Côte d’Ivoire: ADO, libère la Côte d’Ivoire et elle t’en sera reconnaissante!
By Morin – 20 septembre 2020
Plus qu’une simple fièvre pré-électorale qui monte, à une quarantaine de jours de l’élection présidentielle, c’est à une ébullition inquiétante que la Côte d’Ivoire s’attend.
Un tison supplémentaire, au bout rougeoyant de feu, vient d’être ajouté sous la marmite, par des plateformes de l’opposition qui ne demandent, ni plus, ni moins, que la désobéissance civile contre ce qu’elles qualifient, comme d’autres partis politiques et mouvements de la société civile, de «forfaiture» de Alassane Dramane Ouattara, qui, envers et contre tous, court vers un troisième mandat. Le retrait de la candidature de Alassane Ouattara; la dissolution du Conseil constitutionnel; l’audit de l’actuelle liste électorale, qui a gommé des noms comme ceux de l’ancien président, Laurent Gbagbo et de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Kigbafori Soro; la libération de tous les prisonniers politiques; le retour de tous les exilés politiques, avec à leur tête le président Laurent Gbagbo; et, enfin, la mobilisation de tout le peuple de Côte d’Ivoire, pour des manifestations sur toute l’étendue du territoire national. Ce sont les exigences de l’opposition ivoirienne, qui est vent debout contre ce troisième mandat qui ne fait que diriger la Côte d’Ivoire vers un tourbillon de violences, certes non souhaité par personne, mais qui, visiblement se précise.
L’entêtement d’un seul individu, fût-il président de la république et soutenu par des zélateurs aux intérêts égoïstes et très personnels, qui seront les premiers à aller voir ailleurs, si le vent change de direction, va-t-il jeter tout un pays dans le précipice, qu’il a frôlé, suite à la guerre civile de 2002-2003 et la crise postélectorale meurtrière de 2010-2011? Tout porte à le croire, si Alassane Dramane Ouattara ne se résout pas à éviter de rentrer dans l’histoire par la plus petite des portes. Du reste, à moins qu’il ne vise carrément la présidence à vie, que peut apporter de plus un quinquennat, qu’il soit un troisième mandat de la deuxième république ou premier mandat de la troisième république, à un presqu’octogénaire-il a 78 ans- qui, pourtant, a, redonné vie à une Côte d’Ivoire qui avait amorcé la descente aux enfers, après des secousses sanglantes de la décennie 2000-2010?
Comme, d’ailleurs son challenger principal, le candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, 86 ans, ADO doit pouvoir prétendre à une retraite paisible et méritée, donnant ainsi la chance d’un souffle nouveau, à ce pays qu’il a servi, alors qu’il avait été écarté de la course à la présidentielle, ses adversaires l’ayant déclaré, en son temps d’une autre nationalité que celle ivoirienne. Ostracisé par une certaine classe socio-politique, ADO avait reçu le soutien du plus grand nombre à l’international, lors de sa traversée du désert, mais contre toute attente, et comme dans un mauvais rêve collectif, c’est lui qui s’accroche, aujourd’hui, au pouvoir, grâce aux vilains jeux de la persécution, de l’exil et de l’embastillement de ses opposants.
Qu’est-ce qui pourra encore faire reculer Alassane Dramane Ouattara, à qui l’Union européenne s’est adressé, en réaffirmant, pour la présidentielle du 31 octobre 2020 en Côte d’Ivoire, son attachement aux principes «d’inclusivité, de liberté d’expression, de transparence, de respect de l’Etat de droit»?
Et que pense de ce troisième mandat anticonstitutionnel, l’Union africaine, dont le syndicat des chefs de l’Etat s’est emmuré dans un silence de cimetière, alors que l’une de ses structures, la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), se bat contre les manœuvres de ADO et pour l’inclusivité, pour la réinsertion d’un exclu comme Guillaume Soro, dans le processus électoral?
Quelle appréciation les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) font-ils de ce passage en force de leur «ami» Alassane Dramane Ouattara, avec qui, ils se battent contre le coup de force des militaires qui pourtant ont libéré, sans effusion de sang, le peuple malien d’un régime qui le malmenait?
Comme nous l’avons suggéré, tout comme un pays étranger, partenaire de la Côte d’Ivoire, l’a aussi fait, et que vient de le demander, l’ancien ministre de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, ADO aura-t-il la lumière qui lui permettra de reporter cette élection de tous les dangers, à une date ultérieure et profiter de ce temps pour instaurer un dialogue politique entre tous les acteurs de ce pays dont l’éternuement enrhume une bonne partie de l’Afrique de l’ouest?
ADO, n’oublie jamais que tu seras seul face à ton destin. Penses-y et libère la Côte d’Ivoire de cette lourde angoisse qui pèse sur elle.
Par Wakat Séra