Benalla : la version de l’Elysée démentie par des photos, Collomb auditionné à l’Assemblée lundi
Une enquête préliminaire a été ouverte ce 19 juillet par le parquet de Paris dans le cadre de l’affaire Benalla, ce collaborateur d’Emmanuel Macron repéré dans une vidéo où il prend part à des violences le 1er mai. L’IGPN va être saisie.
Selon une information parue dans Le Point, Alexandre Benalla devait diriger la sécurité présidentielle à Brégançon cet été.
jmis des images de vidéo-surveillance à Alexandre Benalla, le collaborateur d’Emmanuel Macron filmé en train de frapper un manifestant le 1er mai, ont été placés en garde à vue ce 21 juillet au matin, a annoncé le parquet de Paris.Ces trois hommes ont été placés en garde à vue pour «détournement d’images issues d’un système de vidéo-protection» et «violation du secret professionnel».
Dans le cadre de sa garde à vue, une perquisition a lieu le 20 juillet au soir, au domicile d’Alexandre Benalla, dans les Hauts-de-Seine, en sa présence.
Suspendu pendant deux semaines après avoir frappé un manifestant le 1er mai, Alexandre Benalla avait été officiellement «démis de ses fonctions en matière d’organisation de la sécurité des déplacements du président», selon le porte-parole de la présidence la République.L’Elysée affirmait que son rôle était depuis de faire «l’interface entre les différents services chargés de la sécurité du président et le cabinet». Et d’insister que «cette réduction de périmètre [avait] été strictement observée» à l’exception de deux événements : la panthéonisation de Simone Veil et la réception des Bleus.
Pourtant des photos publiées par Paris-Normandie et Libération viennent contredire cette version. Contrairement à ce qu’affirmait l’entourage du président, on y voit Alexandre Benalla aux côtés du couple présidentiel lors d’une visite privée à Giverny le 13 juillet et juste devant le président lors du défilé militaire organisé à l’occasion du 14 juillet.
Le bureau de la commission des Lois, dotée de pouvoirs d’enquête pour l’affaire Benalla, a échoué à se mettre d’accord dans la soirée du 20 juillet sur un programme d’auditions, ont annoncé ses membres à la sortie d’une réunion houleuse.
En conséquence, la présidente de la commission des Lois Yaël Braun-Pivet (LREM) a décidé de convoquer la commission dans son ensemble le 21 juillet à 9h30 pour essayer de trouver un nouvel accord.
La majorité a proposé que Gérard Collomb soit entendu le 23 juillet, le matin, après un week-end consacré comme prévu au débat sur le projet de loi constitutionnel, alors que les oppositions ont exigé que le ministre de l’Intérieur soit entendu dès le 21 juillet matin.
Elle a également souhaité que seule l’audition du ministre soit publique alors que les oppositions ont réclamé que toutes les auditions le soient (fonctionnaires de police, etc.).
Le même commission des Lois avait pourtant voté à l’unanimité la veille le fait de se doter de pouvoirs de commission d’enquête.
Mais la réunion du bureau, où étaient associés tous les groupes et qui a donné lieu à des éclats de voix entendus de l’extérieur, «n’a pas permis de se mettre d’accord sur le fonctionnement de notre commission», a déploré Yaël Braun-Pivet.
Elle a défendu, sauf pour le ministre, le principe «d’auditions à huis clos pour obtenir la manifestation de la vérité, ce qui est notre souhait». Actant le désaccord, elle a constaté «un manque de confiance» entre les membres du bureau qui «ne permet pas à la commission de travailler dans la sérénité».
Le co-rapporteur de la commission, le LR Guillaume Larrivé a jugé que «ce n’était pas possible» d’attendre jusqu’au 23 juillet pour l’audition de Gérard Collomb, parlant de «dizaines d’heures de travail devant nous». «Ces auditions doivent avoir un caractère public», a insisté Guillaume Larrivé
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Retour en images sur l’affaire Benalla :
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«Pour ceux qui, au delà d’attendre les réponses, utilisent ces événements et ces questions à des fins soit d’obstruction parlementaire, soit d’exploitation politique, je leur dis : « Prenons tous ensemble le sens de nos responsabilités »», a déclaré le Premier ministre à la presse, après avoir suivi la 13e étape du Tour de France cycliste. «Des faits nouveaux apparus hier [le 19 juillet] ont conduit l’Elysée à engager la procédure de licenciement de ce chargé de mission. C’est très bien ainsi, et l’ensemble des procédures sont évidemment respectées», a également déclaré Edouard Philippe.
