Guillaume Soro le rusé !

Soro était invisible le jour du congrès constitutif du RHDP, Ouattara a lâché qu’il aurait donné sa démission, mais semble-t-il étant donné que la com de ses amis présente la chose autrement, ce serait un limogeage, évidemment contre toutes les lois de la république, de la part du Grand patron, le chef suprême, auto proclamé du RHDP. Joel Touré, citant Alassane Ouattara révèle : «Guillaume Soro va démissionner en fin février 2019. C’est décidé et c’est déjà réglé». Lundi 29 janvier 2019 à 11h 15

Le choix de Guillaume Soro de sortir du pays plutôt que de prendre part aux assises du parti unifié renseigne sur le niveau de désaccord entre Alassane Ouattara et son ancien Premier ministre.

Il y a quelque chose de subtil dans la démarche de Guillaume Soro. En décidant de s’absenter du pays, à compter du 25 janvier jusqu’au 20 février 2019, l’ancien Premier ministre d’Alassane Ouattara, s’éloigne astucieusement de la scène politique. C’est une posture purement stratégique.

Personne – Alassane Ouattara et les ténors du parti unifié en tête – n’ignore ce que pense Guillaume Soro d’un Rhdp sans le Pdci de Henri Konan Bédié. Personne- du moins aucun observateur sérieux de la vie politique ivoirienne- n’ignore le refus de M. Soro d’aller au parti unifié sans Henri Konan Bédié. Cette période que choisit le député de Ferké pour s’absenter du pays est parfaitement étudiée. Les 25 et 26 janvier 2019 à Abidjan, se tient le premier congrès ordinaire du Rhdp parti unifié. L’une des grandes inconnues de ces assises annoncées à grand renfort médiatique était la présence de Guillaume Soro, ce samedi 26 janvier, au stade Félix Houphouët-Boigny, à Abidjan-Plateau. Et quand bien même les signes de sa non-participation se multipliaient (arrestation de son bras droit, Alain Lobognon, député de Fresco, poursuites contre le député du Plateau Jacques Ehouo, menaces de destitution de la présidence de l’Assemblée nationale) les propos de Konaté Sidki se réclamant « ami » de Guillaume Soro et assurant, en meeting à Abobo, que ce dernier serait « là » au congrès, ont fait naître quelques doutes. Par cette délégation de pouvoirs annonçant son absence à compter du 25 janvier, le président de l’Assemblée nationale envoyait un message clair aux organisateurs du congrès du Rhdp. Sans doute, la veille, jeudi 24 janvier, en a-t-il parlé avec Alassane Ouattara, lors de leur tête-à-tête, à la résidence présidentielle, à Cocody-Riviera. De cette réunion, pas grand’chose a filtré. Mais le choix de Guillaume Soro de sortir du pays plutôt que de prendre part aux assises du parti unifié renseigne suffisamment sur le niveau de désaccord entre M. Ouattara et son ancien Premier ministre.

Agenda.
Soro sorti du pays se rend-il à Havard aux Etats-Unis où il a été admis en doctorat de finances ? Entend-il s’offrir des semaines de farniente ? L’inter a interrogé Moussa Touré, conseiller en communication de Guillaume Soro, sur l’agenda du député de Ferké. M. Touré a fait observer que le président de l’Assemblée nationale prendra part, début février, à Bruxelles, à une réunion du bureau de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (Apf). M. Soro est, en effet, 1er vice-président de cette organisation internationale qui réunit 54 sections membres et 14 sections associées. Le bureau de l’Apf se réunit au moins deux fois par an. Le meeting de Bruxelles sera le premier de 2019. En dehors des activités de l’Apf, l’agenda de Guillaume Soro devrait lui offrir des vacances en companie de ses proches. « N’oubliez pas que ce sont les vacances parlementaires », rappelle Moussa Touré. La première session ordinaire de l’Assemblée nationale ne s’ouvrira qu’au mois d’avril. Mais Guillaume Soro, ainsi que le suggère sa délégation de pouvoirs, prévoit de revenir à Abidjan, avant fin février.

La note interne à l’Assemblée nationale a laissé croire à un début de démission du président de l’institution eu égard aux nombreuses déclarations de cadres Rhdp l’invitant à rendre le tablier en cas de refus du parti unifié. Moussa Touré a signifié que la note ébruitée dans la presse et sur les réseaux sociaux était un « acte administratif banal » qui ne saurait être perçu comme une « démission » du président de l’Assemblée nationale. « Nous comprenons que le contexte politique nourrisse toutes sortes d’hypothèse. Mais comprenez bien que ce type de note intervient souvent dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale. C’est une note interne destinée aux députés », tempère le conseiller en communication de M. Soro.
Kisselminan COULIBALY
Linfodrome.ci