Affaire «L’Ouest n’a pas besoin de monument aux morts »

Le régime manipule des jeunes de l’Ouest

Mine de rien ! Les mots et les actes de l’ex-Première Dame Simone Gbagbo à Duékoué, dans le cadre de la Fête de la liberté du Fpi, ont mis le pouvoir Rhdp dans le désarroi. Il est pris dans une débandade telle que Anne Ouloto, sa figure dans la région, semble mise urgemment en mission pour essayer de distraire le peuple et limiter les dégâts. Parce que, de notre position, on n’a pas la pleine mesure de l’impact, mais du côté du régime, ce serait un massacre de leur image.

D’où la manipulation des jeunes de Toulépleu, à savoir Djiké Vincent, entouré de Sonhon Thomas, Kuato François, Nioule Fulgence, tous présentés comme des ex-membres des forces spéciales Lima de Toulepleu. Et Djiké Vincent présenté comme Secrétaire général des ex-combattants wê, s’est plu à faire des déclarations en faveur de Anne Ouloto dans les colonnes du confrère Le Patriote du mercredi 15 mai 2019, page 2. La manipulation porte donc les griffes de la ministre de l’Assainissement et de la Salubrité et l’ombre d’Alassane Ouattara. Chose que Djiké Vincent avoue indirectement en ces termes : «Soutenons les acteurs de ce développement avec en tête le président de la République Alassane Ouattara, dont la politique est valablement relayé sur le terrain par la ministre Anne Ouloto ».

Rappelons que c’est Anne Ouloto qui avait nié le génocide Wê, avant de ravaler sa parole sous la pression populaire. Et Djiké dit cela après avoir déclaré plus tôt « On prend l’Ouest comme une zone d’expérimentation de la politique de destruction de la Côte d’Ivoire ». Comme si, lorsqu’il combattait pour défendre ses parents massacrés par les rebelles du Rdr et sa région pillée par des mercenaires de Soro, il était en train de détruire la Côte d’Ivoire. Et de s’enfoncer dans ses déclarations : « Depuis 2002, nous avons été manipulés », « Nous devons comprendre (…) que les temps ont changé et que mourir pour un homme politique ne doit plus être le slogan des jeunes de notre région ». Or, pour expliquer les circonstances de leur présence dans la guerre, il venait de préciser que « On nous dit de retourner au village pour défendre nos parents qui ont été attaqués ».

Alors question : vos parents ont-ils réellement été attaqués ou pas ? Même s’ils s’étaient substitués, comme il le dit, aux forces de l’ordre qui étaient en nombre insuffisant, ont-ils constaté sur le terrain de la guerre, que leurs parents étaient en danger ou pas ? Ou alors, si cela ne tenait qu’à eux, ils laisseraient leurs parents massacrés, assassinés, la région sous le feu des assaillants, au risque de périr tous, eux-mêmes? Est-ce le cas ?

Eux qui aiment tant la vie et le bonheur, seraient-ils capables de suicide ? Nous en doutons. Djiké Vincent récite la dictée du régime paniqué par l’idée d’un monument aux morts, témoignage matériel du génocide Wê. Comme si ce même régime n’en avait pas bâti à Abobo, pour sept (7) femmes dont la mort reste d’ailleurs à prouver, malgré les dépositions de 82 témoins à la Cour pénale internationale (CPI). Car à la question visiblement orientée, « Que pensez-vous du projet de Simone Gbagbo d’ériger un monument aux morts à Duékoué ? », il répond ceci : «Nous n’en voulons pas. C’est une mauvaise inspiration. Qui veut réveiller la douleur de nos populations ? » Comme si la présence d’un tel monument à Abobo ou ailleurs avait relancé les conflits et provoqué d’autres drames.

Mais le « manipulé » Djiké met le pied dans le plat, évoquant l’objet de la panique du régime : « Nous dénonçons avec la dernière énergie le terme génocide utilisé par l’ex-Première Dame récemment à Duékoué, dans le cadre de la célébration, de la fête de la liberté 2019 des « Gbagbo ou rien ». On voit que le régime est en larmes. A cause d’un monument aux morts, preuve qu’il y a eu massacres à l’Ouest, du fait de la demande de Simone Gbagbo que le régime reconnaisse le génocide Wê et à cause des chiffres accablants fournis par le Pr Hubert Oulaye (30 000 morts), le régime panique, sanglote à sa manière, en s’accrochant à tout. Comprenons leur désarroi. Sinon, s’il est possible et « bien inspiré » d’ériger une stèle pour sept (7) femmes dites mortes à Abobo, pourquoi pas une pour plus de 30 000 mort à l’Ouest ? Pourquoi pas ? Que la sorcellerie en plein jour s’arrête !

Germain Séhoué

Une pensée sur “Affaire «L’Ouest n’a pas besoin de monument aux morts »

  • 22/05/2019 à 18:02
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    un monument aux morts pourquoi faire ? pas pour aller prier les morts mais seulement nous dire plus jamais ça. Voyez au Ruanda ils ont fait un musée de cranes humains pour rappeler le massacre des populations. Sachez que la mémoire de l’homme est sélective, car si on ne rappelle ces choses, ils nous diront un jour que cela n’a jamais existé. En France on voit des place érigées à la mémoire des résistants tombés sous les bales des Nazis.

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