Appel au secours de Sidiki Bakaba pour son épouse malade
- Philippe Kouhon
- 14/11/2017
Cela fait sept (7) mois que Ayala Yvette Ben Guigui, épouse de Sidiki Bakaba, ex-Directeur général du Palais de la culture d’Abidjan, est hospitalisée à Paris. Son époux, acteur, metteur en scène et réalisateur de renommée, rencontré mardi 14 novembre 2017 au café « La Place » métro Place d’Italie, dans le 13e arrondissement de la capitale française, crie son amertume et sa colère :
« Celle que nous partons voir là a mis 10 ans de sa vie au service de la Côte d’Ivoire. Il sera injuste qu’elle meure dans ces conditions, sans assistance ». Dans le bus 83 emprunté pour aller vers l’hôpital où son épouse est internée, il ne cesse de raconter le parcours de celle-ci, et son engagement au service de la Côte d’Ivoire, son pays d’adoption.
Arrivés à l’hôpital Broca sis au 54-56 rue Pascal, Paris 13e, nous partons à la porte 278, au 2e étage. Une aide-soignante est à l’intérieur et nous devons patienter. Après une poignée de minutes d’attente, nous voici nez-à nez avec celle qui fut directrice administrative du Palais de la culture d’Abidjan pendant dix ans. Couchée raide, elle ne sent même pas notre présence.
Sidiki Bakaka s’approche d’elle et l’embrasse. Il est presque en larmes. Il montre l’une de leurs photos d’il y a seulement un an. Quand je jette à nouveau un regard vers le lit, impossible pour moi de supporter son regard. Je n’ai pu contenir mes larmes moi aussi. Sur le mur, j’observe qu’elle est en soins intensif et de long séjour avec un coût qui avoisine 4000 euros par mois. « C’est de tout ça, que je t’ai parlé. Où tu veux que j’enlève de l’argent pour payer tout cela ?», interroge l’ex DG du Palais de la culture de Côte d’Ivoire. « On me dit tantôt qu’elle a l’hémorroïde, tantôt on me parle d’Alzheimer…Il y a des jours, elle ne me reconnaît même pas, ou bien elle perd la mémoire, et demande que je sorte de la chambre…C’est tout ça qui me fait souffrir », raconte-t-il.
Qui est madame Sidiki Bakaba née Ayala ?
Âgée de 70 ans, Yvette Ayala Ben Guigui est née à Oran en Algérie. Elle est française, d’origine juive sepharade. Elle fait la rencontre à Paris dans les années 75 ( un peu plus de 40 ans ) du jeune acteur, Sidiki Bakaba, originaire de la Côte d’Ivoire. Et depuis, ils forment un couple. En 2000, lorsque Laurent Gbagbo prend le pouvoir, il fait appel à son jeune frère Sidiki Bakaba pour lequel il aurait de l’admiration, et qu’il voyait souvent à Paris pendant son temps d’exil (1984). Pendant ce temps, Bakaba Ayala est professeur psychiatre depuis 20 ans à l’hôpital des enfants Paris Necker dans le 15e arrondissement. Laurent Gbagbo fera aussi appel à elle.
[L’appel aux autorités ivoiriennes ]
« Elle n’est pas une aventurière qui a suivi son mari, c’est une fonctionnaire de l’État français que le nouveau président ivoirien, Gbagbo, a détachée auprès de lui. Lorsque j’ai été nommé DG du palais de la culture en janvier 2001 par décret présidentiel, elle aussi a été nommée conseillère à la présidence détachée auprès du DG du palais de la culture comme directrice administrative. Vous voyez que, pendant que moi je dépendais du ministère de la culture, elle dépendait directement de la présidence de la république. Malheureusement au moment où nous quittions le pays suite à la crise post-électorale en 2011, son dossier était vide. Le responsable des français de l’étranger à Abidjan nous a dit qu’elle ne bénéficie d’aucun droit. Aucune cotisation dans les caisses de l’État ivoirien, ni de l’État français. Alors qu’elle a laissé plus de 95 millions de Fcfa comme budget prévisionnel 2012 dans les caisses du Palais de la culture, alors que l’ex ministre feu Bohoun Bouabré lui a décerné le diplôme de meilleur gestionnaire, enfin alors que parallèlement à sa fonction de directrice administrative, elle s’est occupée pendant dix ans de plus de 350 enfants orphelins dans l’Ouest du pays, elle risque de mourir comme si elle n’avait jamais existé. Il faut que les nouvelles autorités me viennent en aide en réparant cette injustice » plaide Sidiki Bakaba.
Malgré son absence durant dix ans de la fonction publique française, Mme Bakaka bénéficie d’un revenu minimum parce qu’elle a la nationalité française, mais aussi pour avoir travaillé pendant 20 ans en France. Des ressources insuffisantes pour subvenir à sa prise en charge médicale.
Philippe Kouhon