Décès brutal de l’ambassadeur de CIV à l’ONU

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, nouvel ambassadeur de Côte d’Ivoire à l’Organisation des Nations-unies () est décédé d’un malaise, dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 avril 2018. Un décès brusque qui suscite des interrogations, notamment qu’est-ce qui l’a tué ?

L’information a été donnée par l’AFP qui évoque un « malaise » piqué, il y a deux jours, consécutif à un rappel à l’ordre qui l’a profondément « affecté ». En effet, début avril, Bernard Tanoh-Boutchoué avait été rappelé, en Côte d’Ivoire, pour consultation, par Marcel Amon-Tanoh, ministre des Affaires étrangères.

En cause : un vote déterminant de la Côte d’Ivoire, membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, sur la Syrie. Le 19 mars 2018, sur instruction de sa hiérarchie, Tanoh-Boutchoué avait décidé, à la dernière minute, de voter l’abstention, un geste qui a empêché l’audition d’un exposé sur la situation des droits de l’homme en Syrie et qui avait suscité la colère de la France. Selon l’agence française, François Delattre, ambassadeur de la France, à l’Onu, avait émis une vive protestation auprès d’Hamed Bakayoko, ministre de la Défense, présent à New York du 23 mars au 2 avril, en rappelant le rôle diplomatique joué par son pays, en vue de l’admission de la Côte d’Ivoire au sein des membres non permanents.

Bernard Tanoh-Boutchoué : diplomate respecté

Bernard Tanoh-Boutchoué ici avec le président du Kirghistan
Bernard Tanoh-Boutchoué ici avec le président du Kirghistan, en mars 2017
Bernard Tanoh-Boutchoué, 67 ans, était un diplomate respecté dans le milieu. Il est arrivé à New York, en septembre 2017, en provenance du Tadjikistan, où il avait ouvert, six mois plus tôt, la première mission diplomatique de Côte d’Ivoire. De l’Egypte à la Russie, en passant par l’Azerbaidjan et l’Ukraine, Tanoh-Boutchoué n’avait commis aucune faute diplomatique connue.

Lors de sa dernière intervention, qui remonte à la semaine passée, suite à l’éclatement de l’affaire dite de l’utilisation des armes chimiques en Syrie, il s’était exprimé à la tribune des Nations-Unies, en rappelant que « le recours à la force doit être autorisé par le conseil de sécurité ». Ajoutant : « La Côte d’Ivoire exprime ses vives préoccupations, au regard de l’incapacité de notre conseil à relancer le dialogue en Syrie et à faire reculer les partisans de la solution militaire ». Ce fut sa dernière apparition publique et son dernier discours.

Emmanuel Gautier, ivoiresoir.net