« Mistral perdant » : suite et fin de l’affaire des frégates
Les chantiers navals russes OSK, qui ont construit les deux porte-hélicoptères Mistral en collaboration avec les chantiers de Saint-Nazaire, vont construire leur propres navires, sur le même modèle. « Grâce au savoir-faire que les Français nous ont transmis« , a précisé, le 29 décembre, Alexey Rakhmanov, le président d’OSK.
La France avait annulé, en juillet 2015, la livraison des bateaux à la Russie après l’invasion de l’Ukraine. « Si l’on tient compte du fait que la France a restitué à la Russie l’argent payé pour la construction des navires, ce savoir-faire nous a été transmis pour presque rien », a ajouté Rakhmanov. Ses chantiers ont notamment appris de leurs homologues de Saint-Nazaire les techniques d’assemblage de navires par grands blocs et la conception 3D.
Selon Jean-Yves Le Drian, cette annulation de contrat, d’environ 1 milliard, devait permettre à la France de vendre pour 3 milliards d’hélicoptère Caracal (Airbus) aux Polonais, en remerciement de la mauvaise manière faite aux Russes.
Malheureusement, la Pologne a changé d’avis et a sèchement annulé la commande, en octobre 2016. Les Russes, eux, ne semblent pas avoir été trop émus par la punition française : la guerre en Ukraine a repris de plus belle, ces dernières semaines.
Bref, c’est un succès économique et diplomatique complet.
Source : Le Canard enchaîné n°5024 du 8 février 2017
repris sur contre-info.com