Ainsi naquit la rébellion de 2002…

 POURQUOI HENRI KONAN BÉDIÉ DOIT ÊTRE JUGÉ ET CONDAMNÉ?

Depuis 3 jours l’information barre la UNE de plusieurs journaux de la presse écrite ivoirienne: »Des proches de Soro accusent Bedié d’avoir été actionnaire direct de la rébellion de 2002… » Cette information-révélation qui n’est tellement pas nouvelle a été reprise par beaucoup de combattants de la liberté sur les réseaux sociaux pour donner même des détails de ce dont, le vieux sphinx de Daoukro était accusé.

Mais cette information nous donne l’opportunité de parler de l’homme depuis son apparition sur la scène politique, sociale et économique de la Côte d’Ivoire jusqu’à maintenant. Ici nous allons parler des faits et méfaits de Bedié, ce qui peut être qualifié à nos yeux comme des délits majeurs susceptibles ou passibles de poursuites judiciaires.

I- BEDIÉ ET L’ESPRIT DU 27 JUILLET 1977

C’est en janvier 1966 que Aimé Henri Konan Bédié, né le 5 mai 1934 à Daoukro est appelé au gouvernement par Houphouet comme délégué aux affaires économiques et financières. Le 23 septembre 1968, il est nommé ministre de l’économie et des finances. C’est à partir de ce poste qu’il va se révéler aux Ivoiriens non pas par son génie d’économiste mais plutôt comme un gaspilleur, un bourgeois, un detourneur de deniers publics.

En effet le Président Houphouet lui confie des projets de développement dont la création et le développement des complexes sucriers, la construction du barrage de Kossou…Les projets sont réalisés mais l’homme en a profité pour s’enrichir. C’est à cette époque que nous avons appris que Bedié a fêté « ses 7 milliards… » Et pour la fête qui avait pris des allures de bourgeoisie, il avait fait commandé des cigares de La Havane(Cuba) frappés de ses initiales HKB. Les cuillères, les assiettes, les torchons, tout ce qui a servi pour la fête portait l’inscription HKB… La Côte d’Ivoire était stupéfaite. Houphouet ordonna, alors, un audit des projets confiés à Bedié. Les résultats donnèrent des détournements énormes dûs à des surfacturations desdits projets. Et Houphouet abattu déclara le 27 Juillet 1977: » La Côte d’Ivoire n’a que faire de cadres malhonnêtes même s’ils sont compétents… ». Henri Konan Bedié est chassé du gouvernement comme un malhonnête, un sur-factureur. On pensait qu’il allait faire l’objet de poursuites judiciaires mais au nom de l’impunité il sera promu auprès de Robert Mac Namara à la Banque Mondiale pour que les Ivoiriens l’oublient un tant soit peu. On pensait qu’il n’allait plus avoir un destin national avec cet esprit du 27 Juillet mais c’était mal connaître Houphouet qui, par instinct tribaliste allait repositionner Bedié à partir de 1980, en éliminant Yacé Philippe pour sa succession. La suite on la connaît.

II- BEDIÉ S’ASSOCIE À OUATTRA POUR ÉTOUFFER LE MULTIPARTISME NAISSANT

En 1990, les Ivoiriens avec les forces du changement, les élèves et les étudiants arrachent le multipartisme au forceps au PDCI. Bedié qui est désigné par la Constitution comme le successeur de Houphouet est inquiet par la progression rapide des partis de l’opposition avec leur Chef de file Laurent Gbagbo. Entre temps, Alassane Ouattra ( Premier Ministre), en « guerre » contre les étudiants de La FESCI ordonne à l’armée de casser de l’étudiant en mai 1991… Des actions, viols et voies de fait sont faits sur les étudiants à la cité de Yopougon. Le FPI et La LIDHO exigent et obtiennent de Houphouet une Commission d’enquête sur les événements malheureux de Yopougon…En janvier 1992, Houphouet reçoit les résultats de l’enquête qui incriminent l’armée…Ils refusent non seulement de punir les coupables mais les étudiants qui manifestent leur mécontentement sont pourchassés, réprimés...Leur leader Martial Joseph Ahipeaud est arrêté et emprisonné…L’opposition, les syndicats, La LIDHO manifestent le 18 février 1992…Bedié s’associe à OUATTARA pour arrêter tous les dirigeants de l’opposition dont le Président Laurent Gbagbo qui échappe même ce jour là à un assassinat. Bedié rend visite à Ouattra pour célébrer « leur victoire » d’avoir enfin cassé le mouvement et l’élan démocratique…

III- LA PRÉSIDENCE DE BEDIÉ, LES DÉTOURNEMENTS MASSIFS DE DENIERS PUBLICS ET LA RÉPRESSION DES OPPOSANTS

Houphouet meurt en 1993 et comme l’article 11 modifié de la Constitution de 1960, le stipulait, Bedié, alors, Président de l’Assemblée Nationale devient Président de La République en remplacement du défunt.
Bedié va se révéler comme un Président autoritaire, qui n’aime pas la démocratie. Il durcit son pouvoir par des lois antidémocratiques. Ainsi les journalistes, des opposants sont emprisonnés…Les Ivoiriens sont plus que jamais divisés…

