Bilan du contre-interrogatoire combiné du mercredi 4 oct. 2017 :

Lorsque des inductions incantatoires subissent cruellement l’épreuve des preuves objectives probantes

Au 7ème jour de son interrogatoire par, en premier lieu, l’Accusation, et depuis ces 3 derniers jours, la défense, force est de constater que l’ancien Chef d’état-major des armées de Côte d’Ivoire, «témoin à charge important», n’a encore pu étayer les déclinaisons militaires du plan commun de l’accusé Laurent GBAGBO, visant l’extermination massive des partisans de Alassane Dramane OUATTARA, en vue de son maintien au pouvoir.

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Néanmoins, conscient, non seulement, de cette incapacité à fournir valablement une consistance sérieuse aux charges prétendument imputées au Président Laurent GBAGBO, mais aussi, de la dépréciation irréversible de son image, aux yeux du peuple ivoirien qui s’explique difficilement son inhumanité, Mangou a résolument opté pour la politique de la terre brûlée à l’encontre des Pro-Gbagbo, tout en s’exerçant à l’indigne séduction de ses nouveaux maîtres, endogènes et exogènes .

Ainsi, Mangou ne s’est fixé aucune limite, pendant les 7 premiers jours de son audition, pour exposer même les détails de ce qu’il prétend savoir du Président Laurent GBAGBO, allant jusqu’à lui imputer, avec une légèreté blâmable, le financement du Commando invisible.

Il s’évince de cette hargne de Mangou, une volonté manifeste de nuire, sans justes motifs, à Laurent GBAGBO.

Dès lors, en présence des déclarations tonitruantes de Mangou, se faisant, par moments, passer pour le seul soldat ivoirien ayant posé les actes méritoires au profit de la mère patrie agressée, Me Altit n’avait d’autre choix que de montrer, scientifiquement, pendant deux jours et demi, le manque criant de crédibilité chez un tel individu .

Après le succès de cette phase du contre-interrogatoire de la défense du Président Laurent GBAGBO, vu la nocivité innommable de Mangou, l’équipe de la défense de BLÉ Goude, a opté, volontiers, pour la terrible technique bâtie sur l’échelle des valeurs des preuves.

En effet, Mangou, tout en invoquant, de façon intempestive, Dieu, tenait secrètement à voir toutes ses déclarations manifestement mensongères, estampillées d’un sceau divin.

Sous ce rapport, quoique Me Altit soit parvenu à démontrer que Mangou n’est pas crédible, il apparaissait impérieux de confronter, aussi et surtout, le « Mangou-Ambassadeur », au « Mangou-CEMA», à l’effet de permettre à la Cour de cerner le background moral et spirituel de celui qui se vante d’être «un témoin à charge important», doublé de «fils de Pasteur»

C’est à cette fin que la défense de Blé Goudé a pris le relais en jetant son dévolu, essentiellement, sur les preuves visuelles et sonores, attestant du contraire de tout ce que MANGOU a affirmé, depuis 7 jours, devant la CPI.

Pourquoi cette méthode s’avère-t-elle mortelle pour notre fameux Ambassadeur ?

En effet, il importe de rappeler que toute la batterie d’énergie que l’homme a déployée visait à sanctifier la Communauté internationale, d’une part, et à travestir délibérément, d’autre part, l’histoire actuelle de la Côte d’Ivoire, en faisant admettre qu’il n’y a jamais eu de rébellion, ou du moins, que les rebelles étaient fondés à faire ce qu’ils ont fait.

Or, les preuves objectives sur lesquelles la défense de Blé Goudé a axé sa réplique fatale, montre un Mangou-CEMA, véritable «bourreau» et de la Communauté internationale et de Dramane OUATTARA, Dramane OUATTARA auquel il n’a jamais reconnu une quelconque victoire, à l’issue des présidentielles du 28 novembre 2010, jusqu’au 11 avril 2011

Qui n’a pas vu MANGOU, dans la vidéo projetée hier, devant la Cpi et le monde entier, au chevet des éléments des FDS survivants, tancer vertement les Forces onusiennes, auteurs de cette barbarie ?

En présence de tels éléments de preuves objectives, et, donc tangibles, que vaudra la simple affirmation de Mangou, tentant malhonnêtement de disculper les bourreaux des ivoiriens ?

En d’autres termes, la question éminemment juridique que convoque cette stratégie de la défense, soulève inévitablement celle de savoir, si les simples affirmations de Mangou devant la Cpi, et les vidéos produites du même MANGOU, sur les mêmes évènements, pendant la crise, sont d’égale valeur ?

Plus prosaïquement, en présence des deux catégories de déclarations contradictoires, émanant du même et seul MANGOU, laquelle devrait servir de preuve probante, dans l’intérêt d’une bonne justice ?

En effet, le seul moyen dont disposait MANGOU, l’Ambassadeur, pour juguler la valeur probante de ces preuves objectives produites par la défense de l’accusé BLÉ Goudé, se résumait dans le rejet de la paternité de toutes les vidéos où, lui, Mangou, fait des déclarations sérieuses, diamétralement opposées à celles qu’il déblatère depuis une semaine devant la Cpi.

Or, Mangou, l’Ambassadeur, n’a pas encore élevé la moindre contestation sérieuse vis-à-vis des vidéos projetées, ni justifié d’une contrainte pour faire de telles déclarations, depuis que ces preuves sonores et visuelles sont produites devant la Cour, et en sa présence constante.

En tout état de cause, même si l’homme se comporte dorénavant, pire qu’un déséquilibré mental, apparaît-il superfétatoire de s’interroger sur l’alchimie par laquelle il parviendrait à prendre valablement à défaut ses propres prises de positions solennelles notoires, pendant cette tragique crise post-électorale ?

En revanche, concernant ses affirmations gratuites tous azimuts devant la Cpi, il est constant que Mangou n’a fourni le moindre élément de preuve, et n’offre même pas d’en fournir.

Certainement que Mangou opérera le miracle, ce jeudi 5 octobre 2017, dernier jour du contre-interrogatoire qui promet encore avec ses derniers obus en sa direction, à l’effet de circonscrire définitivement le sadisme de l’homme.

Mais avant, et au total, il suit de tout ce qui précède que nul n’est besoin d’être grand clerc en droit, pour intégrer que, dans l’échelle des valeurs des preuves, la primauté des preuves objectives sur des inductions incantatoires relève de l’impératif d’une saine justice.

Tchedjougou OUATTARA
Roger Dakouri Ledj