CPI : La procureure n’a plus que 17 témoins à faire défiler…

6505540431-ef3129500d-zLa procureure de la Cour pénale internationale, a écrit un courrier, le 14 septembre2017, pour notifier à la Chambre de première instance « Un avis de révocation de témoin ».

Le concerné, un expert désigné « Témoin P-0626 », ne fait plus partie des témoins de l’accusation. «Comme prévu par son avis du 26 juillet 2017, l’accusation avise par la présente qu’elle n’a plus l’intention d’appeler le témoin P-0626, témoin expert», écrit Fatou Bensouda.

Selon les informations rendues publiques par le quotidien « Temps », la procureure et son bureau ont révélé que P-0626 est co-auteur du rapport présenté par un certain Clark, lui aussi expert déjà entendu par la cour. « Ayant examiné le témoignage du témoin P-583 »(Dr. Clark interrogé les 04 et 05 septembre, ndlr) l’accusation a arrêté que la déposition du co-auteur du rapport « n’est plus requise ». Les 04 et 05 septembre 2017, le médecin légiste Dr. Clark, présenté comme témoin expert, a témoigné qu’il a été envoyé en Côte d’Ivoire pour autopsier les sept fameuses femmes que Laurent Gbagbo aurait fait massacrer par des obus de chars militaires, le 3mars 2011 à Abobo.

Dans sa déclaration, le médecin légiste a indiqué que ce sont en vérité trois (03) cadavres qui lui ont été soumis par le bureau du procureur. Il n’a donc pas vu sept (07) cadavres. Mais toujours dans sa déposition, Dr. Clark a révélé que les trois corps dont il a été saisi présentaient d’énormes anomalies :

Primo, un des corps contenait plus d’os que ne peut en contenir un corps humain. Secundo, un autre corps était plutôt celui d’un homme et en plus, la date du décès ne correspondait pas à celle des évènements. En d’autres termes, le deuxième corps autopsié par Dr. Clark est un cadavre d’un homme dont le décès est survenu longtemps avant le 3 mars 2011, date de la marche des femmes d’Abobo ; Tertio, enfin, sur ces trois corps autopsié par l’expert de Bensouda, la 3ème anomalie concerne les causes du décès : alors que les certificats de décès signalaient des causes de décès précises, l’autopsie a montré qu’aucune trace de ces causes mentionnées n’est trouvable sur les cadavres.

Pour sûr, selon l’expert légiste, les causes du décès des corps à lui présentés ne concernent pas un bombardement. Les morts, la plupart des hommes, n’ont pas succombé à des bombardements par obus de chars. De toute évidence, la procureure de la CPI a encaissé cet autre revers. Redoutant certainement que le témoin expert P-0626, co-auteur du rapport avec Dr Clark, n’enfonce le clou, Fatou Benouda n’avait plus d’autre choix que de «demander respectueusement à la Chambre de première instance de prendre note » que le collaborateur de Dr Clark ne sera pas appelé à témoigner.
Avec la révocation du témoin expert P-0626, c’est un autre témoin en charge en moins sur les 28 que la procureure a annoncés à la reprise du procès, fin août dernier. Le 28 août 2017, en effet, à la reprise du procès contre le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé, la procureure de la CPI avait fait annoncer par le président de la Chambre qui juge les célèbres otages de la CPI qu’il ne lui restait plus que 28 témoins à charge à interroger.

Tirant les conséquences de cette importante information, le juge président Cuno Tarfusser avait indiqué que la procureure et son bureau auront achevé l’audition de leurs témoins à charge début décembre 2017, et non plus jusqu’en2019 comme annoncé à l’ouverture du procès, le 28 janvier 2016. Du coup, ce sont 57 témoins sur les 138 préalablement annoncés qui étaient sortis du cinéma de la procureure. Du lundi 28 au jeudi 14 août 2017, dix (10) témoins ont été entendus. A ces 10 témoins à charge, s’ajoute désormais P-0626 qui ne sera plus entendu. Du coup, 11 témoins sur les 28 restants quittent le prétoire.

Vous avez tout compris, il ne reste plus que 17 témoins à l’accusation. Fatou Bensouda est-elle vraiment obligée « d’aller jusqu’au bout» de cette mascarade, de sa comédie à la face du monde ? Question importante pour la CPI, une justice internationale prétendument neutre et crédible, mais qui voit sa réputation s’effondrer au fil de ce procès qu’elle n’aurait jamais dû ouvrir contre Laurent Gbagbo et le Ministre Charles Blé Goudé.

Extrait de « La Voie originale », 16/09/2017
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