«J’observe que l’IGPN, c’est-à-dire le pouvoir exécutif, que la justice, par l’intermédiaire d’une enquête préliminaire engagée par le procureur de Paris, que les commissions d’enquête parlementaires au Parlement se sont également, et à juste titre, saisies de ces faits», a poursuivi le Premier ministre. «Il appartiendra donc à chacune de ces instances, aux commissions parlementaires, à la justice, à l’IGPN d’apporter les réponses aux questions que se posent les Français. Ce seront des réponses claires, transparentes, nous y veillerons», a-t-il ajouté.
«L’opposition me demande de m’exprimer : je le fais ici à votre micro, j’aurai l’occasion de le faire à l’Assemblée au moment des questions au gouvernement qui auront lieu mardi prochain», a indiqué Edouard Philippe. «Je suis certain qu’avec du sang-froid, avec le souci de la précision, l’ensemble des questions trouveront leurs réponses», a-t-il dit.
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Une nouvelle vidéo relayée par le site d’information Médiapart, montre qu’Alexandre Benalla était en relation constante avec les forces de l’ordre, conduisant les CRS jusqu’à l’homme qu’il avait frappé pour provoquer son interpellation.
Des images qui mettent à mal la défense de l’Elysée selon laquelle Alexandre Benalla n’était qu’un simple observateur du dispositif policier qui aurait outrepassé ses autorisations.
Il apparaît en outre qu’il assène un violent coup de pied dans le ventre du jeune homme.
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Selon L’Express, en août 2015, une plainte aurait été déposée contre Alexandre Benalla au commissariat de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) par une femme, qui pourrait faire partie de sa famille. Elle l’accuse de «violences volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (ITT) supérieure à 8 jours».
Alexandre Benalla aurait été jugé par la 12e chambre correctionnelle du tribunal de Nanterre le 18 mars 2016. Il aurait alors été relaxé, sans raison explicitée, d’après l’hebdomadaire.
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Ce 20 juillet, dans l’après-midi, tous les présidents de groupes d’opposition ont appelé le Premier ministre à venir s’exprimer devant l’Assemblée nationale sur l’affaire Benalla, dénonçant «une fin de non-recevoir» d’Edouard Philippe et «une situation de blocage».
Depuis la reprise à 9h30 à l’Assemblée nationale le 20 juillet, il n’y a eu que des rappels au règlement et les débats sur le projet de loi constitutionnelle n’ont pu reprendre. Au total depuis le 19 juillet, 115 rappels au règlement ont été recensés.
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Interrogé par BFM TV le 20 juillet, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, n’a pas exclu que le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, doive quitter ses fonctions, «en fonction des réponses» qu’il donnera sur l’affaire Benalla : «Que s’est-il passé ? Pourquoi a-t-il cherché à minimiser sa responsabilité ? Que savait-il réellement ? Qu’a-t-il dit à l’Elysée ? Quelles sont les consignes qui lui ont été passées ? Pourquoi les policiers qui entouraient M. Benalla le 1er mai ne sont pas intervenus ? Quel était le pouvoir de M. Benalla ?»
Et de préciser : «En fonction des réponses, on jugera de sa crédibilité. Est-ce qu’il a encore la capacité à être ministre de l’Intérieur, ou est-ce qu’au contraire il y nécessité pour lui de passer à autre chose, parce qu’à l’évidence la confiance que peuvent lui accorder les Français est […] devenue impossible ?»
Selon des informations de presse rapportées par l’AFP qui précise qu’elles n’ont pas été confirmées, Gérard Collomb aurait été mis au courant des agissements violents d’Alexandre Benalla dès le 2 mai. Benoît Hamon, fondateur du mouvement Génération.s a pour sa part exigé la démission du ministre de l’Intérieur pour avoir «dissimulé» ces informations.
Allant plus loin dans ses interrogations, Olivier Faure a déclaré : «Maintenant ce qu’on veut savoir c’est pourquoi M. Benalla était protégé.» Et de prévenir : «Si nous n’arrivons pas à avoir satisfaction, si la vérité ne se fait pas jour, si les bonnes décisions ne sont pas prises par l’exécutif, nous irons, nous, déposer une motion de censure à l’Assemblée, et faire en sorte qu’elle puisse être cosignée par d’autres, et que nous puissions ensuite avoir la possibilité d’un débat,d’un échange avec le Premier ministre.»
