Confinés…

Coronavirus,
Nous voici, comme tout un chacun, confinés, mon mari et moi. Ironie du sort, nous ne nous trouvons en France parce que la maman de mon époux, fils unique, est hospitalisée. Elle est dans son Ehpad-hôpital, sans lien avec l’extérieur, un peu perdue, ne comprenant rien de ce qui se passe à l’extérieur. Nous pouvons seulement l’appeler au téléphone, lui écrire, envoyer par la poste un journal, mais interdiction de déposer directement courrier et livres au bureau des entrées, vêtements de rechange ; A croire que la poste possède des armes phytosanitaires puissantes, capables de désinfecter efficacement ledit courrier, par le biais du timbre !

Fort heureusement nous sommes en pleine nature, la maison est au cœur d’un réseau de sentiers de promenade, et oui, nous sommes sur le chemin du pèlerinage saint Régis, et même de Saint-Jacques de Compostelle ! Ces sentiers, assurément, seront indemnes de toute présence des forces de l’ordre. Nous ne rencontrerons aucun gendarme pour nous contrôler ou plus exactement contrôler le papier que nous devons avoir avec nous avec une pièce d’identité. Et oui, sur ce papier nous certifions que la raison de notre sortie de confinement est bien motivée. Comme si les gendarmes préféraient voir le papier portant notre signature, plutôt que de nous poser directement la question… C’est normal, le président Macron n’a absolument pas parlé de l’utilité et de l’efficacité des masques en zone de confinement. Et pour cause, il n’y en a plus à acheter, les pharmacies n’en n’ont plus ; sur les sites chinois il y en a plein en vente, mais semble-t-il on n’est pas sur d’avoir son colis, alors pourquoi payer une commande qui risque de ne pas arriver ?
Maintenant apparemment les agents hospitaliers, médecins et personnel soignant vont être de nouveau achalandés, puisque la Chine envoie un million de masques à la France et deux à la Belgique. Hier soir, Florence Parlye, via son compte tweeter annonce que le ministère des armées livre 5 millions de masques chirurgicaux aux hôpitaux. Donc ces masques étaient là, réquisitionnés par l’armée, pour l’armée, avant d’être mis à a disposition des soignants ! « Nous avons identifié 5 millions de masques dans les stocks de l’armée » dit-elle. C’est de plus en plus surréaliste, c’est comme si elle disait « je me promenais dans un hangar et là, en soulevant une bâche par hasard, je découvre 5 millions de masques oubliés, en dormance ! » De qui se moque-t-on. Dans l’armée, comme dans les entreprises, ne procède-t-on pas un inventaire du matériel chaque année ?
De son côté, Laurent Thines, chirurgien à Besançon, révélait hier qu’ « en 2009, face au risque d’épidémie H5N1, 1 milliard de masques anti-projections, destinés aux malades, 900 millions de masques de protection, dits « FFP2 » avaient été acquis. Que sont-ils devenus ? »
Cherchez l’erreur…
Voilà des jours, des semaines que les médecins libéraux réclament des masques. Tout cela n’est-il pas atterrant ?! Par bonheur, oh comble de bonté et d’abnégation, Madame la ministre des Armées vient de mobiliser un avion militaire pour transporter des patients « nécessitant de la réanimation et de la ventilation » ; Quatre malades hospitalisés sur Mulhouse et deux autres sur Colmar – sur les plusieurs centaines dans un état critique – vont être soignés dans les hôpitaux militaires, les meilleurs hôpitaux de France à Marseille et Toulon. L’avion, un A330 MRTT de l’armée de l’air est en configuration « Morphée » avec six membres d’équipage et une douzaine de soignants.
Morphée, c’est l’acronyme pour «module de réanimation pour patient à haute élongation d’évacuation » Morphée, c’est aussi le nom de cette divinité grecque chargée d’endormir les humains et de leur apparaître en rêve. On l’imagine un miroir à la main et des fleurs de pavot de l’autre pour favoriser l’enfumage de ses « patients »… En somme, une assez bonne description de cette mascarade gouvernementale tout récemment dénoncée par l’ex ministre de la santé madame Agnès Buzyn…
Dans son dernier discours à la nation, Mr Macron ne s’est exprimé qu’à la première personne : « je fais » « je décide », « j’ai demandé ». N’aurait-il pas été plus inspiré d’user de temps à autre d’un « nous » plus collégial, ou de tournures du style « le gouvernement a décidé », « voici les mesures qui ont été arrêtées » pour rappeler en passant que nous sommes toujours en démocratie ? Au lieu de quoi nous avons eu droit à la prestation d’un personnage à l’égo sans limites, s’égalant à je ne sais quel démiurge, sachant tout mieux que tout le monde, pour nous proposer un confinement de 15 jours, sans masques, avec des grands-parents, population à risque, appelés à la rescousse pour s’occuper des petit enfants, probables porteurs saints d’un virus dangereux. Et que dire de nos médecins généralistes, sans kits, sans masques, qui, au risque de leur propre santé se dévouent corps et âmes pour tous les Français ?
Pour en revenir à nos gendarmes et autres policiers – à ce jour encore interdits de masques –, et nos concitoyens en déplacement, quel meilleur vecteur de contamination potentielle que leur mise en contact mutuelle au travers de ces contrôles dont Messieurs Macron et Castaner souhaitent la généralisation ? Seule solution : ne rien dire, et tendre, en détournant le visage, son « attestation de déplacement dérogatoire » et sa carte d’identité, non sans sacrifier à la sacro-sainte « peur du gendarme ». Histoire de favoriser encore un peu plus la désagrégation du tissu social… Quant aux sans-papier, pardon, les gens non munis de leur laissez-passer autographe, ils en seront quittes pour la modique amende de 135 euros. Il est vrai que face au manque à gagner des radars mis hors service par les gilets jaunes, cette nouvelle manne citoyenne tombe à point nommée pour ceux qui nous gouvernent ! Et puis, n’est-il pas légitime de réprimer le délit consistant pour ce retraité niçois, à prendre un peu le soleil sur la promenade des Anglais ? Quand bien même cela contribuerait à renforcer son immunité par un apport supplémentaire de vitamine D, comme le préconise la médecine …
A quelques jours près, Madame Macron se promenant sur les bords de seine, avec ses gardes du corps aurait été verbalisable.
Et pourtant, c’est dans ce monde que nous vivons. La vérité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui : comment l’amateurisme qui caractérise depuis trop longtemps nos dirigeants pourrait-il nous inciter à leur faire confiance ? Voilà plusieurs semaines qu’un éminent médecin de Marseille, le Professeur Didier Raoult nous parle des bons résultats obtenus par l’hydroxi-chloroquine. Mais ce médicament est réservé en France aux gens qui se soignent du palud, ou à titre préventif à ceux qui voyagent en Afrique, ou dans toute autre partie du globe où sévit cette pathologie. Ce médicament, qui ne coûtait il y a peu que quelques euros, était la semaine dernière proposé sur un site internet étranger pour une centaine d’euros…

suite de la chronique, la semaine prochaine

Shlomit