Entre temps, l’Union Européenne révèle un scandale financier qui incrimine Bedié et ses proches. On parle de 18 milliards d’aide au développement qui sont détournés. Avec la complicité des cadres du PDCI en poste au trésor public, un Franco-Libanais Roger Nasra soustrait plusieurs milliards du trésor ivoirien…

C’est dans cette ambiance qu’intervient le coup d’Etat le 24 décembre 1999, mettant fin au règne de Bedié. Ouf! Pourrait on dire. Guei Robert qui prend le pouvoir nous donne l’espoir quant à une éventuelle arrestation de Bedié. Mais l’homme est exfiltré et s’exile en France.

IV- LE RETOUR D’EXIL DE BEDIÉ ET SON IMPLICATION DANS LA RÉBELLION DE 2002.

En Octobre 2000, Laurent Gbagbo prend le pouvoir et en application de l’article 12 de la nouvelle Constitution il met fin à l’exil de Bedié qui rentre en Côte d’Ivoire et participe au Forum de la Réconciliation Nationale organisé par le nouveau pouvoir à l’effet de ramener la paix et la concorde entre les Ivoiriens durement éprouvées par les années Bedié et l’intermède militaire. De Bonne Foi et peut être naïvement, nous avons pensé que Bedié allait aider véritablement à ramener définitivement la paix en Côte d’Ivoire. Mais c’était ne pas connaître le vieil homme de Daoukro aveuglé par une haine d’avoir perdu le pouvoir d’Etat. C’est ainsi qu’il « oublie » les rancœurs contre son rival, Alassane Ouattra de la même famille Houphouetiste. À notre insu il se rapproche de lui, et ensemble,  ils conçoivent un projet de rébellion armée contre le pouvoir de Gbagbo. Ils sont encouragés et sponsorisés par la France qui, elle aussi, ayant peur de perdre la Côte d’Ivoire, se met à leur disposition. Ainsi naît la rébellion de 2002.

Qui a financé pour l’achat des armes? Qui a fait quoi? On se demande et on investigue. Il s’avère que le MPCI dont le Chef déclaré et visible est Soro, est un démembrement du RDR. C’est sa branche armée. Mais un mois plus tard l’ouest est attaqué par deux autres mouvements. Si le MJP dirigé par Dely Gaspard a des liens ethniques yacoubas avec l’UDPCI de Mabri Toikeusseu qui dit vouloir venger le général Guei tué aux premières heures de l’attaque rebelle de 2002, on cherche le parrain du MPIGO de Doh Félix. Nos investigations nous révèlent que Doh Félix en réalité est Ndri Saint Clair, un Baoulé, qui agit pour le compte de Bedié afin d’aider les Baoulés à chasser les Wés de leurs terres. L’information détaillée stipulait que c’est Bedié qui a financé Doh Félix à hauteur de 4 milliards…

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Le PDCI sonné réagit timidement par une plainte en justice pour diffamation. Mais à la mort de Doh Félix éliminé par les alliés du MPCI, la plainte est retirée et le PDCI de lui même classe l’affaire. Le pouvoir Gbagbo(ce n’est pas une excuse, ce sont les faits) à la recherche de la paix ne poursuit pas cette affaire pour amener le mis en cause à s’expliquer devant les tribunaux. Nous autres n’avons pas oublié lorsque le complot contre Gbagbo se termine par la guerre de 2011. Nous attendions que le pays conquis par les armes soit restauré de sorte que nous mettions tous les dossiers sur la table de la justice que les collaborateurs de Soro donnent de la voix et reviennent sur l’affaire. En effet dans la guerre de tranchée entre alliés du groupement rebelle RHDP, Bedié a choisi de soutenir Ouattra contre Soro. Ainsi Soro ne voulant pas « mourir seul » a décidé de dévoiler leur secret. Selon ses collaborateurs Bedié est un actionnaire direct de la rébellion de 2002 en participant à l’achat des armes à hauteur de 4 milliards…

Avec cette affaire qui resurgit, la coupe est pleine pour nous. Cette fois ci nous demandons à Bedié de s’expliquer. Aussi dans sa volonté d’entendre Soûl To Soûl dans l’affaire des caches d’armes, le gouvernement dans une transparence doit convoquer Bedié pour qu’il s’explique.