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Selon un document de l’administration dont Le Monde a pris connaissance, Alexandre Benalla a déclaré être domicilié à compter du 9 juillet dans une dépendance de l’Elysée, quai Branly, dans le 7e arrondissement de Paris. Il résidait auparavant à Issy-lès-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine et il a déclaré ce nouveau domicile quelque deux mois après sa mise à pied.
Ces prestigieuses dépendances de la présidence sur le Quai Branly abritent 63 logements de fonction sur un complexe de 5 000 mètres carrés. Parmi les services proposés, les résidents peuvent notamment y bénéficier de voitures avec chauffeurs.
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D’après les informations de l’AFP, réagissant à la transmission par des policiers des images à Alexandre Benalla, Gérard Collomb «condamne lourdement ces agissements».
Ce 19 juillet, trois policiers (un contrôleur général, un commissaire et un commandant) ont été suspendus à titre conservatoire pour avoir extrait des images de vidéosurveillance de la Ville de Paris et les avoir transmises à Alexandre Benalla.
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Vincent Crase, un gendarme réserviste et agent d’accueil pour La République en marche, qui accompagnait les forces de l’ordre lors des manifestations du 1er Mai en compagnie d’Alexandre Benalla, a été placé en garde à vue le 20 juillet, a annoncé le parquet de Paris selon l’AFP.
Vincent Crase a été placé en garde à vue en fin de matinée pour «violences en réunion par personne chargée d’une mission de service public» et «usurpation de fonction». Plus tôt dans la journée, Alexandre Benalla avait lui aussi été placé en garde à vue, après la diffusion de vidéos montrant des violences contre des manifestants.
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Le 20 juillet au matin à Paris, la justice à mis en garde à vue Alexandre Benalla. Le collaborateur d’Emmanuel Macron est soupçonné d’avoir violenté au moins un manifestant lors des manifestations du 1er mai à Paris en arborant des insignes de policier. De son côté, l’Elysée entame la procédure de licenciement.
Agence France-PresseCompte certifié @afpfr
L’Élysée engage « la procédure de licenciement » contre Alexandre Benalla, chargé de mission à la présidence#AFP«Il a été porté à la connaissance de la présidence de la République des faits nouveaux, qui sont constitutifs d’une faute commise, et qui font l’objet d’une procédure judiciaire», déclare l’Elysée, qui précise qu’Alexandre Benalla «aurait été destinataire d’un document de la préfecture de police qu’il n’était pas autorisé à détenir»,
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D’après les informations d’Europe 1, trois policiers, dont deux commissaires, ont été suspendus le soir du 19 juillet. Il y aurait des soupçons concernant la suppression de certains extraits des images de caméras de surveillance de la ville de Paris, montrant les violences de la place Contrescarpe d’un autre angle, qui restaient seulement disponibles en vidéo amateur.
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La décision de saisir l’Inspection générale de la police (IGPN) annoncée par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a été fortement critiquée par le conseiller de La France insoumise sur les questions de défense Djordje Kuzmanovic, qui a fait remarquer qu’Alexandre Benalla n’était pas policier. «L’IGPN est saisie par Collomb dans l’affaire AlexandreBenalla. Mais Benalla N’EST PAS flic ! C’est de la poudre au yeux ou de l’incompétence. En tout cas c’est se moquer et insulter les VRAIS policiers. Une honte !», a-t-il dénoncé sur Twitter, appelant à la démission du ministre de l’intérieur Gérard Collomb.
Une nouvelle vidéo publiée sur Twitter vient compléter celle déjà largement diffusée dans la presse. On y découvre ce qui s’est passé le 1er mai dernier pendant les quelques secondes durant lesquelles Alexandre Benalla disparaissait de la vidéo.On le découvre, sur le trottoir opposé, en train de plaquer une jeune fille contre un mur avant de la mettre au sol, tandis que celle-ci proteste. Alors qu’une cycliste tente de s’interposer, il la repousse également.
1er mai, à la place de la Contrescarpe. Dommage qu'on ne parle pas aussi de cette jeune femme qui s'est fait violenter, elle aussi, par Alexandre Benalla avant que ce dernier s'en prenne à son ami. #AffaireBenalla #MyFirstTweet pic.twitter.com/IZpon8MnkD
— Sonia B-C (@scarletpolyglot) July 19, 2018
La commission des Lois de l’Assemblée nationale va se doter des prérogatives d’une commission d’enquête après, selon la décision actée dans la soirée du 19 juillet conformément à l’annonce de la présidence de l’Assemblée.
Les pouvoirs d’enquête, conférés pour un mois, porteront sur «les événements survenus à l’occasion de la manifestation du 1er mai».
