Cohérence, constance et logique !

L’Edito de Yacouba Gbané

Les élections législatives ont lieu le 18 décembre 2016. Le parti du Président Laurent Gbagbo a décidé de les boycotter. Certaines personnes trouvent anormal cette décision. Et c’est leur droit. Mais l’on doit savoir une chose. Comme le soutient Boubakar Koné, premier secrétaire général adjoint, porte-parole par intérim : « La non-participation de notre part aux prochaines législatives répond à une obligation de cohérence ». Sinon, ce sont les mêmes qui vont dénoncer l’incohérence et l’inconstance de ce parti par rapport à ses principes, sa ligne et en rapport avec les critiques à l’encontre du jeu électoral qu’il dénonce depuis 2011. En plus, si ce parti accepte d’aller à ces élections, ce sera un mépris à l’encontre du peuple ivoirien. En d’autres termes ce serait trahir le peuple. La direction du parti de Gbagbo n’a pas de manière unilatérale pris cette décision. Elle a pris soin de consulter, sa base qui est le socle de cette structure politique. Et contrairement aux autres formations politiques où c’est un seul individu qui décide. La question de la participation du parti de Gbagbo aux législatives a été soumise à chaque fédération. Et chaque fédération a organisé une assemblée générale pour se prononcer sur la question. C’est-à-dire donner sa position sur la participation ou pas de cette formation à ces législatives. Les résultats sont tombés. Sur 80 fédérations, 74 sont opposées à la participation de ce parti aux législatives. Et 6 sont pour. C’est la démocratie. La majorité l’a emporté. Et la minorité ne fait que se plier à ces résultats. En plus, pour qu’un parti politique, attaché aux principes démocratiques, puisse aller à une telle compétition doit s’assurer que toutes les conditions sont réunies. Le respect des principes démocratiques évite des lendemains incertains. L’organisation des élections, doit obéir à des règles qui garantissent le caractère démocratique du scrutin : l’égalité des candidats, la transparence du vote, la sécurisation, découpage électoral consensuel, l’établissement des listes électorales consensuelles. Or toutes ces conditions ne sont pas réunies.

Ce qui se passe en ce moment en Côte d’Ivoire est tout sauf une élection. C’est une parodie d’élection qui se prépare. L’égalité des candidats, leur liberté, leur sécurité et la transparence des opérations ne sont point garanties. On entend dire qu’il faut le parti du Président Laurent Gbagbo parte à ces élections. Afin de dénoncer après les irrégularités. Diantre ! Quel raisonnement absurde. Un parti politique digne ne fait pas à des élections pour constater des irrégularités. Il va à des élections pour les remporter. Le parti du Président Laurent Gbagbo est réconforté dans sa position par l’arrêt historique de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. En effet, il vient de déclarer en son arrêt n°001/2014 du 18 novembre 2016, que « la Cei est discriminatoire envers l’opposition et les candidats indépendants ». Autrement dit, l’arrêt constate le déséquilibre de la Commission électorale indépendante vis-à-vis de l’opposition. Et demande la recomposition de ladite commission. Puisque la configuration de ladite commission est très déséquilibrée en faveur du Rhdp : 13 membres sur 17 sont pro-Ouattara. Sans oublier la partialité avérée de son président, Youssouf Bakayoko. Il faut dire également que ce serait illogique, incohérent que le parti du Président Laurent Gbagbo accepte d’aller à ces élections quant on sait qu’en mars 2014, il a demandé le boycott du recensement général. Et les populations ont suivi à la lettre ce mot d’ordre. Le taux de participation était de 18%. Comment des populations qui n’ont pas de cartes d’électeurs peuvent-elles les voter ? violente question.

la photo de profil de Yacouba GbanéUn autre fait qui fonde la position du parti du Président Laurent Gbagbo, c’est la nouvelle constitution de Ouattara qu’il a combattue. Dans la logique de cette vision politique, ce parti ne saurait présenter ou parrainer des candidatures aux élections législatives de cette troisième République qu’il ne reconnait pas. Bonne lecture. Allons-y seulement. Haut les cœurs. La liberté vaincra. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. A la semaine prochaine. Inch’Allah !
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Yacouba Gbané