En conclusion, il appartient aux Ivoiriens que nous sommes de nous constituer en partie civile pour porter plainte contre Bedié. Non pas seulement pour l’affaire de financement de la rébellion mais pour tous les crimes politiques et économiques de 1968 à nos jours. POUR TOUT CELA, BEDIÉ DOIT ÊTRE JUGÉ ET MIS EN PRISON.
Excellence Zadi Vaka
#REZOPANACOM

Crise ivoirienne: Bédié, le plus vieux chef rebelle dénoncé – Toute la vérité sur l’homme

Par Michel Mangou 

Dans une interview réalisée par Bakary Nimaga et Yves M. Abiet en 2011, le ministre Koanaté Siriki disait déjà de Bédié qu’il est l’auteur du nom « Forces Nouvelles » attribué aux rebelles pour couvrir leurs crimes commis sur les populations ivoiriennes, les gendarmes et les FDS en 2002. « Je garde pour moi l’image du président Bédié en janvier 2003 à Marcoussis, lorsqu’il a demandé à toute la salle de ne plus nous (Forces nouvelles) appeler ’’ les rebelles’’ mais plutôt ‘‘ Les Forces Nouvelles’’. Depuis cette date tout le monde nous appelle ‘’Forces Nouvelles !’’ Le président Bédié est le père de l’appellation Forces Nouvelles. Donc pour que le nom ‘’Forces Nouvelles’’ disparaisse, il faut qu’on obtienne l’autorisation du président Bédié », a révélé Konaté Siriki.

Aujourd’hui, suite au prétendu problème lié aux armes découverts au domicile du Directeur de Protocole de Soro Guillaume et dans lequel Henri Konan Bédié a apporté son soutien à Alassane Ouattara et demandé que les enquêtes se poursuivent, l’ancien ministre de l’artisanat revient à la charge pour désigner le vieil homme comme l’un des grands financiers de la rébellion. Même son de cloche avec TOURE MOUSSA , Directeur de communication de Soro Guillaume qui demande une enquête contre Bédié pour le financement de la rébellion.

Du coup, le vieil homme qu’on savait trempé dans la crise ivoirienne avec le MPIGO de Doh Félix est projeté sous les lampions comme un grand rebelle, le plus vieux d’ailleurs connu de l’histoire qui commence une carrière en meurtres très tard. A ce sujet, Augustin Djédjé s’interroge sur l’attitude de l’ancien président ivoirien par procuration:   « Cet vieil homme n’est pas réputé seulement pour sa propension maladive à lever le coude. Il détient aussi hélas, la médaille du plus vieux rebelle identifié au sein des troupes mercenaires ivoiro-franco-africaines qui ont endeuillé la Côte d’Ivoire durant la crise politico-militaire de 2002 à 2011… Mais qu’est ce qui a donc poussé celui qui faisait hier la promotion de L’Éléphant d’Afrique, donc de la Côte d’Ivoire qui gagne dans la paix, à vendre son âme et son droit d’aînesse au diable? » Toute la question reste posée.

Ce qu’il faut retenir néanmoins, c’est l’absence de sagesse de ce monsieur qui a fait de la rancune un modus vivendi. Comment comprendre que Laurent Gbagbo qui a fait revenir d’exil Henri Konan Bédié Chassé de son « pouvoir moribond » par son allié d’aujourd’hui, peut-il faire l’objet d’une aussi grande trahison?

Et pourtant, au nom de l’image de la Côte d’Ivoire, il s’est rendu personnellement en France, dans l’appartement exigu de Paris de Bédié pour mettre fin à son exil. Une fois en Côte d’Ivoire, il lui a remis une résidence, un protocole et un salaire dignes d’un chef d’Etat. Quelle grande ingratitude! En réalité, Henri Konan Bédié est le véritable mal de la Côte d’Ivoire. Cet homme est le premier africain à célébrer une fortune à moins de 30 ans, après avoir décapité des sociétés d’Etat dans l’impunité totale. C’est un crime économique dont la Côte d’Ivoire continue de porter les marques. Son passage à l’ONU a été une catastrophe pour la diplomatie ivoirienne. C’est avec lui que la Côte d’Ivoire connait en 1993 la première dévaluation de son histoire.

C’est encore par son amateurisme politique que le pays a sombré dans une crise politico-sociale qui l’a vu éjecté, par faiblesse, du fauteuil présidentiel. Le père de l’ivoirité, c’est Bédié qui a permis le premier coup d’Etat en Côte d’Ivoire. Tout ce qui arrive à la Côte d’Ivoire, après la disparition du premier président ivoirien, est bien l’œuvre de ce monsieur devenu président par procuration. Bédié a financé la rébellion de 2002; c’est un secret de polichinelle, car cet homme a une propension de nuisance considérable qui affecte actuellement le PDCI son parti. En effet, il a réussi à faire de cette organisation une force politique minoritaire. Il a vendu le nord au RDR, perdu le sud, l’ouest et l’est. Le centre dans lequel se trouve aujourd’hui confiné le PDCI lui est disputé par des partis comme l’UDPCI et l’UPCI. Bédié est un tigre en papier qui ne fait peur qu’aux esprits chagrins, déprimés par le souvenir du paradis perdu. Comprenez donc maintenant que Ouattara n’est pas le problème de la Côte d’Ivoire. Le véritable problème, c’est Bédié.
La-relève.net 

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