Le programme des auditions – à huis clos sauf exceptions –, sera fixé ce 20 juillet par le bureau de la commission, avec l’objectif notamment d’entendre le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb dès le 23 ou 24 juillet, de source parlementaire.
Affaire Benalla : Jean-Luc Mélenchon propose une «motion de censure» contre le gouvernement, «puisque le gouvernement ne vient pas s’expliquer devant l’Assemblée» à ce sujet.
Pour pouvoir être déposée, une telle motion devrait réunir 58 signatures. Le groupe des députés Insoumis n’en compte que 17.
Puisque le gouvernement ne vient pas s’expliquer devant l’Assemblée, la @FranceInsoumise propose une motion de censure du gouvernement. #AlexandreBenalla #AffaireBenallaLe ministre de l’Intérieur Gérard Collomb sera auditionné au Sénat au début de la semaine prochaine sur l’affaire Benalla, selon la commission des Lois du Sénat citée par l’AFP.
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La commission des Lois de l’Assemblée nationale va demander «à se doter des prérogatives d’une commission d’enquête» au sujet de l’affaire Benalla, a annoncé la présidence de l’Assemblée dans un communiqué, cité par l’AFP.
La décision a été prise «sur proposition du président de l’Assemblée nationale et en accord avec les présidents de l’ensemble des groupes politiques» lors d’une réunion convoquée en urgence, après plusieurs heures chaotiques où l’affaire Benalla a parasité les débats sur la révision constitutionnelle, avec des demandes de commission d’enquête émanant de plusieurs groupes.
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Jean-Christophe Lagarde, président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), s’est également exprimé concernant Alexandre Benalla. «Il paraît tellement évident que ce Monsieur n’a plus rien à faire à l’Elysée et qu’il doit être poursuivi par la justice» a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale.
«Il éclabousse des institutions», a ajouté le représentant de l’UDI, qui se confiait pour la première fois sur cette affaire.
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Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a lui aussi réagi à l’affaire Benalla au micro de BFMTV. Pesant ses mots, le candidat à l’élection présidentielle de 2017 a qualifié de «voyou» le collaborateur d’Emmanuel Macron et a ajouté qu’«il [fallait] arrêter de prendre les Français pour des imbéciles».
Pour le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, les deux observateurs, Vincent Crase et Alexandre Benalla, «n’avaient aucune légitimité pour intervenir». L’ancien maire de Lyon annonce également qu’il va saisir l’Inspection générale de la police (IGPN) dans cette affaire.
Réagissant à l’écho médiatique de l’affaire Benalla, le Premier ministre, Edouard Philippe, a expliqué : «L’affaire est aux mains de la justice et c’est très bien ainsi.»
Eliane Assassi, présidente du groupe communiste républicain citoyen et écologiste au Sénat, a interpellé le Premier ministre en disant : «Cette affaire d’Etat est grave». «La vérité doit être établie pour mettre un terme à l’intervention des barbouzes du nouveau monde dans les mouvements sociaux», avait-il asséné un peu auparavant.
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Le député de La France insoumise Adrien Quatennens fait savoir sur son compte Twitter que son groupe politique demandait la création d’une commission d’enquête «sur les conditions d’usage et de commandement des forces de l’ordre lors des événements du 1er mai 2018».
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Le député Rassemblement national du Gard, Gilbert Collard, a réagi à l’affaire Benalla sur son compte Twitter en dénonçant : «Les basses œuvres à l’œuvre ; on n’est plus en démocratie !»
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Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a estimé que dans le cadre de l’affaire Benalla, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron devrait lui aussi être sanctionné pour n’avoir pas saisi la justice après avoir eu connaissance des agissements d’Alexandre Benalla.
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Florian Philippot, président du parti Les Patriotes, a déclaré sur son compte Twitter : «C’est la chienlit à l’Elysée !». Il a ajouté : «Macron est en faute et doit s’expliquer.»
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Réagissant à l’affaire Benalla, le député insoumis des Bouches-du-Rhône, Jean-Luc Mélenchon, s’est exprimé au micro de BFMTV et s’est interrogé : «Est-ce que dorénavant, lorsque nous voyons un escadron de CRS ou un groupe de policiers, nous devons penser que dans leurs rangs se trouvent des miliciens, à titre privé ou envoyés par je ne sais quelle autorité pour aller observer ou frapper ?»
