Evasion au palais de justice : Voici le présumé cerveau
L’Infodrome.com- Le vernis qui couvrait la rocambolesque évasion de 20 détenus et déférés, le 8 août 2017, au violon du Tribunal d’Abidjan-Plateau, se craquelle.
Aujourd’hui, une idée, plus ou moins claire, des circonstances de la survenue de cet événement, s’étale au grand jour. Au centre, le meurtrier d’un officier des Douanes ivoiriennes. Une sombre affaire de gros sous, visant à obtenir la libération de ce détenu, placé en instruction au 3ème cabinet que dirige Mme Amoita, juge d’instruction, reste le fils d’Ariane de ces évasions massives opérées dans le pur style des scénarios hollywoodiens. Ce que le Procureur de la République, Richard Adou, a mis sur le compte « d’une agression des agents de police en mission de déferrement au palais de justice d’Abidjan-Plateau, par des détenus qui venaient de recevoir des notification en cabinet d’instruction », serait, en fait, « un coup savamment bien préparé », assure notre source.
« L’un des évadés est poursuivi pour le meurtre d’un officier des Douanes ivoiriennes », nous apprend cette source judiciaire, un haut magistrat, qui a requis l’anonymat, du fait de son droit de réserve. « Ce meurtrier du Douanier est en instruction au 3 ème cabinet de Mme Amoita », nous apprend encore notre source. Mme Amoita, en charge de l’instruction de l’affaire, est absente depuis quelques jours. « Seule, Madame la juge d’instruction, Amoita, peut le faire sortir de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) pour la suite de l’instruction. Or, elle se trouve en vacance judiciaire depuis quelques semaines.
Pourquoi, en l’absence du juge d’instruction, l’a-t-on fait sortir ? Comment ce détenu s’est-il retrouvé au parquet ? On se demande qui a ordonné la sortie de ce meurtrier », fulminent des juges qui nous ont contactés. Lesquels font un parallèle entre le Tribunal militaire d’Abidjan du Procureur Ange Kessy Kouamé, où « il ne s’est jamais produit un tel événement ». Pour notre interlocuteur, le nœud de cette évasion se situe à ce niveau, exigeant « une enquête approfondie, à tous les étages », pour démêler cette scabreuse affaire qui éclabousse l’institution judiciaire. « Au Tribunal militaire où des corps habillés sont jugés, jamais nous n’avons vu cela », regrette encore notre source.
L’atmosphère est si polluée en ce moment au parquet d’Abidjan-Plateau, que hier, l’audience du Tribunal correctionnel a été bloquée. Selon notre source, une décision venue du Parquet « a formellement interdit aux juges du Parquet, notamment des Substituts et des Adjoints au Procureur de la République, de venir siéger, au grand dam des avocats et juges de siège ». « L’audience n’a pas pu avoir lieu, pour des problèmes techniques et administratifs. Nous, les juges, nous étions en place, mais, il y avait l’autre partie qui n’était pas représentée. 150 dossiers mis en délibéré, n’ont pas pu être traités », nous a confié encore notre interlocuteur.
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