Après l’Éléphant Déchainé, la « vérité  » de l’administration pénitentiaire

Le crime n’est jamais parfait.

Actuellement hors d’Abidjan, je viens de lire avec amusement, un communiqué de la direction de l’administration pénitentiaire, relatif à l’affaire des conditions de libération de Samba David, pris en otage pendant trois ans par la justice ivoirienne.
Ce communiqué apparait comme un droit de réponse à ma publication sur ladite affaire, même si l’administration pénitentiaire n’a pas eu le courage et je la comprend, de me citer.
Je dois avouer que de toute ma vie, je n’ai jamais lu un communiqué au contenu aussi confus, aussi contradictoire et d’une construction parfaitement laborieuse, qui appelle de ma part, juste quelques observations.

Un: jamais je n’ai écrit que Samba David aurait été empoisonné.
Deux: l’administration pénitentiaire ne sait pas que le dossier de Samba David n’est plus entre les mains du juge du 4e cabinet d’instruction auprès de qui l’avocat de Samba David aurait introduit une demande de libération provisoire.
Trois: l’administration pénitentiaire dit que Samba David aurait été transféré à Korhogo pour des raisons de sécurité. Voilà qui est une nouveauté. La même administration pénitentiaire a dit, et j’en ai la preuve, qu’elle ne sait pas qui a ordonné le transfèrement de Samba David, sur Korhogo. Aujourd’hui, sans toujours savoir qui a ordonné ce transfèrement, elle sait cependant que c’est pour des raisons de sécurité.
Quatre : l’administration pénitentiaire écrit que Samba David souffrirait d’une hypertension artérielle chronique. J’en déduis que c’est pour mieux traiter cette hypertension artérielle chronique, que Samba David a été transféré à Korhogo, bravo.
Cinq : l’administration pénitentiaire affirme que pour des raisons de santé, Samba David, serait revenu à la Maca. Ceci est un grossier mensonge, mais on n’est pas à un mensonge près dans cette affaire.
Six: Aujourd’hui, l’administration pénitentiaire a le dossier médical de Samba David, pourtant, et j’en ai la preuve, elle n’a pas été en mesure de répondre sur cette question, à l’avocat de Samba David. Heureusement, je viens de me procurer une copie de ce dossier médical et on en reparlera bientôt.

Cela dit, je voudrais prier l’administration pénitentiaire de ne pas paniquer, on fera la lumière sur cette affaire et toute la côte d’Ivoire découvrira le « crime judiciaire » qui a été gratuitement et méchamment commis pendant trois ans, contre un citoyen innocent dont la vie a été mise en danger pendant trois ans.
La mise en danger de la vie d’autrui est une infraction au regard des lois ivoiriennes.
Je voudrais rappeler à l’administration pénitentiaire que j’ai la preuve que pendant trois ans, la justice n’a pas été en mesure de prouver les infractions imaginaires qui ont été imputées à Samba David et que, crime suprême, la procédure a même été annulée et renvoyée, sans que l’avocat de Samba David n’ait été informé. Sans que Samba David lui-même n’ait été informé jusqu’à ce jour.
Je voudrais enfin rappeler à l’administration pénitentiaire que je connais la musique, que je suis journaliste et que mon rôle n’est pas d’écrire pour faire plaisir à qui que ce soit, ou pour couvrir des crimes commis contre la liberté des Ivoiriens avec le drapeau de la justice.
Ma seule préoccupation, c’est la recherche de la vérité, de la justice. Et, dans cette affaire, je suis dans le vrai.
Rendez-vous le lundi 6 août 2018.
Tiémoko Antoine Assalé