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La République est «inaltérable», a simplement commenté ce 19 juillet Emmanuel Macron lors de son déplacement en Dordogne. Les journalistes qui accompagnaient le président de la République pour cette visite l’ont à de multiples reprises interrogé sur cette affaire qui suscite une vague d’indignation à gauche comme à droite. Mais Emmanuel Macron a à chaque fois refusé de répondre.
Selon les informations du Monde, Alexandre Benalla avait déjà fait preuve d’un comportement déplacé dans le cadre de ses fonctions à au moins deux reprises : en mars 2017, lors d’un meeting du candidat Macron, le futur chargé de mission avait soulevé un photographe au-dessus du sol parce qu’il s’était trop approché du fondateur d’En Marche!.
Autre écart en 2012, selon cette même source : proposé par le Service de protection des hautes personnalités à Arnaud Montebourg, il avait brièvement fait office de chauffeur pour le ministre socialiste. Mais selon ce dernier, Alexandre Benalla a provoqué un accident de voiture en sa présence «et voulait prendre la fuite». Inacceptable pour le héraut du made in France : «Je m’en suis séparé au bout d’une semaine» après cette «faute professionnelle d’une première gravité»
Le délégué général de La République en Marche et secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a assuré au micro de CNews ce 19 juillet à propos d’Alexandre Benalla, que «personne n'[était] protégé dans ce pays, quel que soit son statut.» Et de préciser : «L’Elysée se tient totalement à la disposition de la justice et même si je ne suis pas l’employeur de M. Benalla, je peux prendre l’engagement qu’il n’y aura aucun obstacle à ce que la justice puisse faire son travail le mieux du monde.»
Le syndicat de policiers Alliance a dénoncé dans un communiqué daté de ce 19 juillet des «sanctions à deux vitesses» après la révélation d’une mise à pied de deux semaines d’Alexandre Benalla : «Les policiers eux ne bénéficient jamais d’une quelconque clémence et ne comprennent donc pas que dans « une République exemplaire » des sanctions à deux vitesses puissent exister.»
Les syndicalistes déplorent également qu’«un amalgame soit fait, que l’image de la police soit ternie par le comportement d’un individu extérieur aux forces de sécurité.»
Selon un courrier envoyé par le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, au président de la République et consulté par Le Monde, Alexandre Benalla était censé être «désormais affecté à un poste administratif, où il [s’occuperait] de la sécurité d’événements organisés « à l’intérieur du Palais »».
Selon les informations de BFMTV, le chargé de mission accusé de violences était cependant présent lors de l’entrée au Panthéon de Simone Veil le 1er juillet, ainsi qu’à Roissy à l’occasion du retour des Bleus le 16 juillet.
Contrairement à ce qu’annonçait plus tôt dans la journée le porte-parole de l’Elysée Bruno Roger-Petit, le garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a fait savoir lors d’une prise parole à l’Assemblée nationale ce 19 juillet que «la personne qui a commis ces faits était sur la manifestation sans autorisation».
D’après Bruno Roger-Petit, Alexandre Benalla avait «demandé l’autorisation d’observer les opérations de maintien de l’ordre pour le 1er Mai». Il a ensuite expliqué que cette autorisation lui avait été donnée car «il agissait dans le cadre d’un jour de congé et ne devait avoir qu’un rôle d’observateur».
Par ailleurs, dans les colonnes du Monde ce 18 juillet, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a précisé qu’il avait autorisé Alexandre Benalla à participer «en observateur» à la manifestation.
Sur le plateau de LCI, Richard Ferrand, le chef de file des députés La République en marche, a déclaré : «Je ne suis pas commentateur de faits divers […] Je ne suis pas juge, laissez les choses être mises au clair et les autorités compétentes prendront leur décisions.» Il a par ailleurs assuré que, contrairement aux informations fournies par Le Monde le 18 juillet qui le présentait comme «chargé de mission auprès du chef de cabinet de la présidence de la République», l’homme filmé «n'[était] pas un proche collaborateur [d’Emmanuel Macron]», précisant : «C’est quelqu’un qui était chargé, notamment, de la sécurité du président de la République pendant la campagne électorale et, ensuite, il a intégré les services de l’Elysée.»
Après la révélation par le journal Le Monde le 18 juillet du comportement violent d’Alexandre Benalla, un conseiller d’Emmanuel Macron, lors des manifestations du 1er mai, la classe politique s’est indignée du silence médiatique au sommet de l’Etat et a estimé que la sanction initialement prise à l’encontre du collaborateur du président n’était pas suffisante.
