu avec 65 voix sur 65 suffrages exprimés, soit 100%.

Ministre d’Etat auprès du Président de la République chargé du dialogue politique depuis 2013, sa candidature aux sénatoriales avait alimenté le débat de sa probable élection comme premier président du sénat.

Député de Didievi (centre ivoirien) Jeannot Ahoussou a été élu sénateur de la région du Bélier, avec 75% des voix à l’issue des élections du 24 mars.

Vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Jeannot Ahoussou “bénéficie d’une confiance totale” de l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara, dont il a été l’un directeur de campagne lors du second tour de la présidentielle de 2010, et en 2015, témoignage l’ex-vice présidente de l’Assemblée nationale Sara Fadiga.

A 67 ans, le juriste qui a exercé pendant de nombreuses années au barreau ivoirien, met en avant son “expérience et (ses) capacités pour animer” le sénat.

Il été successivement ministre de l’Industrie, de 2002 à 2005. Ensuite ministre de la justice de 2010 à 2012 avant d’être nommé Premier ministre la même année. Un poste qu’il a occupé pendant huit mois.

Jeannot Ahoussou a été connu comme avocat du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, avant d’être promu à de hautes fonctions au sein du parti dans lequel il milite depuis les années 70.

Elu sénateur sous la bannière du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition au pouvoir, il prône la “liberté” du sénat qui va “contribuer à prendre des lois simples” et compréhensibles.

“La sagesse et la qualité des personnalités qui composent” le sénat “commandent que nous soyons jaloux de notre liberté”, a-t-il déclaré avant de rejeter l’idée de formation “de groupe parlementaire” avant l’installation de la nouvelle institution.

Leader dans sa région qu’”il connait très bien, Jeannot Ahoussou “jouit d’une grande popularité” pour avoir été plusieurs fois élus.

Il est l’actuel président des élus et cadres du Centre, président du conseil régional du Bélier, président de l’assemblée des régions et districts de Côte d’Ivoire et l’initiateur de l’événement culturel “Paquinou”, organisé chaque année à l’occasion de la fête de Pâques.

Il devrait démissionner vendredi de son poste de président du conseil régional du Bélier, après son élection à la présidence du sénat, a confié un proche à Alerte Info.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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Un médiateur de la république…
ça sert à quoi?
A noter que le médiateur a été nommé le 4 avril et le président du sénat le 5, or c’est justement les présidents du sénat et du parlement qui s’entretiennent avec le président de l’état, avant que celui-ci d’un commun accord nomme le médiateur.

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Sénat : Alassane Ouattara l’a-t-il fait ? Quand ?

Je ne sais pas si c’est moi qui ai raté un épisode de la 3ème République hein. Le Président Alassane Ouattara vient de nommer un Grand Médiateur de la République. En la personne de A. Tounkara.
Sur la question, notre Constitution (pour laquelle Alassane Ouattara lui-même a déployé de grands moyens pour la faire adouber par une grande majorité des Ivoiriens), en son article 166, déclare ceci : « Le Grand Médiateur est nommé par le Président de la République pour un mandat de 6 ans non renouvelable, après avis du Président de l’Assemblée nationale et du PRESIDENT DU SENAT »
Question : Si je ne sais pas pour Soro, quel Président du Sénat Alassane Ouattara a consulté, étant entendu que la Côte d’Ivoire n’en dispose pas encore ?
C’est à conclure qu’Alassane Ouattara lui-même et son entourage ne jettent même pas, ne serait-ce qu’un éclair coup d’oeil sur nos textes avant d’agir. Sinon quelle est l’urgence à seulement quelques heures de la convocation des Sénateurs et l’élection de leur Président ?
En pareille circonstance, que fait le Conseil Constitutionnel sur ce cas de viol avec violence sur notre Constitution ?

Article 182 : « En attendant la mise en place du Sénat, les attributions du Parlement sont exercées par l’Assemblée Nationale » ?
Il y a sujets à discussions
1 – D’abord il n’y avait pas d’urgence pour cette nomination dans un poste resté vacant de nombreux mois, étant entendu, comme je l’ai noté plus haut, le Sénat est en cours de constitution donc d’entrer en exercice.
2 – Alassane Ouattara craint-il que le nouveau Président du Sénat, eu égard aux enjeux de 2020, s’oppose à la nomination d’un militant du RDR ?
3 – Au regard de cette disposition  derrière laquelle pourrait se réfugier Alassane Ouattara pour éviter au Président du Sénat son droit à être consulté avant la nomination du Grand médiateur, je note une volonté de s’arroger tous les pouvoir de décider de tout, m’appuyant sur le premier point. A moins que Guillaume Soro dont le dernier discours (entre les lignes) tranche avec cette démarche me contredise dans les prochains jours.

Les élections municipales 2018 dans la commune d’Abobo se dérouleront à coup sûr sans la candidature du maire sortant, Adama Toungara.

Enfin la retraite pour Adama Toungara à la tête de la mairie d’Abobo ? Bien malin qui pourrait y répondre. Toujours est-il que la nomination de l’ancien ministre de l’Énergie et du Pétrole, débarqué du gouvernement en janvier 2017, puis bombardé à la Médiature de la République ce mercredi 04 avril 2018 par le président de la République, va faire beaucoup d’heureux parmi ses potentiels adversaires à la mairie d’Abobo.

Elu en 2001 maire de la commune d’Abobo, Adama Toungara regne en maître dans la commune la plus peuplée d’Abidjan depuis maintenant près de 17 ans. Maire, l’homme est également député et se préparait à rempiler à l’occasion des futures élections locales. Vu les incompatibilités liées à certains postes nominatifs dont les présidences d’institutions, on peut aisément dire que la nomination d’Adama Toungara à la tête de la Médiature pourrait ouvrir une brèche pour un vent nouveau sur la commune.

Surtout que ce ne sont pas des velléités de candidatures qui manquent tant au sein même de sa formation politique, le RDR, que de personnes extérieures. Trésorière du RDR et récemment élue députée de la commune, Mme Jeanne Peuhmond n’a jamais caché ses ambitions pour la mairie d’Abobo où elle réside depuis belle lurette. Avec d’autres challengers, elle devrait être en train de se réjouir en ce moment du ”départ” d’Adama Toungara. Mais bon, comme le dit l’adage: «Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué».

David YALA

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