Justice ou racisme?
Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale et fils du président Teodoro Obiang Nguema Mbasago, a été condamné, le 27 octobre 2017, à trois ans de prison avec sursis et à 30 millions d’euros (19.678.710.000 FCFA) d’amende avec sursis pour s’être «frauduleusement», accuse-t-on, bâti en France un patrimoine considérable.
L’instruction a établi que M. Obiang avait acquis en France, entre le début de 2000 et 2011, directement ou par le biais de prête-noms ou de sociétés écrans, un important patrimoine mobilier et immobilier, dont la pièce maîtresse est un immeuble luxueux de 2 835 m² avenue Foch à Paris, acquis pour 25 millions d’euros (16.398.925.000 FCFA), et dans lequel l’accusé a fait pour 12 millions d’euros (7.871.484.000 FCFA) de travaux. La présidente a aussi cité dix-huit voitures de luxe, achetées au total à 7,5 millions d’euros (4.919.677.500 FCFA), des œuvres d’art, des bijoux et des vêtements de marque.
Teodorin Obiang était soupçonné d’avoir financé ces dépenses grâce au produit de la corruption, de détournements de fonds publics et d’autres délits commis en Guinée équatoriale.
Alors que cette affaire n’a pas encore fini de faire du bruit, on apprend, selon le New York Times du dimanche 17 décembre 2017, que Mohammed ben Salmane, le prince héritier d’Arabie Saoudite, est le mystérieux acquéreur du Château Louis XIV, la demeure la plus chère au monde (photo). La luxueuse propriété a été achetée pour 275 millions d’euros (180.388.175.000 FCFA) en septembre 2015.
La propriété, construite en 2011 sur la commune de Louveciennes (Yvelines), a été baptisée en hommage au «Roi-Soleil». Se voulant une mini-réplique du château de Versailles, le domaine allie architecture du XVIIe siècle et technologie moderne. D’une surface habitable de 5 000 m2, il comporte des fontaines contrôlables par iPhone, une salle de cinéma ou encore un aquarium géant.
Mais silence. Personne ne parle de biens mal acquis, ni de corruption, ni de détournements de fonds publics. Tout le monde se pâme d’ivresse face à cette acquisition. Ce n’est point un nègre. C’est un Arabe qui arrose le pays de ses pétrodollars.
Jean de La Fontaine l’a dit: «Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir».
Bally Ferro