Fuites opportunes sur la corruption de Porochenko et de l’Ukraine

 alors que la libération d’Alep-Est se profile à l’horizon

par Christelle Néant
mercredi 7 décembre 2016

Alors que depuis quelques jours, les progrès de l’armée syrienne à Alep-Est signent le glas imminent des terroristes qui se trouvent dans ces quartiers, avec désormais 85 % d’Alep-Est *qui serait sous le contrôle de l’armée Syrienne, et des terroristes qui s’enfuient par milliers de Damas, l’Occident panique.

Après avoir tenté une nouvelle fois d’instaurer un cessez-le-feu à Alep via une résolution de l’ONU qui a été cette fois bloquée à la fois par la Russie mais aussi par la Chine, et avoir très certainement transmis aux terroristes les coordonnées de l’hôpital de campagne russe qui a été bombardé avant-hier, l’Occident et surtout les USA sentent bien qu’en Syrie l’évolution de la situation n’est pas vraiment en leur faveur, et ils en viennent à des déclarations et des menaces de plus en plus absurdes. La Turquie, quant à elle, semble finalement se calmer après ses déclarations belliqueuses, déclarant que ses relations avec la Russie sont au beau fixe. Autant dire que le plan américain pour provoquer le conflit dont les néo-conservateurs ont besoin a du plomb dans l’aile. En tout cas en Syrie.

Si l’incendie ne prend pas en Syrie, alors reste le Donbass. Alors que le mois de novembre a été le pire de l’année 2016 avec 28 845 bombardements, décembre s’annonce comme pire encore avec des bombardements quotidiens qui ne passent plus sous la barre des mille et dépassent régulièrement les deux mille, comme durant les dernières 24 heures, où l’armée ukrainienne a bombardé 2 453 fois le territoire de la République Populaire de Donetsk.

Mais les armées des Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk respectant les accords de Minsk et refusant de se lancer tête baissée dans le piège tendu par Kiev (tout comme la Russie n’est pas tombé dans le piège des provocations ukrainiennes en Crimée), Washington a besoin de provocations encore plus violentes pour arriver à ses fins.

Mais pour de telles provocations il faut des radicaux, les plus extrémistes qui soient. Pas un homme d’affaires essayant de ménager la chèvre et le chou comme Porochenko. Alors les révélations sur le patrimoine des élus ukrainiens et les manifestations pour l’anniversaire du Maïdan n’ayant pas suffit à agiter l’Ukraine, le marionnettiste en chef a décidé de sacrifier le lampiste « Porochenko » afin de placer les groupuscules nazis ukrainiens directement à la tête de l’état.

Et quoi de mieux pour cela que d’utiliser la bonne vieille recette de la dénonciation pour corruption qui a si bien marché contre Ianoukovitch ? Et ce quitte à brûler le FMI et l’Union Européenne au passage…
Ainsi, un ancien député ukrainien réfugié à Londres, qui a travaillé avec Porochenko, a été sorti du chapeau pour dénoncer soudainement publiquement ce que beaucoup de personnes soutenant le Donbass avaient déclaré depuis longtemps tout en se faisant traiter de complotistes : Porochenko se sert dans la caisse, soudoie les députés ou les menace de poursuites judiciaires pour les faire plier et l’argent du FMI a servi à financer la guerre dans le Donbass.

Ainsi, lors d’une interview accordée à la chaîne RT, l’ancien député ukrainien Alexandre Onichtchenko a déclaré que Porochenko « réglait avec de l’argent toutes les questions importantes mises au vote, telles que la nomination du procureur général, les remaniements aux postes clés des services de renseignement et la nomination des juges » et que « la majeure partie de l’argent (du FMI) est allé à la guerre, une guerre que Piotr Porochenko a tout intérêt à poursuivre. Tous les contrats relatifs à la guerre sont remplis par des entreprises proches du président. Pour eux (le président et son-entourage, ndlr), ce n’est qu’un business. »

Sic. Alors que beaucoup de personnes avaient condamné le fait que le FMI, bafouant ses propres règles, avait accordé des aides financières à un pays en proie à une guerre civile, voilà maintenant que cette transgression éclabousse la vénérable institution. Si cette règle avait été mise en place c’était pour une bonne raison : pour éviter justement ce qui s’est passé en Ukraine.

Et alors que l’ex-député ukrainien a saisi la justice américaine afin de faire traduire en justice le soi-disant président ukrainien et et appelé l’Europe a cesser de financer l’Ukraine pour arrêter de nourrir la corruption endémique qui y règne, un clou supplémentaire dans le cercueil de la respectabilité de l’Ukraine a été ajouté par nul autre que la Cour des comptes européenne.

Ainsi, alors que la propagande pro-OTAN et pro-UE nous avait vendu les grandes réformes et la démocratie qu’était soi-disant devenue l’Ukraine post-Maïdan, voilà que le conte d’Alice au pays des merveilles se transforme brutalement en bad trip. En effet, la Cour des comptes européenne vient de classer l’Ukraine comme étant le pays européen le plus corrompu. Oups. Mais, pour ne pas totalement torpiller la machine de propagande pro-ukrainienne, l’institution n’a pas jugé bon d’expliquer comment Kiev avait dépensé les milliards d’euros fournis par l’Union Européenne pour soutenir le budget du pays.
C’est qu’il ne faudrait pas que l’UE se retrouve trop facilement sur le banc des accusés comme complice des crimes de Kiev dans le Donbass. Alors la Cour des comptes européenne élude la question, en prétendant ne pas avoir réussi à déterminer où étaient allés les fonds européens, pour ne pas devoir admettre que comme l’argent du FMI, celui de l’UE a fini dans les mêmes poches et pour l’achat des mêmes obus, roquettes, armes et munitions, qui tuent chaque semaine des citoyens du Donbass.

Jusqu’à l’investiture de Trump le 20 janvier, la situation va devenir de plus en plus tendue, alors que les néo-conservateurs américains craqueront chaque allumette à leur disposition pour essayer d’allumer le grand incendie dont ils ont besoin.
Christelle Néant, agoravox.fr

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