Selon les informations de l’AFP, le parquet de Paris a annoncé ce 19 juillet l’ouverture d’une enquête préliminaire pour «violences par personne chargée d’une mission de service public», «usurpation de fonctions» et «usurpation de signes réservés à l’autorité publique». L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance. Le garde des Sceaux, Nicole Belloubet a dénoncé des «gestes absolument inadaptés».
Le porte-parole de l’Elysée, Bruno Roger-Petit, a réagi ce 19 juillet en annonçant qu’Alexandre Benalla avait déjà été mis à pied sans salaire et qu’il ne s’occupait plus de la sécurité des déplacements présidentiels : «Cette sanction vient punir un comportement inacceptable et lui a été notifiée comme un dernier avertissement avant licenciement». Le porte-parole a également souligné que c’était selon lui «la sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l’Elysée». Un deuxième homme, Vincent Crase, a aussi «outrepassé son autorisation», a révélé le porte-parole de l’Elysée. Gendarme réserviste et employé de LREM, il a aussi écopé d’une «mise à pied de quinze jours avec suspension de salaire», et «il a été mis fin à toute collaboration entre lui et la présidence de la République».
Selon Le Monde et France Info, Alexandre Benalla, proche conseiller du président de la République, a été mis à pied pour 15 jours au mois de mai après avoir frappé un manifestant place de la Contrescarpe à Paris. Tel qu’on peut le voir sur ces images, le conseiller d’Emmanuel Macron portait un casque de policier au moment des faits. Bruno Roger-Petit explique ainsi la présence du conseiller sur les lieux de cette opération de sécurisation : Alexandre Benalla avait «demandé l’autorisation d’observer les opérations de maintien de l’ordre pour le 1er Mai […], il agissait dans le cadre d’un jour de congé et ne devait avoir qu’un rôle d’observateur». Le porte-parole concède à ce sujet : «Il a largement outrepassé cette autorisation».
La sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l’Elysée
Le député LREM Laurent Saint-Martin a déclaré sur le plateau de CNews qu’Alexandre Benalla ne devait «plus travailler à l’Elysée» : «Mon avis personnel c’est qu’après des faits comme cela on ne peut plus travailler pour le président de la République, on ne peut plus travailler à l’Elysée tout court.» Il a ajouté : «Ce qui s’est passé là est tout simplement inadmissible, il doit y avoir des sanctions. [Ce collaborateur] devait être là en observation, il a effectivement utilisé un casque de policier pour frapper des manifestants, il n’en avait absolument pas le droit, il a failli.»
D’autres images de Benalla le font apparaître avec un brassard de police
Sur d’autres images filmées par le journaliste Clément Lanot à un autre moment, le même jour, on peut voir Alexandre Benalla portant un brassard de la police et une radio.
La droite et la gauche interpellent le président de la République
Le député Les Républicains de l’Yonne, Guillaume Larrivé, a ainsi déclaré sur Twitter : «La protection dont a bénéficié M. Benalla au sein de l’équipe rapprochée d’Emmanuel Macron est honteuse. Une suspension de quelques jours n’est pas une sanction. La saisine de l’autorité judiciaire, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, est évidemment nécessaire.»
Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, s’interroge lui sur une possible manœuvre pour étouffer l’affaire : «La vidéo d’Alexandre Benalla est choquante. Nous attendons une réponse du Président de la République : comment son chef de cabinet adjoint se retrouve avec du matériel de police dans une manifestation et y a-t-il eu des manœuvres pour étouffer l’affaire ?»
La députée LR des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, se fait également le porte-voix de cette attente de l’opposition et interpelle Emmanuel Macron : «Pourquoi une telle clémence malgré la gravité des faits ? Qui était au courant ? Quel était son rôle ? Sortez de votre mutisme Monsieur le Président !»
A l’autre bout du spectre politique, les Insoumis tirent à boulets rouges sur le gouvernement. Les députés Danielle Obono, Jean-Luc Mélenchon et Eric Coquerel ont notamment pris part à l’assaut sur les réseaux sociaux.
Retweetant la vidéo de l’altercation, le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s’est contenté de partager un tweet d’Emmanuel Macron daté du 1er mai et dans lequel le président dénonçait les violences commises le jour de la Fête du travail.
Interrogé sur cette affaire au cours de sa visite de la plateforme de courrier de Marsac-sur-l’Isle (Dordogne), près de Périgueux, Emmanuel Macron a refusé ce même jour de répondre.
RT.com
(je n’ai pas su reprendre certains Tweet et vidéo, reprendre l’article sur RT.com )