Bilan technique de l’audition du dernier grand témoin du Procureur

Bilan technique définitif de l’audition du Général DETHO Letho : Phase finale d’une terrible confrontation de deux témoignages «importants », tournant dramatiquement à la honte de Mangou…

La Côte d’Ivoire ne disposant pas d’aéronefs de combats pendant la crise post-électorale, les crimes poursuivis, injustement, contre le Président Laurent GBAGBO et le ministre Charles BLÉ Goudé sont réputés avoir été essentiellement perpétrés par des unités de forces terrestres.

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C’est en cela qu’après les déclarations, totalement sujettes à caution, de Monsieur Mangou, le témoignage du premier responsable des opérations terrestres, le général DETOH Letho, était déterminant, parce qu’ayant ultimement vocation, soit à confirmer, soit à infirmer les dires de Mangou, sur les points techniques intéressant la Cour, sous le rapport du Document de Notification des Charges (DNC).

Il importe d’indiquer que les dépositions des deux généraux, en tant que « témoins importants », quant à la non implication des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire, dans les prétendus massacre des 07 femmes et bombardement du marché Siaka KONE d’Abobo, ne présentent aucune contrariété fondamentale, tant au plan factuel que technique.

Quels sont donc ces points techniques résiduels, évoqués avec Mangou, et présentant encore, après une audition de 4 jours de DETOH Letho, un intérêt et une divergence substantiels, que le Commandant des opérations terrestres devrait trancher ? Ces préoccupations des juges de la Cpi – pas des héritiers de OCAMPO – ont été ultimement regroupées en cinq (05) points, et exprimées, à la fin des débats, par le juge-président. Sur la question, il faut intégrer que ces ultimes préoccupations de la Cour sont vraisemblablement celles exprimées aussi, soit par écrit, soit verbalement lors des répétitives suspensions de l’audience, par les deux autres juges.
Les voici donc regroupées, avec vocation principale de jauger la valeur probante des déclarations de Mangou, plus haut gradé de la hiérarchie militaire ivoirienne :

1- La responsabilité organique des opérations militaires pendant la crise
2- La question de libération de l’axe N’DOTRE.
3- La primeur de l’information sur les 07 femmes d’Abobo.
4- Le tir de mortiers par DETHO.
5- La découverte des armes à la Présidence.

Sur tous ces points, le général DETOH Letho, sans peur, ni faiblesse, ni état d’âme, a pris l’ancien chef d’état-major, totalement à défaut.

Ainsi :

1- SUR LE COMMANDEMENT DES OPÉRATIONS SUR LE TERRAIN

Alors qu’un Centre opérationnel, placé sous son autorité directe, avait été mis sur pied, Mangou, mû par la malicieuse volonté de lui faire porter la responsabilité d’éventuels manquements, avait déclaré péremptoirement que la coordination de toutes ces opérations était du ressort exclusif de DETOH Letho.
Mais, sur ce point, le général DETHO a rétabli la vérité, sans ménagement.

2- SUR LA QUESTION DE LA LIBÉRATION DE L’AXE N’DOTRE

Au cours de son audition, Mangou avait déclaré que la libération de l’axe N’DOTRE avait été confiée, par le Président Laurent GBAGBO, au Commandant des opérations terrestres.
Réagissant, le général DETOH n’est pas passé par mille détours pour s’inscrire formellement en faux contre les allégations mensongères de son ancien patron.

3- SUR LA SOURCE DE L’INFORMATION SUR LES 07 MARCHEUSES D’ABOBO

Pendant son one man show, Mangou avait déclaré que c’est par le biais du Commandant des opérations terrestres qu’il avait appris le fameux massacre des 07 femmes d’Abobo, le 3 mars 2011.
En réplique, le général DETOH a soutenu, avec véhémence, que c’est plutôt MANGOU qui lui avait porté l’information, en lui indiquant l’avoir reçue du Général français, PALASSE.

4- SUR LE TIR DE MORTIER PAR DETHO

Sur ce cas, le général DETOH Letoh est sorti de lui-même, pour traiter son ancien patron de quelqu’un qui «ne dit pas la vérité», les seuls mortiers lâchés, ne l’ayant été qu’à la demande pressante de lui, MANGOU, en direction de la forêt du Banco, à titre d’intimidation de l’ennemi; ce, après l’attaque de son domicile.

5- SUR LA DÉCOUVERTE DES ARMES À LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE

Lors de sa prestation, l’ancien chef d’état-major avait mis un point d’honneur à ces «caisses» superposées, et supposées retrouvées dans les soutes de la Présidence, et dans lesquelles MANGOU voyait un véritable contournement de son autorité, notamment dans la gestion de la logistique destinée aux forces armées ; s’autorisant même à insinuer l’existence d’une armée parallèle «bhétée», chapeautée par le Général DOGBO BLÉ qui «ne rasait plus les murs ».
Un tel filon avait vocation à offrir un socle à cet imaginaire plan commun.

À l’occasion, la défense du Président Laurent avait coincé Monsieur Mangou, au moyen d’une pertinente et non moins stratégique question, de savoir, si lui, Mangou, par la seule vue des caisses au travers du film présenté, était techniquement en capacité d’en identifier formellement le contenu, comme étant des munitions ?

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C’est sur un tel sujet sérieux que, se voulant très concis, le général DETHO a tranché, en indiquant que c’est à «la télévision» seulement, que lui avait aussi vu ces caisses».

Le gigantesque non dit, en effet, d’une telle réponse lapidaire, réside dans le fait majeur que, lui, DETOH Letho, premier responsable des Forces terrestres, et quoique dorénavant partenaire des gens du Golf, n’avait nullement été associé à cette prétendue constatation de la présence de telles armes à la Présidence, en sorte qu’il ne saurait en attester l’effectivité.

En tout état de cause, c’est le lieu d’indiquer, à toutes fins utiles, que concernant la prétendue découverte de ces caisses, il y a juridiquement à boire et à manger. Car, la plaidoirie tirera fortement sur le filon des modalités techniques, propres à attester de la réalité de la découverte de ces armes à la Présidence, dans un pays infesté de caches d’armes.

Le débat sur le sujet devra donc se focaliser sur la véracité et la légalité de l’opération ayant conduit à cette découverte. De telles préoccupations de droit, intègrent surtout la qualité des agents constateurs, entendu que, s’agissant d’une procédure judiciaire, la prise en compte de ces preuves requiert l’observance d’un certain nombre de règles spécifiques.

En effet, une telle opération, s’assimilant à une perquisition, il s’agira, pour les accusateurs, de rapporter la preuve, entre autres, de l’assistance à une telle opération, par le Général DOGBO Blé, ès-qualité Commandant de la garde Républicaine, et entre leurs mains pendant cette période, ce, en conformité avec les exigences du principe du contradictoire, d’ordre public en la matière. Bref, le débat sera sérieux. Houleux !

En attendant, constatons ensemble que la déposition du général DETOH Letoh a achevé de montrer, sans recours, au monde entier, que l’ancien chef d’état-major des armées de Côte d’Ivoire, Monsieur Mangou, cet indigne fils du Pasteur de Yopougon-Kouté, le seul ivoirien à la femme la plus «splendide», en plus d’être un déserteur, est un vil menteur.

Quelle grosse honte pour un général, plusieurs étoiles, et en voie d’extinction !

L’Activateur Tchedjougou OUATTARA, alias Roger Dakouri